Ce n’est pas le choix des festivals qui manque à Montréal! Le ZooFest en est un de plus et follement intéressant, puisqu’il se range cette fois dans l’humour et l’extravagance pour le petit prix. En proposant plusieurs spectacles de qualité, les détenteurs de la ZooPass ont le beau jeu sur la diversité. Tellement de diversité qu’on ne sait plus où donner de la tête ! Alors on prend une bonne inspiration et on décide de rédiger l’information en deux articles, question de ne pas se et vous donner un mal énorme à démêler tout le bordel lancé ici et là pour le plus grand plaisir de chacun !
(Partie 1)
Le show des papas 2
Relevant plus du stand-up comique que du théâtre d’humour, les trois papas sur scène ont de quoi nous faire marrer avec des anecdotes touchantes et parfois particulièrement tranchantes. Quelle fausse naïveté revêt l’image de l’enfance et celui du rôle de père quand on entend ces trois gars-là parler de leurs bonnes et, surtout, de leurs mauvaises expériences! Bien sûr, un enfant peut être la plus merveilleuse des choses qui puisse nous arriver et blablabla, avec le portrait de famille aux sourires figés… Mais un enfant reste un enfant ! Avec ses crises, son hyperactivité, ses ‘‘je-sais-tout’’ ou ‘‘je-veux-tout-savoir’’, suivi de la pénible adolescence avec ses adaptations corporelles et hormonales et le ‘‘je-m’en-foutisme’’ à son point le plus élevé… Ces trois farceurs abordent un des sujets les plus entendus et attendus dans l’humour, mais ils le font d’une façon si personnelle et réaliste, qu’on prend plaisir à s’attacher à eux et à leurs péripéties de paternel.
On est tous des pompiers
N’allez pas voir ça en pensant que le titre a un lien avec le show, ni en pensant y voir des fesses comme sur l’affiche, comme la plupart de la gente féminine dans la salle. Il y a cinq gars sur scène pour nous raconter une épopée farfelue qui, finalement, prend un sens… mais après presque une heure et une conclusion décousue. Par contre, le plaisir qu’ils ont à nous raconter leur aventure (qui semble avoir été écrite sur un coin de table entre deux bières ou encore fantasmée dans un party après plusieurs autres) est contagieux! S’en tirant plusieurs fois grâce à leur chimie évidente, les comédiens réussissent tout de même à remplir leur heure fatidique sur scène en nous tirant quelques fous rires et en nous faisant passer un bon moment en bonne compagnie. Même sans nudité !
Le U2 show
Non, non… pas celui que vous donne votre père le samedi, en faisant le ménage, le stéréo à fond la caisse pour retrouver sa longue chevelure et ses jeunes années! Quoique ce fanatisme s’apparente à celui de l’unique personnage sur scène dans Le U2 show, une création de la compagnie Théâtre Sans Fonds. Dans une véritable quête du rapport entretenu entre le public et un des groupes les plus importants de l’histoire de la musique populaire, c’est par l’intermédiaire du »plus grand fan de U2 ever » qu’on nous raconte ce puissant éveil musical. Largement inspiré de sa propre vie, le comédien et auteur Stéfan Cédilot a créé ce spectacle dans le cadre d’une maîtrise sur la théâtralité et U2. Obsédé par le groupe depuis sa toute première cassette d’enregistrement, qu’on lui avait offerte à Noël 1987 (année où toute personne normalement sociable ne pouvait résister au phénomène U2), le musicologue averti et endurci entreprend une démarche intellectuelle pour finalement se laisser emporter par son plaisir de mélomane du tout début, comme un parmi tant d’autres dans la foule. Cédilot livre une performance qui a de quoi accrocher, même avec certains éléments scéniques qui aurait pu être mieux exploités. Son monologue passant de l’interprétation musicale, aux anecdotes essentielles du groupe et à ses propres expériences de fan (malgré quelques transitions qui ne sont pas tout à fait claires) transmet bien cette soif d’informer, mais surtout de partager avec d’autres le projet de sa réflexion… Une réflexion qui aboutit sur un rapport plus répandu et des expériences personnelles plus communes qu’on ne pourrait le croire !
Tous présentés au Théâtre Sainte-Catherine lors du Festival ZooFest