Une petite fille grandit dans un village nouveau. Le père a disparu avant sa naissance. La mère a épousé un autre homme et souhaité s’installer loin de la ville. Le village est morne et ils y resteront des étrangers. Entre les enfants, les liens se tissent quand même, dans les champs de fraises, ses amies s’appellent Manon-juste-Manon, BB ou encore Valence Berri. Elles rêvent d’Hollywood, mâchent de la Hubba Bubba, passent leur été à sauter dans la piscine du camping juste à côté. Tout semble normal. Mais une menace plane sur cet univers doucereux. Au village et dans la banlieue aseptisée où la famille déménagera dix ans plus tard, il arrive que des filles disparaissent.
Rose amer raconte le regard inquiet d’une petite fille, puis d’une adolescente, sur la violence diffuse de l’ordinaire.
Quatrième de couverture prometteur? Faussement prometteur. Martine Delvaux nous propose un récit fluide, voire aérien, mais ne livre pas la marchandise niveau contenu. Une belle lecture qui nous laisse sur notre faim.
C’est que, peut-être n’est-ce que moi, mais je m’attendais à un fil conducteur axé sur les disparitions. Je voulais sentir cette menace qui plane sur les divers endroits que la jeune fille (la narratrice) raconte. Ce n’est pas le cas. On s’agrippe à un espoir, mais en vain. Seules deux disparitions sont discutées, et elles sont à peine effleurées.
Mais, même si l’on reste un peu (beaucoup) sur notre faim, on entre rapidement dans ce court récit de 148 pages. L’écriture fluide et aérienne se lit facilement. Martine Delvaux sait comment captiver son lecteur. Si nous n’avons pas le droit à ce qu’on nous avait promis, nous avons tout de même une belle histoire gracieuseté de la jeune narratrice.
Rose amer se révèle finalement être la biographie, si l’on peut dire, de la narratrice. Une biographie qui se termine en « queue de poisson ». Il n’y a pas dénouement, car il n’y a pas vraiment d’intrigue.
Le livre est prometteur, la page couverture très jolie, l’auteure est reconnue pour ses nombreux essais, en plus de son livre C’est quand le bonheur? et il me tardait de la lire.
J’ai lu, et j’en suis déçue, j’espère que Les cascadeurs de l’amour n’ont pas droit au doublage saura me combler.
Verdict : Boucle Décevant
Note : 6/10
Genre :
Éditions : Héliotrope
Prix : 21,95 $ (Papier) 14,99 $ (Numérique)
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