Les études et les conventions sociales

Je viens tout juste de terminer mon baccalauréat et ce fut une période très éprouvante pour mes nerfs fragiles et moi. Je m’explique. Tout le long de mon cégep et de mon université, j’ai passé mes journées à me concentrer sur mes travaux et mon horaire sans vraiment me questionner sur ce qui arriverait au bout. Pourtant, plus la fin approchait, plus je me suis mise à paniquer. Je me sentais prise dans un étau dicté par les conventions sociales.

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Puisque je terminais mon baccalauréat, je me devais de partir de chez mes parents et me trouver un « vrai » emploi. Quelque chose avec un bureau, un horaire précis et un gros chèque. Quelque chose de probablement très ennuyant qui me donnait mal à la tête juste à l’imaginer. J’ai tenté de suivre ce chemin. J’ai essayé à deux reprises de faire des projets d’appartement qui se sont soldés par des crises d’angoisse. J’ai aussi passé des soirées interminables sur les sites de recherches d’emploi à complexer ma vie et me sentir totalement inadéquate pour me mettre à pleurer en m’endormant.

Après plusieurs semaines de ce traitement, j’ai compris que le chemin qui nous est supposément dicté n’était peut-être pas celui pour moi. Ce n’est pas parce que nos études à temps plein sont terminées que nous devons absolument nous jeter dans le premier emploi offert si c’est trop vite pour nous. Quand j’ai commencé mes études universitaires, ça n’a jamais été dans le but d’avoir un métier très payant. L’argent n’a jamais été un rêve pour moi. J’ai entendu tant de gens dire qu’ils voulaient terminer leurs études pour pouvoir s’acheter une voiture et faire de plus d’argent que j’ai réalisé que ces objectifs n’étaient pas les miens.

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J’ai voulu étudier pour me dépasser, pour m’améliorer et, surtout, pour apprendre. Les crédits ne sont pas seulement des crédits permettant d’obtenir un diplôme, ce sont des connaissances, un apprentissage pour mieux comprendre et affronter la vie. Et même après mon baccalauréat, j’ai choisi de poursuivre mes études à temps partiel, parce que j’avais le sentiment d’en avoir tant à apprendre encore.be happy

Tant de gens, avec un baccalauréat en main, occupent un emploi sans lien avec leurs études et certaines personnes s’en étonnent. Ils croient que leurs études sont perdues. Des études, ce n’est jamais perdu. Ce n’est jamais inutile.

Mes études m’ont permis jusqu’à maintenant d’avoir une meilleure confiance en moi, en mes capacités. Elles m’ont aidée à voir que malgré mon angoisse chronique et mon stress, j’ai réussi tous mes cours. Je sais maintenant que je dois croire davantage en moi, même si j’ai parfois de la difficulté à le faire.

moneyMaintenant, quelques jours après avoir terminé mes cours, je ne sais toujours pas ce que l’avenir me réserve. Ça ne me dérange pas de continuer à travailler un certain temps à un emploi peu payé si c’est pour trouver un métier qui serait une passion plutôt qu’une obligation ensuite. J’ai étudié pour pouvoir occuper une position que j’aime et qui me donne la motivation pour combattre mes maux et réussir. Ce n’est pas tout le monde qui peut comprendre ma vision des choses, mais j’aimerais que plus de gens l’acceptent. Je me fiche éperdument d’être riche. Je préfère avoir des goûts simples, être heureuse et avoir le temps de profiter de la vie.  J’aurai peut-être un emploi banal aux yeux de certains, mais je serai bien et c’est ce qui compte. S’accepter, c’est aussi assumer sa vraie nature et ne pas suivre le destin tracé par la majorité s’il ne nous convient pas.

Amélie Lacroix Maccabée

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Amélie Lacroix Maccabée

Bibliophile, créative et curieuse. Hypersensible se réfugiant dans les mots et les arts. Gamine dans l'âme et accro au sucre. Intéressée par la cause féministe, environnementale et par la diversité sexuelle et culturelle dans les médias et la littérature.

0 réflexion au sujet de « Les études et les conventions sociales »

  1. Je suis vraiment heureuse que tu en sois arrivée à cette conclusion ; j’espère que tu trouveras le bonheur, peu importe où il se cache pour toi.

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