Le 14 avril dernier, j’ai eu la chance d’assister à la première de la pièce Ceux qui se sont évaporés de Rébecca Déraspe. Une création du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui mise en scène par Sylvain Bélanger qui m’a fait rire, pleurer et penser.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand je suis entrée dans la salle. Une scène totalement atypique, dont deux faces étaient bordées par le public. Nous étions pratiquement sur scène, placés dans la première rangée. Le décor est sobre, avec beaucoup de chaises. Les comédiens entrent et sortent avant le début de la pièce. L’éclairage est comparable à celle d’une salle de réunion du genre AA, mais dans ce cas, on parle plutôt d’Évaporés anonymes.
Je n’ai absolument pas été déçue. La pièce raconte l’histoire d’Emma (Geneviève Boivin-Roussy), une femme, une mère, la fille de deux parents et une amie pour plusieurs. Emma va disparaître volontairement, s’enfuir de sa propre vie. La pièce permet donc de s’interroger sur la volonté de disparaître, chose qui est relativement commune au Japon, entre autres. Dans la société actuelle, la pression est forte. Il faut performer et rester bien sage dans la petite vie qui nous semble parfois imposée. J’ai été particulièrement touchée par la pièce, car elle véhicule des messages importants et permet de comprendre l’humain derrière le disparu.
On retrouve dans la pièce plusieurs personnages de la famille d’Emma. Sa mère, son père, son conjoint, mais aussi sa fille. Bien que la petite soit présente tout au long de la pièce, ce n’est qu’à la toute fin qu’elle est interprétée, rendue adolescente.
Les autres personnages jouent d’autres disparus, et leurs différentes interventions permettent d’élargir le propos afin d’en montrer d’autres exemples. Iels jouent également plusieurs rôles connexes. Le jeu de tous les comédiens et comédiennes était réellement « sur la coche ». J’ai ri, j’ai pleuré, j’ai été touchée de toute sorte de façons et j’en ai parlé à tout le monde. Une petite mention spéciale au monologue final d’Éléonore Loiselle, qui interprète avec brio ce rôle d’enfant dont la mère s’est évaporée.
Bref, tant le texte que la mise en scène ou le jeu des comédiens et comédiennes ont fait de cette production un véritable succès. Clairement une pièce qui restera dans mon cœur et dans ma mémoire pour plusieurs années.
Il ne reste que cette semaine pour les représentations, faites vite ça en vaut le détour. Et si jamais le temps manque, la version écrite de la pièce de Rébecca Déraspe reste en soi un texte magnifique et empreint d’humanité.
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Photo de couverture: Ceux qui se sont évaporés, crédit: Valérie Remise