Louis parmi les spectres – Fanny Britt et Isabelle Arsenault

Lorsque j’ai commencé à travailler en librairie, c’est tout un univers qui s’est ouvert devant moi. Des tonnes de livres, à profusion et de tous les genres. J’étais déjà une bonne lectrice, mais c’est à travers mon métier de libraire que j’ai vraiment découvert toute la diversité de la littérature, tous ces genres qui m’étaient passés sous le nez auparavant. Ce fut le cas pour la bande dessinée, mais bien entendu, je connaissais mes classiques. À la recommandation de collègues, j’ai jeté un coup d’œil aux bandes dessinées québécoises et ce fut pour moi une véritable révélation. L’un de mes premiers grands coups de cœur a été Jane, le renard et moi, une collaboration entre Fanny Britt et Isabelle Arsenault. Encore aujourd’hui, Jane tient une place spéciale dans mon cœur. On dit que l’on revient toujours à nos premiers amours. Lorsque j’ai su que le duo récidivait avec Louis parmi les spectres, j’étais survoltée. On dit que la meilleure façon d’être déçu est d’avoir trop d’attentes, j’avais des attentes et elles n’ont certainement pas été déçues.

Depuis la séparation de ses parents, Louis et son petit frère Truffe trimballent leurs valises. À la campagne, leur père vit toujours dans la maison familiale remplie des spectres du passé ; à Montréal, les frères vivent avec leur mère dans la « cabane dans l’arbre » d’où ils ont une vue exceptionnelle « sur les autos, les camions, les klaxons, les bouchons et le béton » de l’autoroute métropolitaine. Entre un papa mélancolique qui « pleure à cause du vin », une maman tendre et protectrice et un petit frère qu’il voudrait protéger, la vie de Louis est loin d’être toujours simple. Heureusement qu’il y a Boris, son meilleur ami à la casquette, avec qui il peut espionner les polices fantômes et partager tous ses soucis. À l’âge vulnérable entre l’enfance et l’adolescence, le garçon sensible observe le monde qui l’entoure et voudrait bien trouver le courage d’aller parler à la belle Billie avant les grandes vacances d’été.

Tout de cette bande dessinée m’émeut. L’utilisation des couleurs, toujours pleine de sens et les visages expressifs des personnages. Des personnages riches, à la fois forts et vulnérables nuancés et attachants. Celui de Billie, jeune fille à la force tranquille qui n’hésite pas à se tenir debout afin de protéger les plus faibles. Lectrice invétérée à lunettes et aux cheveux de miel que l’on rencontre à travers le regard amoureux de Louis. Le personnage de Truffe me charme tout autant : petit frère candide et grand amateur de soul, un rayon de bonheur qui m’a fait rire de bon cœur à plusieurs reprises.

Une histoire authentique et pleine d’espoir qui frappe droit au cœur, qui m’a fait passer du rire aux larmes et qui saura plaire aux enfants comme aux adultes.

Zoé Langlois-T.

J’ai toujours été lectrice. Enfant, je tourmentais mes proches afin qu’ils me lisent tout ce qui croisait mon regard : panneau publicitaire, boite de céréales, titre d’un épisode de Picsou… Adulte, je suis devenue libraire. Non contente de lire, j’aime partager mes découvertes et discuter avec d’autres lecteurs. Je lis un peu de tout, mais je reviens toujours à la littérature québécoise pour ses romans contemporains, sa bande dessinée et sa littérature jeunesse. Outre la lecture, j’aime m’asseoir devant une bonne série télé avec une camomille à la main. Points bonus s’il est question de voyages dans l’espace, de robots ou d’extraterrestres. 

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