J’ai rencontré dimanche dernier un passionné, rien de moins. La culture hip-hop, il la mangerait s’il le pouvait. Le rap habite en lui et il le fait littéralement vivre à Montréal. Je parle ici du rappeur-auteur-animateur de radio, bref, homme versatile, Dice B. Dans un café au coin des rues St-Laurent et Fairmount, il a accepté de me parler un peu de lui et de la culture dont il est imprégné.
«Je rappe depuis que je suis tout petit. Je n’ai jamais vraiment arrêté. Je faisais souvent des aller-retour entre Montréal et New York durant mon adolescence et c’est à ce moment que ma passion s’est développée.»
Dice B a plusieurs projets et albums à son actif. Il est présent depuis la fin des années 80 sur la scène du hip-hop montréalais. Il s’agit donc d’un des pionniers du genre.
Voici l’une de ses collaborations récentes : [youtube=https://www.youtube.com/watch?v=FqT5OyZEcl4]
Il faut tout d’abord comprendre, lorsque l’on s’intéresse au hip-hop et à la musique rap, que les deux sont complémentaires. En fait, ces deux termes se rejoignent ainsi : Le hip-hop est une culture, dans cette culture, on retrouve les DJ, les MC (maîtres de cérémonie ou microphone controler), les gangs de rue, le break dance, la musique rap, etc. Les rappeurs s’affrontent dans des duels, c’était la manière des gangs de rue de s’exprimer, sans avoir recours à la violence. Cette musique porte encore les marques de ses affrontements, ses interprètes étant très compétitifs.
«Le but, c’est d’être le meilleur. Si tu ne veux pas être le meilleur, va-t’en. C’est l’aspiration de tous les rappeurs. L’attitude c’est important. L’expérience sur scène l’est tout autant. Certains peuvent trouver que les rappeurs ont l’air prétentieux parfois. C’est vrai, et ça fait partie de la game. Le rap, c’est comme un sport, mon sport. Ça peut parfois créer des précédents, des écarts culturels importants. Le hip-hop vient des États-Unis et on l’a importé au Québec. Il faut s’adapter, mais il reste toujours des traits culturels typiquement américains.»
Pour Dice B, les chansons de rap ont constitué une grande partie de son éducation. La mission des premiers rappeurs était d’enseigner à ceux qui les écoutaient. À écouter ici, la chanson de KRS One, Stop the violence. Ça groove. Et c’est intelligent.
«Ce qui vient me chercher dans le rap, c’est que c’est quelqu’un qui parle directement à son auditoire. Il n’y a pas d’intermédiaire entre les deux, la communication est directe. On peut voir les choses à travers les yeux des autres et y découvrir des mondes totalement nouveaux.»
Le rappeur montréalais est aussi intervenant jeunesse pour les YMCA du Québec. Il offre aux jeunes un programme d’écriture (atelier Slam/Rap) au YMCA du Parc qui leur permet de s’exprimer et de mettre sur papier ce qu’ils ressentent. Il les épaule à partir du début de la création de chansons jusqu’à l’enregistrement studio et la production des jeunes sur scène. L’implication de Dice B dans son milieu est tout à fait remarquable.
Tout ça pour vous dire que Dice B fera une prestation lors du spectacle «Je chante mes origines» qui aura lieu le 1er mars à 19h30 au National à Montréal. Y seront aussi plusieurs artistes émergents de diverses origines pour un spectacle haut en couleurs, un beau métissage. Vous pourrez aussi y entendre Wesli, Kodiak, Louny, MrKeepOnMoving et Briga.
Ce spectacle est présenté par LYST Project, un projet mis en place par Lynda Savoie et Stéphane Poirier.
«Nous avons tous quelque chose à apprendre des autres cultures et la musique est une manière de les découvrir. C’est important pour nous de faire de la place à la relève, peu importe d’où ils viennent, on veut les entendre.»
Le but des deux fondateurs est d’assurer la pérennité du projet afin de faire de la place aux nouveaux venus sur la scène montréalaise. Il s’agit d’une vitrine musicale, ethnique et culturelle incroyablement riche.
Le nouvel album de Dice B est disponible ici. Tous les profits de la vente de cet album vont à la zone jeunesse du YMCA du Parc.
Les billets pour le spectacle «Je chante mes origines» sont disponibles ici.