J’ai choké… (partie un)

J'ai choké... (partie un)

Comme cette histoire est longue, ce texte sera en deux parties.

C’est rendu un running gag entre mes proches et moi que je change d’idée tout le temps en ce qui a trait au programme d’études que je veux faire. Je trippe pas tant sur l’étiquette de girouette, mais je la reconnais, et je comprends que ça peut être usant pour l’entourage et que ma crédibilité est rendue totalement nulle.

Bref, là, j’étais gonflée à bloc. Cette fois, c’était la bonne (lol). J’étais inscrite au bacc en adaptation scolaire, j’avais pris 5 cours, j’allais clancher ça, t’aurais jamais cru à ça. J’avais acheté full fournitures scolaires, identifié mes duo-tangs avec des p’tits collants, toute. J’avais hâte, tellement, trop. J’me pouvais pu, comme on dit.


Je suis entrée dans ma minuscule classe pleine à craquer de jeunes filles de 19 ans. Faisait chaud. La sueur dégoulinait sur mon front et je la repoussais dans mes cheveux tout propres qui ne le seraient plus tant bientôt.

La prof a commencé le cours, pis je sais pas trop comment l’expliquer, mais j’ai pogné un petit deux minutes, comme on dit. Les études, ça peut paraître ben glamour sur papier. La jeune étudiante toujours super motivée qui fait tout à la perfection et qui s’en va s’asseoir dans un café, toute fraîche et dispose, pour clancher ses lectures en deux heures sans distraction.

Par contre, on parle rarement de la personne blasée un dimanche matin, éreintée, cernée, les cheveux gras, dans un appart en bordel et habillée en mou, à essayer de se botter le cul pour se débarrasser de sa fin de session.

J'ai choké... (partie un)


Bref, je réalisais que je m’embarquais dans un sapristi de projet. Quelque chose de gros, énorme. Plonger dans l’univers de l’enseignement, baigner dedans, m’engager pour de vrai. Je pensais à mes enfants à mesure que la prof expliquait la structure du programme et je me demandais comment j’allais fitter cinq cours, mille travaux et une vie de famille bien chargée dans sept misérables journées par semaine.

Mais le clou, ça a été quand la prof a parlé de stages et de sessions intensives. Je me suis étouffée solide avec ma gorgée de café, qui a ressorti brusquement par mon nez, mes yeux et mes oreilles.

J'ai choké... (partie un)


Des sessions intensives, ça veut dire que pendant sept semaines, tu as quatre cours, chacun deux fois par semaine. Faites le calcul. Ça donne 24 heures de COURS par semaine. Une semaine de travail normale fait 40 heures. J’ose même pas ajouter à cela tout le temps que ça prend pour faire les lectures, les travaux, réviser chaque cours pas juste une fois parce qu’on veut que ça rentre, se préparer aux examens…

Et mes enfants, le sommeil, le ménage, la cuisine, la bouffe, la vie?

Dans la deuxième et dernière partie, je vous raconterai ce que j’ai fait et le processus de réflexion qui aura mené à ça.

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