Était-il possible pour Nathalie Roy de créer de nouveau un engouement aussi grand que celui qu’a connu La vie épicée de Charlotte Lavigne pour sa nouvelle série? Presque. Destinée à un public légèrement plus jeune, La vie sucrée de Juliette Gagnon saura vous plaire.
Presque, parce qu’il est difficile de comparer les deux engouements. Juliette – de laquelle nous avons eu un aperçu à la fin du tome 4 de Charlotte Lavigne – contrairement à Charlotte, bénéficie du public déjà acquis de Nathalie Roy. Ayant réduit son format et opté pour une héroïne dans la fin vingtaine, Nathalie s’est aussi assurée l’addition d’un public plus jeune. L’auteure s’est inspirée cette fois-ci de sa belle fille et ses amis pour bien cerner la réalité de cette génération. Ce qui s’est avéré gagnant.
Il est impossible de ne pas comparer Juliette à Charlotte, l’une étant la mère de l’autre. Toutefois, si vous n’avez pas lu la pétillante Charlotte – ce que je vous conseille quand même fortement de faire – vous pourrez lire la très éparpillée mais attachante Juliette sans aucun problème. C’est pas mal beau la vie.
Nous avons droit à un personnage principal rempli d’une douce folie à l’image de sa mère, folie qui l’amène à vivre des situations plus cocasses les unes que les autres. La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre. Cela dit, la comparaison s’arrête ici. Juliette n’a point hérité des talents culinaires de ses parents et s’avère être la reine du take-out. Elle a aussi la dent très sucrée.
Le langage de ce premier opus est légèrement plus cru que ce à quoi Nathalie nous a habitué. Ce qui n’est pas déplaisant. On y retrouve aussi une plume plus assumée qu’auparavant. Au revoir le cliché trio composé d’un ami gai, et bonjour à un trio féminin aux caractères très différents. C’est aux côtés de Clémence – mère de jumeaux et trentenaire – et de Marie-Pier – carriériste – que l’enfant adulte Juliette Gagnon vit ses aventures pas toujours reposantes. Ce trio se complète extrêmement bien et montre que l’amitié, c’est surtout accepter ses amis comme ils sont.
On aime la distance bien orchestrée entre Charlotte et Juliette. Les noms de Charlotte, P-O (ahhh le beau P-O) sont évoqués de temps à autre ainsi que la présence en faible volume de Nona et d’Ugo, ce qui permet une douce transition. Et on va se le dire, Nona, elle rock.
Juliette, c’est un amalgame de représentations de notre génération, pas toujours exactes, mais jamais bien loin. Quand on y réfléchit bien, Juliette ne sait pas trop comment aimer et se laisser aimer. Toujours à le recherche de quelque chose qu’elle n’arrive pas à expliquer.
Nathalie Roy nous étonne avec un sens du punch bien plus développé que dans ses précédents écrits. De surprise en surprise, vous vous délecterez de cette lecture. Gardez l’œil ouvert à un clin d’œil nashvillien et à un certain F-X qui vous fera rêver.
- Verdict : Boucle Excellent
- Note : 8/10
- Parution:
- Genre : Roman Québécois, Chick-lit
- Éditions : Libre Expression
- Collection: N/A
- Prix: Papier 24,95 $ | Numérique 17,99$
Légende: Médiocre – 1 à 3 | Bof-Passable – 4 à 5 | Bon 6 à 7 | Excellent 8 à 9.9 | Parfait – 10