Le charme de « La Divine Illusion »

 

 

Québec, hiver 1905.  La Vieille Capitale s’apprête à recevoir la visite de la grande actrice française Sarah Bernhardt. Au même moment, on nous présente deux jeunes séminaristes, peu enclins à la vie religieuse au final. L’un, Michaud, fils de riches, est un amoureux de théâtre et est complètement exalté par la venue de son idole. L’autre, Talbot, fils d’ouvrier, est un être dur, fermé et prompt. On vient de le renvoyer de son séminaire et visiblement il cache un secret, de connivence avec leur supérieur, le Frère Casgrain. Celui-ci sommera les deux jeunes étudiants à aller porter en mains propres une lettre de l’Archevêque à Sarah Bernhardt, lui interdisant de se produire sur scène.

Texte: Tova Roy

Photo: Yves Renaud
Photo: Yves Renaud

Voici, en résumé, la prémisse de cette formidable création de Michel-Marc Bouchard. Basée sur des faits historiques, elle nous transporte par moments dans le malheureux quotidien ouvrier de l’époque. Rythmée et fluide, l’admirable mise en scène de Serge Denoncourt permet à la rencontre entre la pièce et le spectateur de se passer. Vous ne verrez pas passer les deux heures cinquante ( avec entracte) de la pièce. Anne-Marie Cadieux est magnifique en ce « monstre sacré » qu’était Sarah Bernhardt. Grande, tout simplement. Les performances d’Annick Bergeron, Lévi Doré et Luc Bourgeois sont également dignes de mention.

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Photo: Yves Renaud

Mon coup de coeur va à Simon Beaulé-Bulman dans le rôle imposant du jeune séminariste Michaud. Ce jeune acteur est une superbe découverte! Il a très bien saisi la transformation que vivra son personnage et son interprétation en est candide et lumineuse. Il est une délicieuse bouffée d’air frais! Quel plaisir d’admirer de nouveaux talents sur scène.

Mais plus que tout, La Divine Illusion est un extraordinaire élan du coeur pour l’art  (sous toutes ses formes) et sa pertinence dans nos existences.  Anne-Marie Cadieux est remarquable dans ce plaidoyer pour le théâtre et son importance. Senti et juste. Dans cette ère de coupures et d’austérité, il faisait bon entendre ces mots. Ils résonnent encore dans mon coeur.

Photo: Yves Renaud
Photo: Yves Renaud

La Divine Illusion est présentée au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 12 décembre en supplémentaire. Elle est définitivement une pièce à voir cette année.

 

La Divine Illusion

Une création de Michel Marc Bouchard

Mise en scène de Serge Denoncourt

Du 10 novembre au 5 décembre / en supplémentaire du 8 au 12 décembre

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Audrey-Maude Falardeau

Audrey-Maude aime rire, sourire, se marrer, mais surtout abuser des synonymes. Quand elle n'est pas en train de penser au sens de la vie, elle se pratique à faire des clins d'oeil avec l'oeil droit (pas facile, pas facile). Passionnée de culture, d'humour et d'improvisation, Audrey-Maude est toujours front row à n'importe quel spectacle (en train de rire trop fort).

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