Être une vraie femme

As-tu vu la merveilleuse page couverture du Elle Québec, en exclusivité sur Ton Petit Look? Non? Ben là, qu’attends-tu?

Originalement paru chez Ton Petit Look

Géniale et rafraîchissante, Elle Québec nous propose une couverture avec la modèle taille plus Ashley Graham que vous avez pu voir dans diverses publicités d’Addition Elle. Oui, cette beauté-là! C’est un pas dans la bonne direction pour être plus représentatif de la population.

MAIS…

Ce « mais » ne s’adresse pas à Elle Québec, ni à leurs tentatives de plus en plus fréquentes de changer les choses. Parce qu’avouons-le, ce n’est peut-être pas assez pour certains, ce ne l’est pas toujours pour moi, mais c’est avec des petits gestes comme ça que les mentalités vont changer. Et ça, c’est super.

Le « mais », il s’adresse à la réaction que cette couverture a obtenue. Les gens applaudissent l’initiative, et ce, avec raison, mais utilisent une phrase qui me fait grincer des dents : « Enfin une vraie femme ».

Ah oui? Parce qu’il faut absolument avoir les courbes et les mensurations d’Ashley Graham pour être une vraie femme? Hé bien… j’ai du chemin à faire alors. En fait, je comprends l’idée et pourquoi certains utilisent cette expression, mais ça ne l’excuse pas.

Parce qu’en utilisant le terme « une vraie femme », on catégorise encore celle-ci, mais d’une tout autre façon. On exclut automatiquement les femmes minces, qui parfois rejoignent ce que l’on voit sur divers magazines, même si c’est en faible pourcentage, et aussi les femmes plus en chair qui ne rejoignent ni ce qui est représenté normalement, ni ce que Ashley Graham nous propose.

C’est pratiquement dire que si tu ne rejoins pas les nouveaux critères qui sont en train de se créer par l’utilisation de phrases comme ça, tu n’es pas plus une femme que tu ne l’étais lorsque tu ne rejoignais pas le modèle unique. Vous voyez l’ironie? C’est de se défaire d’un stéréotype pour en créer un autre. Un phénomène dangereux.

diversitecorporelle-chatelaine-juin2005Sauf que la plupart des gens vous affirmeront qu’écrire ou dire : « Enfin une vraie femme », c’est pour illustrer la réalité. Mais quelle réalité?

Être une vraie femme, c’est d’avoir le poids et le corps que nous avons. Être une vraie femme, c’est d’embrasser la sexualité que nous possédons. Être une vraie femme, c’est d’être authentique et correspondre, ou pas, à ce qui nous est présenté.

Être une vraie femme, c’est de se plaire dans la diversité de tous les jours et espérer qu’un jour nous verrons plus que 2 types de corps dans les magazines, et que cette guerre entre les « minces » et les « en chair » cessera.

Le pire? C’est des phrases subjectives comme : « Enfin une vraie femme » qui cultivent cette guerre inutilement.

La réalité, c’est qu’être une vraie femme, c’est un amalgame de traits de caractère, de type de corps, de mentalités et de sexualités différentes.

Être une vraie femme, c’est des recettes qui ne donnent jamais le même résultat.

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Au final, être une vraie femme, c’est être toi, tout simplement.

-Alexe

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Alexandra Philibert

Hyperactive du projet, Alexandra est une amoureuse des mots, du sport et de la musique country. Un contraste sur deux pattes que vous retrouverez le nez dans un livre ou probablement perdue à Nashville.

2 réflexions au sujet de “Être une vraie femme”

  1. j’ai beaucoup de difficulté avec le terme « vraie femme », car bien souvent l’image de la femme qui suit le titre est celle d’une femme qui, malgré sa supposée taille 10, 12, ou 14, a quand même une taille de guêpe, une ventre plat et des cuisses sans aucune cellulite. Malgré ma taille 6 à 5 pieds 9, je ne m’associe et ne me reconnais tout de même pas en voyant de genre de campagne, car je sais que mon corps ne ressemble pas du tout à celui des femmes illustrées dans ces articles, annonces, etc. La diversité et la beauté, ce sont des femmes maigres, minces, rondes, aux courbes pulpeuses, aux corps loin d’être parfaits qui ne se retrouveraient jamais sur la couverture du Elle Québec.

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    • Bonjour Catherine! Ma difficulté avec le terme « vraie femme » m’a poussé à écrire ce texte. C’est une étrange ironie qui existe dans tous les magazines que vous soulevez et je suis totalement d’accord. Aussi, le photoshop qu’il s’agisse d’une taille « normale » selon les standards des magazines ou une taille « plus », toujours selon ces derniers, est utilisé à outrance sur les pages couvertures. Il y a un grand manque de diversité. À 142lb, 5p3, je ne m’y retrouve pas non plus.

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