Entrevue: à la rencontre de la céramiste Garbo Zhu

Garbo Zhu Grumpy Kid Studio

La céramiste torontoise Garbo Zhu a transféré son entreprise Grumpy Kid Studio à Montréal depuis plusieurs mois. Dans une entrevue accordée à Boucle Magazine, elle se livre sur ses inspirations. Tour d’horizon sur une recherche de créativité effrénée.

Boucle Magazine : Ce qui rend ton entreprise unique, ce sont les expressions grincheuses que l’on retrouve sur chacune de tes créations. Pourquoi avoir choisi le nom Grumpy « Kid » Studio?
Garbo Zhu: Je crois que c’est juste quelque chose que j’aime faire depuis que je suis jeune, dessiner des visages! C’est ce qu’il s’est passé quand j’ai commencé la poterie. Je venais de finir une assiette et je me suis dit « il manque quelque chose ». Ce n’est pas que je n’aime pas utiliser des expressions joyeuses, mais c’est sympa de mettre en avant des émotions plus complexes! D’un point de vue marketing, j’ai opté pour l’expression grincheuse parce que j’ai vu d’autres céramistes s’inspirer d’émotions différentes, mais pas de celle-ci. Je ne voulais pas non plus utiliser le nom « Garbo Ceramics » : je ne voulais pas que ça devienne qui je suis. Pour Grumpy « Kid », je crois que c’est plus facile à dire que « Grumpy Ceramics », ça sonnait mieux!


BM : Les réseaux sociaux ont de bons côtés, notamment en ce qui a trait à la veille et l’inspiration. Le monde virtuel évolue tellement vite et c’est parfois difficile de trouver sa place, sa marque. On peut dire que tu sors du lot. Tes céramiques sont originales et souvent toutes épuisées rapidement à chaque nouvelle collection. Comment fais-tu pour alimenter ta créativité? Comment évolue-t-elle?
GZ : On s’inspire énormément des techniques utilisées. Si on se disait « faisons un mug gâteau », par exemple, ça serait compliqué à refaire plusieurs fois. D’ailleurs, le mug baguette vient d’une technique assez basique puisqu’il s’agit de former un cylindre sur la roue. On s’inspire également de ce que nos clients veulent. On reçoit des demandes variées, comme pour des tasses plus petites. C’est comme ça qu’on a eu l’idée du set cappuccino. On l’a fait, mais en essayant de rendre l’idée plus intéressante parce que nous ne voulions pas simplement vendre un petit set. Notre inspiration vient d’un peu partout, mais nous devons penser au côté pratique et réalisable avant de pouvoir penser au résultat final.

BM : Une de tes inspirations est Hayao Miyazaki. Possèdes-tu d’autres sources d’inspiration qui enrichissent ton parcours créatif ?
GZ : Je puise mes inspirations de partout, mais je dirais que cela vient principalement de nos followers! Je suis aussi beaucoup inspirée par la période de l’année. Je sais que l’été est un peu plus lent, généralement parce que les gens partent en vacances, donc nous devons réfléchir à des designs différents pour augmenter les ventes ou à des objets plus petits. Notre inspiration vient donc surtout des clients et de la période de l’année : Halloween, Noël, etc. Comme nous essayons aussi de vendre nos tasses à différents clients, notre inspiration est surtout très fonctionnelle!


BM : Tu t’inspires aussi du nail art, en ayant incorporé un outil aérographe au cours de ton processus de création, ce qui montre à quel point ton entreprise continue d’évoluer et de s’améliorer davantage. Quel conseil donnerais-tu pour ne pas se sentir dépassé par les créations des autres artistes quand tu veux absolument te démarquer dans un monde virtuel où certains artisans peuvent avoir les mêmes sources d’inspiration?
GZ : C’est vrai que la moitié du contenu que je consomme, c’est des artistes! Je pense que notre univers est assez différent, donc je ne me sens pas vraiment dépassée par ça. Si je vois quelqu’un d’autre passer 2 heures sur une création sur laquelle nous passons 30 minutes, je me dis simplement que cette personne devrait probablement augmenter ses prix! Comme on a déjà notre communauté, on ne se compare pas vraiment aux autres. On essaye plutôt de regarder combien de personnes passent sur notre site et quel est le produit qui les intéresse le plus.

BM : As-tu une collaboration favorite? Ces collaborations t’aident-elles à rester toujours inspirée?
GZ : La plus récente est une marque de bougies pour laquelle nous avons confectionné des bougeoirs. Celle-là est donc très intéressante, car ça nous forme à être une petite usine et à nous assurer que tout est de la même taille. À l’avenir, je préférerais faire une collaboration avec des gens qui ont aussi de petites entreprises ou qui sont plus indulgents concernant les dimensions. Ce sont des collaborations qui nous challengent à travailler de manière différente pour entrer dans différents marchés et découvrir comment ça se passe dans les autres entreprises.

D’autres collaborations se concentrent davantage sur moi en tant que créatrice que sur les produits. Ce sont celles-là mes collaborations préférées! Il y en a où je séjourne dans des endroits en échange d’une création inspirée de leurs pièces ou de leurs designs. Ce sont mes activités favorites, car ça me permet de penser différemment.


BM : En partant de ce concept, si tu devais créer une tasse inspirée de Montréal, qu’est-ce que tu ferais?
GZ : Montréal serait une assiette pour que je puisse ajouter des choses dessus, comme un paysage. J’essaierais probablement d’illustrer l’été à Montréal! Ce serait une grande assiette avec différentes teintes de vert. Ce qui fait que Montréal est si spéciale, c’est la culture extérieure, les parcs, faire du vélo, le skateboard. L’été, tout le monde est dehors! La ville bouge. Ne parlons pas de l’hiver! (Rires)

BM : Y’a-t-il de gros projets à venir sur lesquels tu peux te confier?
GZ : En ce moment, on n’a pas vraiment de gros projets, mais on se concentre davantage sur l’Halloween et Noël, voilà!

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Crédit photos: Grumpy Kid Studio

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