Les Sorcières de Salem : pertinence et divertissement

Les sorcières de Salem Théâtre Denise-Pelletier

Sorcières, chasse aux sorcières, mais surtout paranoïa et oppression. Voilà les thèmes généraux qui représentent la pièce Les Sorcières de Salem. L’hystérie collective qui a lieu dans la pièce, symptôme de la désinformation et de la peur est particulièrement d’actualité en ces temps de pandémie et nous rappelle l’immense influence que peut avoir un groupe de personnes.

La pièce

La pièce Les Sorcières de Salem, traduite par Sarah Berthiaume et mise en scène par Édith Patenaude, était prête à la représentation en mars 2020, alors qu’on sait tous et toutes qu’elle n’a pas prit vie sur les planches à ce moment. Après plus d’un an et demi, le 3 novembre dernier, la pièce a finalement été présentée pour la première fois. Écrite à l’origine par Arthur Miller, The Crucible (de son nom anglais), avait pour but de dénoncer la chasse aux sorcières s’étant réellement passée au 17e siècle un peu partout au Massachussets.

La pièce raconte l’histoire d’Abigail Williams, une jeune servante entretenant une relation interdite avec son maître John Proctor, dont la femme découvre l’adultère et mets Abigail dehors. Pour se venger, cette dernière se retrouve dans la nuit avec Tituba, une esclave, et d’autres jeunes pour performer des danses occultes. Elles se font surprendre par l’oncle d’Abigail et se font alors accuser de sorcellerie puis risque la pendaison. Afin d’éliminer les soupçons, elles décident d’accuser d’autres personnes du village de Salem. À partir de ce moment, l’hystérie collective se fait sentir et la machine juridique se met en place et assure de mettre les coupables à mort. Le problème? Plus personne ne sait qui dit la vérité et qui ment. Les relations de pouvoir viennent alors teinter les décisions et ce pour le meilleur et pour le pire.

Les sorcières de Salem Théâtre Denise-Pelletier
Crédit : Gunther Gamper

En 2021

Une question se pose : comment présenter, en 2021, une pièce racontant de fausses dénonciations de femmes? En y apportant une contrepartie forte et un regard nouveau. C’est donc avec un regard féministe que cette pièce a été montée. La prémisse suivante est donc de mise : ces femmes n’avaient pas le choix de mentir pour sauver leur peau. Certaines scènes ont en effet été ajoutées à la pièce pour préciser ce nouveau fil conducteur qui permet une grandiose actualisation de cette oeuvre de la moitié du 20e siècle.

Les Sorcières de Salem est une pièce merveilleusement traduite et adaptée pour le Québec, la mise en scène qui l’accompagne, ainsi que les comédiens, en font un ensemble brillamment réussi. Dès le début, l’ambiance sonore et visuelle est au rendez-vous et permet d’embarquer à pieds joints dans cette histoire de sorcières. Le jeu juste de l’ensemble des comédiens m’a permis de réellement m’attacher aux personnages et d’être impliquée dans le dénouement. On se surprend à détester certains personnages et en affectionner d’autres. Cette pièce fait définitivement partie de mon top 10 et je la recommande (presque agressivement) à tout le monde de mon entourage.

Les sorcières de Salem Théâtre Denise-Pelletier
Crédit : Gunther Gamper

Elle est jouée au théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 27 novembre et les billets coûtent entre 30$ et 40$. Une pièce à ne pas manquer!

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Catherine Fournier

Étudiante en littérature, Catherine est une passionnée de tout ce qui touche à la culture. Son passe-temps préféré? Lire dans son lit, une bougie allumée pendant que son chat Clémentine dort à côté.

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