Tu te rappelles du texte que j’avais fait il y a quelques mois, en septembre ?
Où je te parlais de pardon. Pardonner à soi, pardonner aux autres, pardonner à la vie…afin de recommencer une nouvelle étape, une nouvelle année avec un esprit clair, afin de ne pas trainer un fardeau du passé, des douleurs dans la page blanche que devrait être un renouveau.
Et bien moi en 2018, j’ai essayé de me pardonner, de pardonner aux autres et surtout ne pas avoir honte de ma situation. Maladies chroniques, blessures humaines et cie. Le travail n’est pas terminé, mon Dieu non, mais je crois que…je ne sais pas encore si c’est une étape du pardon ou un autre processus en parallèle mais…en 2019, j’aimerais essayer de ne plus m’ennuyer de moi d’avant. Avant les parasites pognés en voyage. Avant les blessures humaines, relationnelles que ma situation a fait émerger. Avant les médecins qui ne me croyaient pas et m’invalidaient. Avant les échecs perçus dans mon parcours scolaire et professionnel. Avant les migraines vestibulaires. Avant l’épuisement physique et mental diagnostiqué par un psychiatre qui lui aussi ne comprenait pas pourquoi mon médecin me disait que je n’avais rien de problématique dans le corps, que c’était «juste dans ma tête» et qui m’a validé ( le premier) qu’il était normal de développer de l’anxiété et d’être épuisé de vivre des symptômes physiques au quotidien et de ne pas être crue et même méprisée.
Je m’ennuie de celle que j’étais avant les problèmes de santé. Je m’ennuie terriblement d’elle.
En 2019…je vais essayer d’arrêter de m’ennuyer de celle que j’étais à… 19 ans.
Là, je suis à Venise sur cette photo. Il semblerait que ce soit pendant que j’étais en Grèce que j’aie mangé ou bu quelque chose qui allait faire que les cinq prochaines années de ma jeune vie allaient être bouleversées par un parasite qui allait me rendre plus faible, invalidée par les spécialistes médicaux et certains proches, qui allaient m’empêcher de performer et me donner comme je le voulais face à mes objectifs.
À 19 ans, moi je m’en allais à l’Université et j’avais fait un voyage d’un mois en Europe. À 19 ans, je sentais que ma vie allait être belle et que j’allais découvrir et me découvrir. Je voulais que ma vie change, je voulais grandir et devenir. Boy oh boy! Comme qui disent: faites attention à ce que vous souhaitez, vous pourriez l’avoir! Oh j’ai grandi, oh j’ai découvert! Crains pas, j’ai cheminé en viarge pendant la vingtaine…juste pas sur le chemin que je pensais hein!
Mais pourquoi elle me manque tant Jessica de 19 ans?
Je l’idéalise. Je la compare à Jessica de 30 ans. Elle, elle est pas malade. Elle, elle est en santé, forte et pleine d’espoir. Elle, elle croit fort en l’avenir. Et à 19 ans, on te pardonne ton célibat, on trouve ça normal que tu vives chez papa maman et … j’étais fière d’elle. Humblement. J’aimais bien sa vitalité, son côté willing et le fait qu’elle travaillait fort et réussissais toujours grâce à ses efforts et son intelligence. Elle ne le savait pas qu’elle était TDAH, mais elle s’organisait, bûchait comme on dit. Elle a grimpé sur les toits des auberges de jeunesse en Europe pour mieux voir le ciel étoilé. Elle avait des super bonnes notes à l’école et avait été acceptée partout où elle avait appliqué à l’Université. Elle avait plein de projets et d’espoirs pour les années à venir. Elle ne doutait pas du tout de la suite des choses. Sa seule crainte était de ne pas pouvoir tout faire. Elle se savait pleine d’énergie et de volonté. Elle travaillait fort, elle persévérait et elle réussissait.
Jessica de 19 ans…elle allait être psychoéducatrice, réussir à apprendre à conduire, rencontrer un gars mature, intelligent, gentil…ils allaient être très bien ensemble. Jessica avait ses défauts, mais Jessica de 19 ans elle n’aurait pas été un poids, difficile à vivre comme on lui a reproché dernièrement. Jessica de 19 ans…elle se trouvait pas moche, elle se trouvait pas belle…elle s’en sacrait un ti-brin en fait! hahaha! Il y avait une liberté de corps et d’esprit, une santé physique, une vitalité qui n’est plus.
