En naviguant dans l’univers des z’internets (comme on dit par chez nous), j’ai la chance de faire de merveilleuses rencontres. L’une d’entre elles a été avec Maude Bergeron. Elle m’a d’emblée séduite avec son humour et ses recettes alléchantes, qu’elle partage sur Cuisine estudiantine.
La très créative Maude ne pouvait pas se limiter à ce seul projet! Elle a donc créé, en juillet 2016, Les folies passagères. Il s’agit d’une page qui rassemble certaines de ses créations artistiques et littéraires, qui ont pour thème central la diversité corporelle.
Je laisse à Maude le soin de vous parler de son nouveau bébé.
Boucle Magazine : Peux-tu te présenter aux lectrices/lecteurs de Boucle Magazine ?
Maude Bergeron : Je m’appelle Maude Bergeron, j’aurai bientôt 25 ans et je suis une grande excessive passionnée par les arts, l’écriture et la cuisine. J’ai réalisé avec les années que mes passions et ma personnalité ne correspondaient pas à un modèle standard, ce qui m’a amenée à orienter ma carrière en créant moi-même certains projets, dont mon blogue Cuisine estudiantine et plus récemment, Les folies passagères, une page qui regroupe mes créations visuelles et littéraires.
BM : Comment a démarré Les folies passagères ?
MB : Le projet a commencé à prendre forme dans ma tête, il y a plusieurs années déjà, mais j’ai que récemment trouvé le fil conducteur qui reliait mes dessins, et l’idée générale derrière le concept de Les folies passagères est devenu très clair pour moi.
BM : Depuis quand ce projet existe-t-il?
MB : J’ai publiquement démarré le projet en juillet dernier, en créant une page Facebook, mais il existe depuis tellement longtemps dans mon univers personnel. Déjà, lors de mes études en arts, en 2008, j’exploitais ces thématiques dans mes œuvres et je désirais, un jour, démarrer un projet de la sorte.
BM : Où puises-tu l’inspiration derrière tes dessins et tes textes?
MB : Je m’inspire beaucoup de ma vie personnelle, mais aussi du quotidien, de mes opinions, de mes valeurs et des causes qui me tiennent à cœur. Je désire sincèrement briser les tabous, donc je m’inspire beaucoup de ce que les gens vivent qui est considéré comme étant controversé ou inapproprié par la société et/ou par certaines personnes.
BM : Quelles sont les valeurs que tu souhaites transmettre à travers Les folies passagères?
MB : Avant tout, le message général derrière mes créations est toujours en lien avec l’ouverture à la diversité et l’acception des autres sans jugement. Je considère qu’aucun sujet ne devrait être tabou et il y a, malheureusement encore aujourd’hui, une très grande quantité de thèmes qui le sont. J’aime particulièrement parler de ce qui concerne l’humain en général, plus particulièrement la réalité que les femmes vivent quotidiennement. Le moyen que j’utilise pour y parvenir est d’utiliser des images et des textes qui démontrent cette réalité, qui confrontent certaines personnes et qui suscitent la discussion.
BM : D’ailleurs, as-tu déjà reçu des réactions négatives face à ton art?
MB : Oui, entre autres sous une publication qui dénonçait le catcalling, le slutshaming, le fatshaming et le mansplaining. Il y a eu quelques commentaires disant que l’œuvre était impertinente, vide de sens et ridicule. On m’a aussi dit que je n’avais évidemment pas confiance en moi pour écrire des trucs de même, que je n’étais pas en santé physique et mentale, que je faisais pitié, que je me victimisais, que je faisais reculer la cause de l’égalité des sexes, que je faisais partie du sexe faible, que je méprisais/détestais/attaquais tous les hommes de la planète entière et constituais donc une grande menace.
BM : Comment gères-tu ces réactions négatives?
MB : Elles me motivent simplement à poursuivre ce que je fais parce que je considère que la meilleure façon de briser des tabous, c’est d’en parler et de générer des discussions publiques sur le sujet.
BM : Jusqu’à maintenant, qu’est-ce que ce projet créatif t’a apporté?
MB : Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi fière qu’en ce moment parce que ce projet me demande beaucoup d’implication émotionnelle et personnelle. Je reçois des témoignages très positifs de femmes qui me remercient de promouvoir la diversité corporelle et d’essayer de briser plusieurs tabous.
BM : Quels sont les projets d’avenir pour Les folies passagères?
MB: En ce moment, je suis très heureuse d’avoir mis en place ce projet artistique qui est très personnel et plus impliquant émotionnellement pour moi que mes précédents projets. C’est quelque chose de très important pour moi. Je suis ouverte à toutes les collaborations qui partageraient mes valeurs puisque j’adore participer à différents projets! Je rêve aussi de faire des expositions, de publier un recueil réunissant mes dessins et mes poèmes et bien entendu, de terminer un premier roman. J’aimerais aussi éventuellement vendre des impressions de mes dessins et en faire des chandails, etc. Par contre, il n’y a rien d’officiel pour l’instant.
Pour suivre Les folies passagères, ça se passe sur Facebook et Instagram, sur un écran près de chez vous!