Qu’on ne m’y méprenne pas. J’adore noter tout ce que j’ai dans la tête et trier le tout en plusieurs petites catégories. C’est super utile pour soulager l’overwhelm.
Par contre, si je me fais une belle liste super clean de choses à faire dans l’ordre, c’est le meilleur moyen pour que je me sente paralysée devant la montagne qui m’attend. Mon premier réflexe est alors de chiller sur le divan avec un bon café, puis bientôt il est 17 h et je me dis « ah, je ferai mieux demain ».

Certains disent que c’est idiot de répéter la même chose en espérant un résultat différent, je le formulerais peut-être autrement, mais je comprends le principe.
J’ai essayé plusieurs façons d’améliorer ma productivité tout en respectant comment mon cerveau est fait, parce que franchement, c’est souffrant d’essayer d’être quelque chose qu’on n’est pas. Les listes de priorités ne fonctionnaient pas pour moi. Y aller selon mon niveau d’énergie non plus. C’est pas compliqué, quand la motivation est absente, je l’ai dit, c’est souffrant de se forcer.
C’est pourquoi, à force de brainstorm et de réflexion, j’ai fini par adopter ce que j’appelle « le principe de la petite chose ». Pas mal sûre que je ne réinvente pas la roue ici. En fait, je crois avoir déjà lu sur le sujet, mais disons que je l’ai adapté à ma réalité. Je vais essayer de mettre ça super simple et concret.

Admettons que ma cuisine est un mess, que j’ai des papiers de barres aux fruits partout autour de moi et que j’ai 5 tonnes de travail à faire côté job. Le chemin de pensée que j’aurais naturellement tendance à adopter ressemblerait sans doute à :
My God que j’ai du stock à faire -> Faudrait que je fasse tout aujourd’hui, sinon je suis une merde -> Je n’y arriverai jamais cependant -> Je suis donc une merde -> Insérer ici un million de comparaisons vraiment pas aidantes avec du monde qui y arrivent tellement mieux que moi t’sais.
Sérieusement, qui se sent motivé et prêt à l’action après un tel discours? Perso, ça me donne plutôt envie d’aller faire une sieste en faisant un énorme câlin au Squishmallow géant des enfants.

Alors, au lieu d’émettre une opinion, j’essaie de mettre ça neutre et de me dire plutôt : bon, il faut que je me lève pour aller à la cuisine, voici un papier de barre aux fruits, je vais le dropper à la poubelle au passage.
C’EST TOUT.
Pas : je dois faire le ménage et je dois javelliser à la grandeur. Nenon. Je parle bel et bien JUSTE du petit papier qui est juste là, à portée de main.
C’est pas souffrant. Le désordre est un peu moins gros suite à ça, et je serais pas surprise que ça génère quelque chose de positif dans la chimie du cerveau, mais c’est pas mon domaine.
Des fois, après avoir jeté ce papier, je me rends compte qu’il y a un autre emballage vide sur le comptoir. Ah ben, ça me ferait pas si mal de le jeter non plus je crois. Et des fois, de fil en aiguille, je finis par ramasser quand même pas mal, des fois non. Mais le point ici est le suivant: ÇA N’A PAS ÉTÉ SOUFFRANT.

C’est pas grave si la fois d’après, ça va juste me tenter de laver une seule assiette et puis c’est tout. Ce sera déjà ça de pris. L’affaire, c’est qu’en faisant un petit geste, puis en constatant l’effet positif que ça me fait, ça me donne envie de recommencer. De mon côté, ça marche au boutte. C’est plus clean chez moi depuis que j’ai cette approche.
C’est sûr que je parle de ménage, mais je l’applique ailleurs aussi. Sur mes mandats, sur des appels perso à faire que je reporte depuis des mois et ainsi de suite.
Mais là Daphné, argumenterez-vous, à force de passer ton temps à faire des petites choses, tu t’arrêtes jamais, non? Ce serait pas mieux un gros blitz puis des pauses de temps en temps?
À cela je répondrais que dans mon cas, mon cerveau arrête jamais anyway et que les gros blitz n’ont jamais été une super méthode pour moi. Je ne pense pas que 100 % des gens seront le public cible de l’histoire que je raconte ici, mais si j’ai réussi à en aider quelques-uns, ce sera déjà pas pire.