Le bal des finissants… chez les filles.

« Ouaacchhh une école de filles! Le bal doit être tellement poche! »

Détrompez-vous, adeptes de l’école mixte. Un bal au féminin, c’est bien plus que dire « une bal ». Ok j’arrête.

J’ai gradué en 2009, dans une école secondaire fréquentée exclusivement par des filles, à Outremont. J’vous laisse deviner c’est laquelle. Oui, j’avais une jupette réglementaire-pas-plus-que-deux-pouces-au-dessus-du-genou pis j’aimais Green Day et Lil’ Wayne. Cinq (merveilleuses) années de ma vie à me foutre à quoi ressemblaient mes cheveux pis  où y’avait des posters de Chad Michael Murray en chest dans toutes les classes. Pitounes, rockeuses, emos, fresh, name it: y’en avait pour tous les goûts. C’tait un buffet chinois-italien-français-américain. On utilisait des expressions comme « gurly gurl » pis « J’t’adzzz ma grosse ». On trippait sur tous les profs hommes. On écoutait en boucle « For You I Will » de Teddy Geiger sur notre iPod première génération. C’tait le bon temps.

Quand vient la cinquième secondaire, les filles se transforment en shoppeuses compulsives de robes de bal. Dès octobre. BCBG, Le Château ou Winners? « Lololol, ohmygod non! Jamais Winners. À moins qu’il y ait une maudite de belle robe en solde. »  Pis que dire des souliers! Amènes-en des straps! Pis du talon! C’tait la première fois qu’on pouvait afficher la fin de notre puberté, autant bien la monter sur des échasses. Évidemment, bijoux trop chers et sacoche de soirée sont de mises. P’t’être un châle fancy pour les frileuses. Le maquillage over the top. La préparation pour ce qui s’avère L’ÉVÈNEMENT tant attendu par la jeune fille de 17 ans est un rituel sacré. C’est LA soirée où la fille devient une princesse.

Princesse avec ou sans prince charmant.

Les filles avec des chums se comptaient sur les doigts d’la main pis les orteils du pied, ok. Quelques gars dans une marée d’adolescentes pomponnées à l’os. Aux tables, environ un gars pour 8 filles. On faisait des jokes sur le poulet du souper d’bal pis on avait donc hâte à l’après-bal. Tu connaissais la fille qui avait de l’alcool dans sa sacoche pis t’hésitais à aller aux toilettes pour avoir une gorgée. Tu prenais beaucoup trop de photos avec tes profs (gars) pis tes amies, duckface optionnel. Tu voulais demander à ton ami d’enfance (qui est rendu vraiment cute) de t’accompagner, mais t’as pas osé. Tu compensais en prenant des photos avec les boys d’tes amies, juste pour dire.

Pis là, l’après-bal.

T’es enfin pu un bébé. T’as invité tous tes amis gars, pis y viennent. Tu vas faire le party comme si t’avais été dans n’importe quelle autre école secondaire. Et en résulte les mêmes choses: des filles qui prennent leurs premiers shots de tequila pis qui vomissent tôt, leurs ami(e)s qui prennent soin d’elles, d’la musique trop forte, du underage drinking pis ben des histoires dans l’bois qui se racontent pas.

Au final, que tu sois dans une école mixte ou de filles, jeune Bouclette, ça dérange pas trop. Tu vas avoir autant de fun.

Mon conseil: souviens-toi donc de ta soirée. C’est jamais l’fun de répondre à la question « Pis, c’tait comment ton bal? » par « Ben flou, les toilettes étaient pas pire propres ».

Profite à fond. C’est l’occasion de dire bye aux connaissances, pis de découvrir qui seront tes vrai(e)s ami(e)s. C’est l’occasion de vivre. C’est l’occasion de commencer sa vie adulte du bon pied.

Après tout, on est une princesse de 17 ans qu’une seule fois.

Y'en a, d'la fille. Oui, madame.
Y’en a, d’la fille. Oui, madame.
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Audrey-Maude Falardeau

Audrey-Maude aime rire, sourire, se marrer, mais surtout abuser des synonymes. Quand elle n'est pas en train de penser au sens de la vie, elle se pratique à faire des clins d'oeil avec l'oeil droit (pas facile, pas facile). Passionnée de culture, d'humour et d'improvisation, Audrey-Maude est toujours front row à n'importe quel spectacle (en train de rire trop fort).

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