John Irving est un auteur qu’il est difficile de comparer à qui que ce soit ou de résumer en quelques lignes. Ses œuvres sont souvent complexes, abracadabrantes et dramatiques à la fois. Avenue des mystères, son plus récent roman paru le 24 mai dernier, ne fait pas exception.
Dans celui-ci, on rencontre Juan Diego Guerrero, un homme d’âge mûr carburant aux médicaments et auteur de romans à succès, lors d’un voyage aux Philippines. Cette expédition lui permettra de croiser deux femmes, Miriam et Dorothy, mère et fille, avec qui il vivra quelques soirées marquantes et sensuelles. Les longues périodes d’attente de ce voyage lui permettront de repenser à certaines périodes de sa vie. Son enfance passée dans la décharge publique à lire des romans sauvés des flammes en compagnie de sa sœur Lupe. Une adolescence entre l’orphelinat des Enfants Perdus et un cirque où il s’entraîne à devenir la merveille. Et surtout, des rencontres avec des personnages uniques et diversifiés. Il y a d’abord Lupe, la sœur de Juan Diego, celle dont personne ne comprend le charabia, mis à part son frère, mais qui sait lire dans les pensées. Il y aussi de nombreux prêtres aux idées résolument différentes, un dompteur de lions obsédé sexuel, un transsexuel qui deviendra sa mère adoptive, quelques médecins et plusieurs autres.
Tous ces personnages incongrus, mais touchants, prônent l’ouverture d’esprit et la diversité sous toutes ses formes, comme c’est souvent le cas dans les romans de John Irving. Cet auteur se caractérise par sa capacité à dépeindre des gens loin du moule de la conformité et des standards. C’est rafraîchissant et agréable à lire. Toutefois, la quantité industrielle de personnages du roman rend le récit parfois problématique à suivre. J’ai confondu certains d’entre eux pendant des centaines de pages. Quelques personnages en moins aurait permis de mieux rendre justice aux richesses de caractères des autres à mon avis. De plus, les sauts réguliers entre le présent et le passé en plein milieu de chapitres ont rendu ma compréhension encore plus ardue.
J’ai apprécié la lecture de ce roman combinant le mythe religieux, la traversée de l’enfance et la description de moments hauts en couleurs. Les multiples descriptions rendent parfois le déroulement un peu lent, mais la richesse d’écriture et l’imagination d’Irving en valent la lecture. Je conseille toutefois à ceux qui n’ont jamais lu cet auteur de débuter par les classiques comme Le monde selon Garp ou L’œuvre de Dieu, la part du diable, pour se mettre dans l’ambiance.
Bonne lecture !
Avenue des mystères, John Irving, éditions Seuil, 2016, 34,95$.
Amélie Lacroix Maccabée
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L’image à la une provient du site web www.leslibraires.ca