Pays, territoire et appartenance au Théâtre de Quat’Sous

« La fête sauvage » est une fête de notre imaginaire québécois. De notre hiver. Des soirées passées en dedans. De nos veillées. C’est une fête du pays à devenir ou, du moins, de ce qu’il en reste. C’est une manière de se nous nommer, Nous. « La fête sauvage» est un spectacle organisé et mis en scène par Véronique Côté au Théâtre de Quat’Sous. Sous la forme d’un cabaret, les textes de huit autrices sont tantôt déclamés en poèmes, tantôt mis en musique et chantés, tantôt joués sous une forme plus théâtrale. On se croirait quasiment chez Belle et Bum !

Crédit photos: Yanick Macdonald
Crédit photos: Yanick Macdonald

 

« La fête sauvage » explore notre identité. Au niveau musical, on sent les influences de Paul Piché et Philippe B, par exemple. Au niveau des thèmes abordés, on touche l’affirmation du soi national, en passant par les Filles du Roy jusqu’au rêve des amours d’hiver. Or, si l’exploration de notre passé, de notre histoire, est claire, les autrices peinent à tracer des pistes pour notre avenir. Toute proposition de projet se résume à des lieux communs ou des projets foncièrement individuels. Ceci dit, j’ai apprécié l’exercice et le courage qu’il faut pour retravailler le pays, le territoire et l’appartenance à une époque où tout semble avoir déjà été dit. Un autre bémol est la « voix » donnée aux Premières Nations. Alors qu’aucune autrice ou actrice n’est d’origine autochtone, on se permet de parler en leur nom, de parler leur langue. Comme si nous savions vraiment ce que les peuples autochtones veulent nous dire.

« La fête sauvage » est aussi une occasion de se mettre à jour culturellement en (re)découvrant une panoplie d’autrices et d’actrices. Au niveau des textes, on compte Sarah Berthiaume, Joëlle Bond, Véronique Côté, Steve Gagnon, Mathieu Gosselin, Justin Laramée, Hugo Latulippe et Francis Monty. Leur textes sont maintenant disponibles à l’Atelier 10, un achat qui vaut la peine afin de bien s’attarder au propos du collectif d’autrices. Pourtant, il faut prendre garde à ne pas perdre la mise en musique de ces textes par Chloé Lacasse et Benoit Landry. Pour ce qui est du jeu, certaines des autrices comme Sarah Berthiaume, Joëlle Bond, Véronique Côté, Mathieu Gosselin et Justin Laramée montent sur scène, accompagnées de Jean-Alexandre Beaudoin, Frédéric Blanchette, Vincent Carré, Éveline Gélinas, Chloé Lacasse et Benoit Landry.

« La fête sauvage » est sur les planches du Théâtre de Quat’Sous jusqu’au 18 décembre.

Dans cet article, le féminin est utilisé sans discrimination des genres, pour alléger le texte. 

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Michaël Lessard

Michaël achète des livres pour mieux toucher aux arbres. Il considère que vouloir être immortel c'est vouloir cesser de vivre, et que porter des lunettes empêche de recevoir complètement le vent dans le visage. Michaël a deux amours : les doubles espressos et Antidote. Il aimerait dire qu'il joue souvent au badminton. Par le hasard des choses, la société a cru bon de le nommer B.C.L.|LL.B. (Hons). Il reconnaît le pouvoir de (ré)éducation de l'art, de (dé)construction normative. Accessoirement, il est étudiant au Barreau. Durant la saison académique, Michaël écrit des textes clairs. Cette description a été rédigée l'été.

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