Le jour où j’ai arrêté de me taper sur la tête

Le jour où j'ai arrêter de me taper sur la tête, édito, Boucle Magazine

Disclaimer. Je ne suis pas psychologue et ce texte présente MES croyances personnelles. Je ne prétends pas avoir trouvé un remède universel à tous les troubles de santé mentale. Cette révélation est issue d’un long processus qui a duré des années et des années et qui a impliqué plusieurs thérapies, le tout entrecoupé de mes propres réflexions qui n’arrêtent jamais. Oui, je vis beaucoup dans ma tête, si vous voulez savoir.

Pendant longtemps, j’ai cru que me taper sur la tête avait une certaine utilité, que c’était nécessaire. Exemple, si je me dis, je suis conne parce que je ne joue pas avec mes enfants, puis que je me sens coupable, ça va être un genre de moteur qui va me pousser à me lever de mon siège pis à aller jouer avec mes enfants.

Je me suis tapé sur la tête, ça a été utile, j’ai réglé un problème. Non?

Regardons ça avec un certain recul.

Je me tape sur la tête. Ça crée un malaise. Ça, c’est ce que je considère comme un SIGNAL. Au même titre que le signal de douleur que je reçois si je me pète l’orteil sur un coin de table.

Le but ici n’est pas de refouler une sensation physique. Ça sert à rien anyway. C’est simplement que si on regarde ça d’un point de vue plus détaché, je réalise que le fait de prendre un marteau et de m’auto-sacrer des coups sur le crâne est d’une INUTILITÉ absolue.

Ça sert à rien.

Ça va pas régler mon problème.

Ça va me faire du mal.

À la limite, ça va M’ENTRAVER dans ma résolution de problème puisque, as-tu déjà essayé de régler une chicane d’enfants après avoir reçu un coup de marteau?

J’sais pas si tu me suis.

Maintenant, copie-colle cette idée pour ce qui est de l’auto-flagellation mentale. 

Dans ma réalité à moi, les deux sont IDENTIQUES.

Si je me traite de conne, je me fais de la peine. Je m’affaiblis. Je génère des sensations déplaisantes à vivre. Et ce, pourquoi? POUR RIEN. De l’énergie précieuse en pure perte.

Je vais reprendre mon exemple de tantôt. Mes enfants s’emmerdent. J’ai pas le goût de jouer avec eux. Est-ce que c’est bien ou est-ce que c’est mal? C’est une autre question. On pourrait ouvrir un débat, mais ce n’est pas l’enjeu ici.

Je décide de pas jouer avec eux. Suite à cette décision, admettons que j’ai deux choix :

  1. Me taper sur la tête
  2. Ne pas me taper sur la tête

Je le répète, je vais parler pour moi.

Si je me tape sur la tête après avoir décidé de ne pas jouer avec les enfants, je vais souffrir, ce sera la conséquence immédiate. Si je décide de ne pas me taper sur la tête, la conséquence immédiate N’EST PAS une souffrance.

En d’autres termes :

  • Coup de marteau sur la tête = douleur.
  • Pas de coup de marteau sur la tête = pas de douleur provoquée par un coup de marteau sur la tête.

Je crois qu’entre la situation où je souffre et celle où je ne souffre pas, c’est dans le deuxième cas que j’ai les plus grandes chances de mieux gérer la suite des événements.

C’pas magique, pis c’pas du jour au lendemain. Par contre, quand ça se produit, j’essaie de « m’attraper » en train de le faire et de me dire eille, c’est inutile.

À force, je le fais de moins en moins, et je vous jure que c’est comme si un voile s’était ôté de devant mes yeux.

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Daphné Cyr

J'aime mes enfants, les chats, les crayons, les gâteaux, le cube Rubik, les cahiers de notes, lire, écrire, dessiner et raconter les anecdotes loufoques qui m'arrivent à toutes les deux minutes.

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