Dans l’univers foisonnant de Star Wars, rares sont les séries qui parviennent à se démarquer autant qu’Andor. Avec une première saison saluée pour sa maturité, sa tension politique et son approche résolument adulte, Andor avait placé la barre très haute. Et pourtant, la saison 2, tout juste dévoilée, réussit à relever le défi avec brio. Il faut cependant être patient : comme dans la première saison, les débuts sont lents, denses, voire arides. Mais cette lourdeur initiale est non seulement volontaire, elle est essentielle. C’est dans cette lente montée en puissance que la série trouve toute sa force.
Une série qui prend son temps… pour de bonnes raisons

Avec 12 épisodes de 45 minutes chacun, la saison 2 d’Andor n’est pas un divertissement jetable ou un festival d’action désincarnée. Elle prend le temps d’installer ses enjeux, de creuser ses personnages, et surtout, de mettre en place les pièces de l’échiquier politique et émotionnel. Les trois premiers épisodes, en particulier, peuvent désarçonner : la mise en scène est sobre, le rythme presque contemplatif, et l’intrigue s’attarde sur les méandres du pouvoir impérial, des alliances fragiles et des ambitions secrètes.
Certains diront que c’est extrêmement lourd, et ils n’ont pas tort. Mais cette densité est précisément ce qui donne du poids à la suite. Ce qu’on appelle un mal nécessaire dans le domaine, démontre son pesant d’or. On assiste alors à la naissance d’une rébellion, non pas comme à une explosion soudaine, mais comme à un feu lentement attisé, nourri par l’humiliation, la peur et la perte. Les dialogues ciselés, les regards appuyés, les silences pesants de sens : chaque élément prépare le terrain pour l’embrasement à venir.
Un triptyque narratif maîtrisé

Bien que la saison ne soit pas officiellement divisée en actes, le découpage en trois parties est évident une fois les 12 épisodes visionnés. Le premier tiers introduit la tension politique et la toile de fond idéologique. Le deuxième, véritable cœur battant de la saison, plonge sur la planète Ghor, où l’on suit les prémices d’un soulèvement populaire face à l’oppression impériale.
C’est là que la série bascule. Les enjeux deviennent plus personnels, plus viscéraux. Les citoyens de Ghor, incarnés avec justesse et humanité, refusent de se soumettre. Ils n’ont pas grandi avec des sabres laser ou des héros de légende. Ils sont simples, ordinaires… et c’est ce qui les rend extraordinaires. Ils appellent Cassian Andor à l’aide, non pas en tant que sauveur mythique, mais comme catalyseur d’une résistance bien réelle. Ce deuxième acte culmine dans une scène poignante, où civils et résistants unissent leurs forces contre l’Empire. C’est brut, puissant, presque bouleversant. La série nous force à regarder de face ce que signifie vraiment résister — avec ses sacrifices, ses dilemmes, ses pertes.
Drame, action et trahisons : le crescendo final

La troisième partie est un véritable tourbillon. Après avoir pris son temps, la série s’accélère et multiplie les retournements de situation. Les trahisons se dévoilent, les alliances se brisent, et chaque personnage est poussé dans ses derniers retranchements. On assiste alors à un déchaînement narratif où l’action et l’émotion se mélangent sans jamais perdre de vue l’humanité des protagonistes. C’est peut-être là la plus grande réussite de cette saison : sa capacité à faire coexister l’intime et le politique. Les luttes de pouvoir se heurtent aux traumatismes personnels, et chaque décision, même mineure, peut faire basculer le destin d’un peuple.
Les personnages secondaires, souvent relégués au second plan dans d’autres séries, brillent ici de mille feux. Que ce soit à travers des relations familiales, des amitiés improbables ou des conflits internes, ils apportent tous une profondeur inattendue au récit. Certains, sans jamais prononcer une réplique héroïque, deviennent les véritables piliers de la série.
Une esthétique fidèle à l’héritage Star Wars

Visuellement, la série est un bijou. Les décors, les costumes, la lumière, tout respire l’amour du détail et l’envie de rendre hommage à l’univers original sans sombrer dans la nostalgie gratuite. On retrouve l’esprit des épisodes IV à VI, mais filtrés à travers une lentille contemporaine, plus adulte, plus sombre. Chaque plan semble pensé pour évoquer un sentiment, une tension, une mémoire collective.
On ne peut s’empêcher de sentir, à chaque instant, que l’équipe créative connaît et respecte l’ADN de Star Wars… tout en osant le faire évoluer. Ce qui ne fait pas de tort à la franchise.
Adulte, réfléchi et profondément humain

Andor ne fait pas de concessions. Elle s’adresse à un public qui a grandi avec la saga, mais qui n’est plus le même. Elle explore la haine, la manipulation, la tromperie, mais aussi l’espoir, la rédemption, et la possibilité de changement. Chaque personnage, qu’il soit du côté impérial ou rebelle, est traité avec nuance. Il n’y a pas de monstres ni de saints — seulement des êtres humains confrontés à l’impensable.
Alors, est-ce que la lenteur du début en vaut la peine? Oui, mille fois oui. Parce que la récompense, à la fin, est immense. La finale est une explosion d’émotions, de révélations, de gestes héroïques… mais toujours ancrée dans cette complexité qui fait la marque d’Andor.

Andor saison 2 n’est pas une série pour ceux qui veulent du fast food galactique. C’est un repas lentement mijoté, épicé de tension, de politique et d’émotion brute. Un récit qui ose prendre son temps pour construire, pour déconstruire, et pour frapper fort. C’est, sans conteste, l’un des projets les plus ambitieux et réussis de Lucasfilm depuis des années. Et à ceux qui doutent encore : laissez la série vous emmener. La récompense en vaut largement la patience.
Pour visionner la 2e saison d’Andor, rendez-vous sur Disney+.

Photo de couverture : © 2025 Lucasfilm Ltd™. Tous droits réservés.