La matrice de Morphée vogue entre rêve et réalité où de jeunes humains évoluent dans une jungle sociétale peuplée de personnages intrigants. Cette expérience colorée influencera leur matrice individuelle. Un voyage empreint d’humour et d’énergie fulgurante, à l’image de la vie contemporaine.
Cet enfant – lui, toi, moi – prend la vie si sérieusement. Cette vie, faite d’influence et de contrôle, est pourtant un monde que nous avons bâti ensemble. Je vous invite à réveiller l’enfant qui sommeille en vous, et voyez cela vous-même.
Michael Watts, concepteur et metteur en piste.
Michael Watts n’a pas seulement su mettre des mots sur les maux que vit la société, mais il a su créer un voyage « cirquesque » d’une beauté quelques fois imparfaite, mais épatante.
L’École nationale de cirque de Montréal forme depuis 1981 le futur du cirque. C’est plus de 500 finissants qui brillent à l’international avec 95 % de taux de placement. Le Cirque Éloize? Fondé par deux anciens. Le Cirque du Soleil? Plus de 30 diplômés dans 12 disciplines différentes y sont. Les 7 doigts de la main? Cinq membres fondateurs en sont issus. Cavalia? L’entreprise a fait appel à des finissants et à des diplômés comme conseillers artistiques. Et les cirques Monti, Starlight, Plumes, Un loup pour l’homme et le Trotola sont d’une façon ou d’une autre reliés à l’école Nationale de cirque.
À ce point? Oui, du talent et une formation reconnue à l’échelle mondiale, et des fiertés de chez nous et d’ailleurs. Les finissants* (dont 1/3 sont étrangers) offrent deux spectacles, comme la tradition le veut depuis plusieurs années, L’abri et La matrice de Morphée. Bouclette Myriam a vu le premier et, moi, j’ai eu la chance de voir le deuxième avec ma maman.
La matrice de Morphée, c’est un conte éveillé de plusieurs degrés. Le spectacle saura combler petits et grands par ses chorégraphies rappelant parfois le ballet et ses costumes très colorés. Les enfants, autant que les adultes, trouveront la plupart des scènes proposées très rigolotes et, parfois, très risquées. Sans oublier le travail particulièrement réussi des deux animateurs et de l’homme licorne. (Je n’en dis pas plus, c’est à vous de le découvrir.)
Les plus âgés comprendront assurément le deuxième degré que le spectacle propose par les métaphores gestuelles. Le monde ne vit plus, mais est contrôlé, un monde que l’on a bâti nous-mêmes, mais qui nous étouffe maintenant. Michael Watts n’a pas seulement mis des mots sur ce que l’on vit, mais il a mis des images et des acrobaties sur nos réalités. Il y a tellement de niveaux à ce qui se passe devant nos yeux, que l’on retombe en enfance tout en posant un regard différent sur nos vies.
S’il y avait un message à retenir de La matrice de Morphée, de ces artistes multidisciplinaires uniques et de Watts, c’est de pourchasser nos rêves et d’être nous‑mêmes. Tout simplement. Laissez-vous emporter par ce monde qui tâchera de vous garder éveillé!
On a de belles ressources culturelles au Québec, et la Tohu en fait partie. Pas un gros budget pour aller au cirque? Portez attention aux productions de l’École nationale du cirque de Montréal, des numéros dignes des plus grands, et ce, à petits prix.
Dépêchez-vous, les représentations de La matrice de Morphée se terminent le 8 juin prochain!
Twitter : @AlexePhilibert
Pinterest : @HockeyMiss23
À LIRE | Les finissants 2014 de l’École nationale de cirque dans l’Abri
*Finissants: Eric Brown (Roue Cyr), Cooper Stanton (Trapèze ballant), Guillaume Mesmin et Anouk Blais (Duo trapèze), Noëmi Fallu-Robitaille (Corde Lisse), Sascha Bachmann (Équilibre), Émile Mathieu-Bégin (Monocycle) , Marta Henderson et Dominic Cruz (Duo cerceaux chinois), Daniel Sullivan (Cerceau aérien), Zackary Arnaud, Pablo Valarcher et Boris Fodella (Trio planche coréenne), Johan Prytz (Sangles), Lea Tran Jenner (Roue Cyr).