Viande à chien : viande à… viande

Création du NTE et du Théâtre des Fonds de Tiroirs

Crédit : Gilbert Duclos
Crédit : Gilbert Duclos

Quels échos peut encore trouver, aujourd’hui, Un homme et son péché – le rapport entre l’Homme et l’argent, entre l’enrichissement et la vie – éphémère et inaliénable. L’archétype de Séraphin perdure et s’est vu encore récemment, lors des dernières crises économiques. Pas besoin de retourner dans les vieilles pages pittoresques de l’imaginaire québécois pour y trouver des exemples… Il y en aura toujours, des businessmans prêts à gruger égoïstement et habilement l’argent du peuple, même dans les situations les plus précaires. « Don’t take it personal ».

Accumuler – oui, mais à quel prix ? C’est la question que semble s’être posée Frédéric Dubois et le NTE à la base de leur plus récent spectacle Viande à chien, même si la création au final possède des contours flous. On assiste au quotidien de Séraphin et de Donalda des Belles histoires des pays d’en haut, mais dépeint en une version actualisée. Condo luxueux, fin apoplectique, images fixes ‘‘de retour après la pause’’, faux intermèdes documentaire, avec l’opinion de ‘‘spécialistes’’, et pubs… tout porte vers une mise en scène télé-romanesque. Les acteurs ont même de petits micros, pour laisser entendre une voix plus intime, plus feutrée et un brin déshumanisée.

Il fallait s’attendre à tout de la part de cette création. À tout, mais avec l’équipe derrière le projet, on s’attendait surtout à mieux. Je suis fan inconditionnelle de Frédéric Dubois, adore généralement les aventures que le NTE peut proposer à son public, mais cette fois-ci… Il n’y avait curieusement rien d’emballant. Quelques passages dans le jeu de certains acteurs étaient réussis, tout au plus, mais tous les personnages étaient fades et manquaient surtout de caractère. L’histoire remaniée était essentiellement moralisatrice plutôt que provocatrice et elle s’élançait sans nuances.

Bien curieuse proposition venant Des Fonds de tiroirs et du NTE, qui m’a laissé d’autant plus perplexe que je n’ai pu trouver d’informations supplémentaires dans le programme, à toutes mes questions (déceptions?) quant à l’intention et à la démarche artistique du projet.

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Mélanie Galipeau

Rédactrice, gestionnaire de communauté, entrepreneure et intervenante sociale engagée. Addict du Web et fascinée par le concept de groupe. She's a dreamer. Elle aime les fleurs, les cupcakes et dormir. Quand elle ne dort pas, elle est constamment à la recherche d'instants de zénitude et de bonheur.

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