Tu sais ce qui m’a le plus aidé en 2018?
Depuis mes 23 ans, j’attendais qu’elle revienne. Je me disais que j’allais trouver le bon médecin, la bonne psy, la bonne médication et boom Jess is back! Et j’allais reprendre où j’avais laissé! Watch me reconstruire ma vie, watch me réparer les dégâts!
Et puis, j’ai eu trente ans et quelque mois avant, j’avais passé trois semaines avec ce qu’on ne savait pas encore, mais qu’on sait maintenant était une migraine vestibulaire. Couchée dans mon lit, je me suis dit: ça va faire une décennie, Jess. Elle reviendra pas. Elle est partie. Arrête d’attendre, fait avec ce que tu as maintenant, fait avec ce que tu peux maintenant.
Tu vois, en 2019, je te propose, avec moi, d’arrêter d’attendre que qui tu étais ou qui tu voudrais être arrive, apparaisse, émerge…fais avec ce que tu as, fais ce que tu peux, mais fais. Avance et crois que tu peux devenir quelqu’un de bien…pas celle ou celui que tu voudrais, que tu as voulu, mais peut-être quelqu’un de super, même mieux que ce que tu prévoyais.
Je veux dire…on lâche le projet d’être une personne qu’on voudrait être ou qu’on pense qu’on devrait être et on part nos projets avec ce qu’on a, ce qui est vraiment en nous, ce que nous sommes. On arrête de surestimer ce qu’on pense qu’on devrait être et on arrête de sous-estimer ce que l’on est déjà.
Oui, oui, ma vingtaine était un peu beaucoup de la schnoute. Oui. Mais …Jess la persévérante est pas morte quand on y pense. Je l’ai fait étudier à l’université. Je l’ai fait aller me chercher de l’expérience professionnelle en relation d’aide. Pis je l’ai fait m’obstiner avec divers spécialistes de la santé. Croyez-moi, ma tête de cochon a été bien présente durant toute ma vingtaine. Dans des salles d’attente, devant des médecins…juste pas en Europe ou dans des jobs de rêves. Mais tu sais quoi? J’ai énormément appris sur la santé physique et mentale. J’ai beaucoup appris sur les relations humaines, avec les autres et avec soi. Une prof m’avait même dit que j’avais une grande intelligence humaine et que sûrement que la façon dont j’avais traversé les épreuves de ma vie était à la base du développement de cette force en moi. «Pour le moment, tu le vois peut-être pas, mais avoir été du côté du patient, de l’aidé, va fortement t’aider à devenir une meilleure aidante en relation d’aide.» Sur le coup je me suis dit : «Si elle pense que je vais voir mes problèmes de santé comme une bénédiction…» Mais maintenant, je comprends où elle voulait en venir.
Aussi, j’ai découvert ce que je voulais vraiment dans la vie. Ma croyance que je ne pourrais pas suivre ce que la société voulait de moi, ce que l’Université me disait, ce que je voulais faire et ce que des gens autour de moi me disaient que c’était ben épouvantable que je ne puisse pas réussir telle «étape» ou telle chose «normale» a fait que maintenant je sais ce que Jessica, en tant que Jessica, ce qu’un prof dans un de mes cours appelait notre Soi profond, veut vraiment, a vraiment besoin et ce à quoi elle aspire vraiment.
Donc en 2019, pardonne au passé, de un, et de deux, accepte, voir CÉLÈBRE qui tu es! Regarde-toi avec amour, sincérité et demande-toi: en ce moment, LÀ LÀ, c’est quoi mes forces? J’ai quoi à offrir? C’est quoi mon moteur dans la vie? Je suis bon.ne dans quoi?
Pis une fois que tu sais ce que tu veux, veux pas et quel est le carburant que tu as en toi, ben pars la machine pis va vers ce que tu veux. Pas obligé de te rendre à destination d’ici 2020, ya pas le feu. Juste…observe, évalue et pars la machine avant 2020…ou d’ici 2021…bref, avance en sachant que tu as des forces, même si elles sont cachées en ce moment ou que tu les vois pas pour l’instant. Cherche en 2019. Tu vas trouver, c’est certain! Sinon, écris-moi, on va chercher à deux! ;)
Jessica a aussi un blog https://prochedelaperfection.wordpress.com et une page facebook qui y est relié où tu peux la contacter… si tu as besoin d’aide pour chercher tes forces ;)