Sept ans après avoir foulé les planches du Club Soda pour la sortie de Noir Eden, Peter Peter était de retour le 23 novembre dernier à la salle du boulevard Saint-Laurent dans le cadre du festival Marathon M pour Montréal afin de livrer au public montréalais son plus récent Éther dévoilé ce printemps. Nommé au Gala de l’ADISQ 2024 dans la catégorie Album électronique de l’année, ce cinquième long-jeu a pris vie sur scène devant un public visiblement conquis, prêt à partager chaque mouvement avec l’auteur-compositeur-interprète qui a su transformer le plancher en véritable piste de danse.
Une rentrée montréalaise réussie
« Montréal, si tu savais comme je suis content! » lance Peter Peter, à peine les notes de Fcking poésie entamée, son troisième élan de la soirée débutée un peu plus tôt avec la performance de Laurence-Anne, qui a offert quelques pièces de son dernier Oniromancie. Entre Supernova, Polymorphe, ou encore Politesse, l’autrice-compositrice-interprète a efficacement mis la table pour ce concert qui déjà, s’annonçait vibrant.
Entouré de ses quatre acolytes Guillaume Guilbault, Alex Dodier, Lisa Kathryn Iwanycki et Olivier Bernatchez, Peter Peter a rapidement pris son aise sur scène. Si la transcendante Soleil a dès le départ préparé la foule a exercer ses meilleurs mouvements de danse, 20k heures de solitude l’a confirmé : l’artiste est décidément dans son élément. Au milieu des appareils électroniques, des ajouts de saxophone et des envolées vocales, la connexion est manifeste. Celle avec ses musiciens, mais aussi avec le public, réceptif à chaque note. Vraisemblablement, Éther est aussi efficace sur disque que sur scène et ce tournant électro va aussi bien à l’artiste que ce à quoi il nous avait habitué auparavant.
Plaire aux fans de longue date, comme aux nouveaux
Alors que les improvisations EDM se sont succédé tout au long de la soirée, Peter Peter n’a toutefois pas laissé de côté les pièces de ses précédents albums. Éveillant l’enthousiasme de plus d’un, Noir Éden — pièce titre de ce troisième opus où déjà, l’incursion du monde électro se faisait sentir — a d’abord résonné pour laisser place un peu plus tard aux désormais classiques Bien réel, sans oublier Une version améliorée de la tristesse, au cours de laquelle les spectateurs se sont exaltés devant les solos de saxophone. Chose certaine, ces récentes explorations électroniques se mêlent adroitement à ce répertoire plus ancien de l’artiste.
Quelques mouvements de danse plus tard, à l’hypnotique Journée comme celle-ci, s’est notamment ajouté Ciel, qui ont permis de constater toutes les possibilités musicales qu’offre ce nouveau terrain de jeu. Espace créatif que Peter Peter n’a d’ailleurs sans doute pas fini d’explorer. Entre les rythmes euphoriques, les ambiances clairs-obscurs et les espaces presque sensoriels, la musique est reine et devient langage à elle seule. La fin du spectacle l’aura bien démontré avec les électrisantes Danses-tu dehors, ce soir quelque part, loin de ton téléphone? et Éther, où, au beau milieu de la foule, l’artiste s’est lui aussi mêlé à la fête. Pour clore le tout, guitare à la main, Peter Peter a interprété en compagnie de son groupe la nostalgique Carrousel en rappel, question de faire patienter le public avant son prochain spectacle au Club Soda, qui on l’espère, se fera cette fois avant sept ans!
Photo de couverture : Charles-Antoine Marcotte