2013 Revue et corrigée: à revoir, mais à corriger.

Jeudi soir. Un jeudi soir comme les autres. Théâtre du Rideau Vert. Le tapis du hall d’entrée est imbibé de jus d’bottes. Les placiers ont sorti leurs cravates festives. Ça se sent dans l’air pis dans le nombre de pourboires offerts à la fille au bar, tout le monde est un peu fébrile. Pis je les comprends donc. La revue de l’année, c’t’un peu notre ultime bien-cuit de société, une chance qu’on a pour se donner une dernière tape dans l’dos, l’air de se dire: « correct, manne, on laisse nos différents de côté c’te soir seulement. »

J’m’assois en arrière au balcon. Étonnamment, on voit super bien, du fin fond d’la Gaspésie. Les lumières s’éteignent, les rideaux se lèvent. Les comédiens débutent en force sur un remake de « Get Lucky » de Daft Punk avec en tête un objectif précis: découvrir « c’t’année la tête de turc c’est qui? », à entonner, bien sûr, avec la mélodie des éloquentes paroles « we’re up all night to get lucky ». La table est mise pour un spectacle énergique et mordant d’humour.

Source: Page Facebook du Théâtre du Rideau Vert
Source: Page Facebook du Théâtre du Rideau Vert

Si ce fut le cas pour beaucoup de sketchs, genre la « comédie musicale » Mairespray (j’ai pleuré pour le jeu de mots), certains autres, qui auraient pu être tellement plus chargés en gags revendicateurs, sont tombés à plat. Je pense surtout, ironiquement, aux sketchs sur la Charte des valeurs québécoises. Je ne crois rien vous apprendre en vous disant que c’était un des sujets les plus chauds de 2013, et les textes fades, déjà entendus, peu comiques, m’ont un peu refroidie. On dirait que le théâtre avait une commandite avec une compagnie quelconque de burkas. Un sketch sur Les Bobos? Pourquoi pas ploguer une burka, inutile à la puissance humoristique de la parodie? En plus, des thèmes trop diamétralement opposés étaient souvent combinés, de sorte à ce qu’on se demande si c’est un gag sur la multi-power-polyvalence de Gregory Charles ou bien sur la croix à l’Assemblée nationale. Et souvent des gags remâchés. Le couple Snyder-Dion, c’est drôle une fois, deux fois, voire trois fois, mais là c’correct, pour vrai. Si j’ai envie de réentendre les jokes sur les robes-ballon de Julie Snyder, j’vais m’mettre le DVD du Bye Bye 2010.

Mais j’ai eu du fun, là! Les comédiens ont tout simplement pas d’allure. Des imitations précises et parfaites. Des voix à couper le souffle. Des livraisons de gags peu souvent échouées. Bref, au final, une revue de l’année comique, avec une dynamique mise en scène, bien qu’à l’occasion, les propos aient été rendus maladroitement.

Un p’tit preview pour vous autres:

[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=oeRWcpvcgF8]

Si ça vous chante (la-la-lalala) d’aller voir le show, consultez l’horaire des spectacles. C’est cool pareil, ils y ont pensé, y’a des supplémentaires jusqu’au 11 janvier, pour une pas pire somme de 40,50$ pour les moins de trente ans. Pour les plus vieux, mais genre moins que l’âge d’or, c’est 52$. Billet simple. I know, ça s’offre pas bien pour la pige.

J’sais pas si vous avez des grands nez, mais je vais vous souhaiter une bonne année pareil.

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Audrey-Maude Falardeau

Audrey-Maude aime rire, sourire, se marrer, mais surtout abuser des synonymes. Quand elle n'est pas en train de penser au sens de la vie, elle se pratique à faire des clins d'oeil avec l'oeil droit (pas facile, pas facile). Passionnée de culture, d'humour et d'improvisation, Audrey-Maude est toujours front row à n'importe quel spectacle (en train de rire trop fort).

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