Ces dernières années ont vu un retour en force de la figure de la sorcière dans l’imaginaire collectif. Emblème féministe par excellence, la sorcière incarne désormais la force et l’indépendance féminine. Elle devient un symbole de connexion à la terre et une véritable alliance entre les femmes. Ceci étant dit, pour saisir l’ampleur de ce mouvement, il est important d’en connaitre les origines.
Sorcières : de l’ombre à la lumière
Le musée Pointe-à-Callière présente Sorcières : de l’ombre à la lumière jusqu’au 6 avril 2025, offrant une immersion fascinante dans l’histoire des sorcières et l’univers mystérieux qui les entoure. À travers cette exposition, le visiteur découvre l’évolution de la figure emblématique de la sorcière, dont les représentations ont changé au fil des siècles.
L’exposition se déploie sur deux étages, avec une présentation fluide dont les textes, à la fois concis et accessibles, facilitent la compréhension, tandis que les projections qui animent les salles, maintiennent l’attention des visiteurs. Alors que près de 400 objets provenant de collections privées et institutionnelles, issues de plus de 30 musées d’Europe et d’Amérique du Nord y sont présentés, nos yeux s’arrêtent sur des artefacts uniques, tels que des instruments utilisés pour peser les accusées de sorcellerie, des chaudrons, des balais, et bien plus encore.
La visite débute par une ligne du temps minutieusement tracée sur un mur, qui plonge le visiteur dans l’histoire des sorcières, dès les années 800 avant notre ère. La ligne du temps s’étend jusqu’en 2018, marquant l’émergence des communautés de sorcellerie contemporaine sur les réseaux sociaux. Cette chronologie met en lumière des moments clé, tels que les célèbres chasses aux sorcières en Europe et les procès des sorcières de Salem. Elle se reflète ensuite sur les deux étages de l’exposition, permettant une expérience unique où l’on suit l’évolution de l’image des sorcières à travers les années, de figure marginalisée à symbole féministe moderne.
Sorcières : de l’ombre à la lumière met particulièrement de l’avant la figure féminine. L’exposition explore les événements et croyances historiques, tout en reconnaissant l’influence des contextes culturels et sociaux propres à chaque époque. Elle revient sur la fin du 15ᵉ siècle, époque où l’Inquisition ciblait principalement les femmes comme complices du diable, incitant la population à dénoncer les présumées sorcières, puis retrace l’évolution de la sorcière jusqu’à son appropriation par la culture populaire via des figures emblématiques comme Hermione Granger, sans oublier les mouvements féministes et les groupes comme W.I.T.C.H. qui revendiquent fièrement leur identité de sorcières.
C’est une exposition captivante, qui m’a tenue attentive du début à la fin, tant par la richesse de son contenu que par son accessibilité. Pour ceux qui, comme moi, souhaitent approfondir le sujet, sachez que plusieurs conférences sont organisées par le musée dans les mois à venir. L’exposition Sorcières : de l’ombre à la lumière, centrée sur la force, la fierté et la revendication féminine, transmet un message puissant. En tant que femme, il est presque impossible de quitter l’espace sans ressentir une grande admiration pour la résilience et le courage de celles qui ont marqué l’histoire.
Crédit photos : Audrey McMahon
