Une vie intelligente : cerner les enjeux de l’IA sur scène

Une vie intelligente : cerner les enjeux de l'IA sur scène, Boucle Magazine

La première médiatique d’Une vie intelligente avait lieu le 27 février dernier et j’y étais. J’étais très enthousiaste d’aller voir la nouvelle pièce de théâtre de Posthumains, puisque j’avais adoré les dernières. Plusieurs aspects du spectacle m’ont plu, mais j’en suis tout de même sortie un peu déçue.

Tour d’horizon de l’intelligence artificielle

Dans Une vie intelligente, les créateurs Dominique Leclerc et Patrice Charbonneau-Brunelle se sont donné l’énorme tâche d’explorer l’intelligence artificielle et son impact sur notre monde. L’essor fulgurant de cette technologie a profondément modifié notre rapport à l’intelligence tout en bouleversant de nombreuses sphères de notre société.

Que ce soit à travers l’éducation, l’environnement ou la littératie numérique, les manières d’aborder le sujet sont aussi vastes que les enjeux qu’il soulève. L’intelligence artificielle ne se limite pas à un simple outil; elle redéfinit nos façons de penser, de travailler et même d’exister. Dans un monde en constante mutation, où les avancées technologiques remettent en question nos repères les plus fondamentaux, Une vie intelligente nous invite à réfléchir à la place que nous souhaitons donner à cette nouvelle forme d’intelligence – et à ce qu’elle révèle sur la nôtre.

Dans Une vie intelligente, Dominique Leclerc et Patrice Charbonneau-Brunelle s’attaquent à un sujet vaste et complexe : l’intelligence artificielle et son impact sur nos sociétés. La tâche est colossale, et l’ambition du spectacle est indéniable. Cependant, en voulant embrasser trop large, la pièce peine à creuser en profondeur.

Non seulement elle retrace l’histoire de l’IA, mais elle tente aussi d’en explorer les aspects positifs, son rôle en éducation, son impact environnemental et bien plus encore. À cela s’ajoute une réflexion sur notre dépendance aux grands médias sociaux, ce qui alourdit encore un propos déjà chargé.

Cette diversité se retrouve aussi dans les formes utilisées pour transmettre le message : ombres chinoises, vox-pop avec le public, chorégraphies, conférences… Une richesse de moyens qui représente bien la diversité des enjeux voulant être abordés et ajoute des couches de signification, mais qui étourdie un peu aussi. D’un point de vue théorique, j’aime beaucoup l’exploration que ce sont permis les créateurs, mais en tant que spectatrice, je me suis sentie un peu bousculée dans plusieurs directions.

Malgré, tout j’ai passé un bon moment et je respecte énormément la volonté de sensibiliser le public à cette nouvelle technologie. J’ai aimé certains moments forts et d’autres m’ont laissé perplexe.

Des interprètes de plusieurs domaines

Une vie intelligente : cerner les enjeux de l'IA sur scène, Boucle Magazine
Crédit photo : Danny Taillon

La distribution d’Une vie intelligente est beaucoup plus imposante que dans les précédentes productions de Posthumains, avec sept personnes sur scène. Ce choix permet d’explorer une pluralité de points de vue sur un sujet aussi vaste que l’intelligence artificielle.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est la présence de Thomas Emmaüs Adetou, doctorant en philosophie à l’Université de Montréal. Ses interventions étaient particulièrement pertinentes, et j’aurais aimé en entendre davantage. On retrouvait aussi sur scène la prospectiviste Catherine Mathys, bien que son rôle se déploie surtout à l’arrière scène, où elle anime un groupe de citoyens chargés d’imaginer des scénarios positifs pour l’avenir technologique de notre société. Si l’idée de participation citoyenne m’a semblé intéressante, son intégration au spectacle m’a paru minimale et sous-exploitée.

Une vie intelligente : cerner les enjeux de l'IA sur scène, Boucle Magazine
Crédit photo : Danny Taillon

Le reste de la distribution, composé d’acteurs et d’actrices, a bien porté le texte, et la mise en scène était soignée. Cependant, comme mentionné précédemment, la diversité des approches a parfois desservi le propos, donnant l’impression d’un spectacle trop éclaté. Plusieurs aspects sont intéressants, mais je n’en suis pas sortie changée. Malgré tout, j’ai passé une bonne soirée et recommande cette pièce à celles et ceux qui s’intéressent au sujet. J’aurais toutefois aimé percevoir une direction plus claire et plus personnelle.

Une vie intelligente est présentée chez Duceppe jusqu’au 29 mars prochain. Pour des billets, c’est par ici.

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Catherine Fournier

Étudiante à la maîtrise en théâtre, Catherine est une passionnée de tout ce qui touche à la culture. Son passe-temps préféré? Lire dans son lit, une bougie allumée pendant que son chat Clémentine dort à côté.

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