Aimer son corps, chose si contradictoire

«Aime ton corps»

«Sois toi-même»

«T’es belle au naturel»

Ce sont toutes des phrases que vous avez déjà entendues, et que j’ai assurément déjà dites quelque part. Et j’y crois. Je crois à ces affirmations jusqu’à ma moelle, mais elles créent un double standard qui lui me dérange: celui d’aimer son corps, mais pas trop. Parce, décidément, on prône l’acceptation, mais pas trop fort, parce que c’est pas correct pour les autres.

Mais depuis quand aimer son corps est devenu une menace pour les autres? Depuis quand St six boires (Oui j’essaie de sacrer élégamment)? Ma réflexion n’est pas terminée sur le sujet, et ne le sera sans doute jamais, grâce à des arguments en plus ou en moins. Toutefois, j’en viens à un constat aberrant: la société m’a appris à détester mon corps, comme elle le fait pour vous.

Grosse parenthèse: J'aime mon corps, sincèrement. Environ 95 % du 
temps je suis en harmonie avec celui-ci. Ne partez donc pas avec la 
présomption que je le déteste, même si parfois c'est plus difficile. Merci.

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On m’a appris à détester mon corps, à regarder avec dédain ces poignées d’amour parsemées de vergetures. On m’a appris à cacher ce petit ventre mou qui prend place sur ce qui devrait être dur comme du roc. On m’a appris à cacher mes seins question de ne pas paraître indécente, on m’a appris à ne jamais être satisfaite de leur grosseur, de leur fermeté, des mamelons qui y siéent. Ces seins, où la loi de la gravité sévit.

On m’a appris à couvrir mes cuisses pleines de cellulite à seulement 23 ans. Qui ne sont ni fermes ni pourvue d’espace entre elles. On m’a appris à me maquiller pour cacher mes cernes, ma fatigue, mon vrai. On m’a appris à montrer ma peau seulement lorsqu’elle correspond aux standards photoshoppés.

On m’a appris à détester mon corps de la tête aux pieds, chaque petite parcelle de peau, en passant par les grains de beauté et les cavités. On m’a appris à me mettre de la pression pour rien, et être dur envers moi-même pour rien. On m’a appris à avoir une perception biaisée de mon corps, mon temple.

Mais moi, j’ai appris à l’aimer.

J’ai appris à aimer mon corps. J’ai appris à montrer ma peau comme elle est, clairsemée de grains de beauté et de pores ouverts. J’ai appris à dévêtir mes cuisses de nageuses qui ne sont pas parfaites, mais qui ne sont pas pour le moins jolies. J’ai appris à dénuder ma peau comme bon il me plaît.

J’ai appris à faire la paix avec mon petit ventre qui ne sera jamais vraiment dur. J’ai appris à accepter les vergetures qui sillonnent mon corps, et mes poignées d’amour. J’ai appris à aimer mes épaules carrées, issues d’une génétique familiale. J’ai appris à voir mon corps comme il est vraiment : beau, sexy, plein de vie.

J’ai appris que me maquiller ne me servait à rien, que mes lèvres étaient pourvues d’un rouge pulpeux et que mes yeux étincelaient de par ma vie. J’ai appris à me sentir belle et sexy et de profiter de ce corps tout en courbes que je possède et à aimer ce sourire franc.

Mais surtout, j’ai appris à aimer mon corps grâce à un entourage des plus adorables qui voit la beauté partout et dans les plus petits endroits.

J’ai appris que ma confiance en moi n’est pas un résultat d’insécurités.

J’ai appris qu’il n’en tenait qu’à moi de me réapproprier mon corps, qui au final, n’a toujours été que le mien, que je l’aime, et qu’il est beau et en constant changement.

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On m’a appris à détester mon corps. Moi, j’ai appris à l’aimer.

– Alexe –

Deux textes inspirants: Autodestruction en cours & Tout ça pour un bout de spandex

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Alexandra Philibert

Hyperactive du projet, Alexandra est une amoureuse des mots, du sport et de la musique country. Un contraste sur deux pattes que vous retrouverez le nez dans un livre ou probablement perdue à Nashville.

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