La première fois qu’on rencontre une nouvelle personne, il y a rarement plus de 10 minutes qui s’écoulent avant la question qui tue : qu’est-ce que tu fais dans la vie? Cette question que tout le monde redoute lors d’une date Tinder. Je ne sais pas si je suis la seule, mais je ne sais jamais quoi répondre. Est-ce que je parle plutôt de mon job au salaire minimum qui est bien le fun et qui m’amuse, mais qui ne me donne pas de réelle satisfaction personnelle et qui ne me décrit pas bien en tant que personne ou de toutes ces idées de projets artistiques que je n’ai pas encore concrétisés, mais auxquelles je pense ben fort ?
Qu’est-ce que je fais dans la vie qui mérite assez de reconnaissance pour que ce soit la première chose qu’un étranger considère ayant assez de valeur pour continuer la conversation ? Parce qu’on s’entend… même si on ne juge pas, il y a quand même une partie de nous qui veut savoir si on rentre à pied à soir ou non.
Notre travail définit nos activités sociales, notre éducation, notre salaire, notre avenir. On catégorise tout, mais on oublie de demander à l’autre sa vraie essence. On oublie que ce n’est pas parce qu’on a un parcours professionnel classique que nous sommes quelqu’un de plus intéressant ayant mieux réussi dans la vie. On est avant tout des humains qui vivent des expériences.
Ce qui me fait vibrer dans la vie:
Je respire de l’air, je me couche dans mon lit, je regarde le plafond et je chante dans ma tête. Je me questionne souvent trop en lisant des trucs sur l’univers. J’écris en m’imaginant que je vais sortir un best-seller. Bref, je vis.
Malheureusement, on me ramène toujours à la réalité, « ok, mais ton job? »
Je me souviens, enfant, on me posait cette question, tu veux faire quoi plus tard? C’était si simple et naturel, les adultes en rigolaient. Je voulais manger des Oréos, quelle question!
Je pense que notre crainte d’y répondre, maintenant adulte, est avant tout un effet de société venant d’une grande pression sociale qui débute dès notre naissance. Être heureux et épanoui est un droit pour tous. Avoir peur de répondre c’est l’impression de ne pas avoir accompli assez pour soi-même et elle vient avant tout du regard de l’autre. Cette question n’est pas censée nous définir en tant que personne.
Je me rends compte que le monde autour de moi définit la vie d’adulte comme ayant une profession. Tu dois savoir où aller dans la vie, comment élever tes enfants, si t’as une voiture, une maison et ce que tu feras à souper demain soir. Ce que je retiens, c’est qu’un adulte, c’est organisé, efficace, et sans droit à l’erreur. Ben voyons!
Être adulte, c’est plutôt de vivre à sa manière, à son propre rythme. Faire face à ses problèmes et aimer inconditionnellement la vie, du moins, lui donner une chance. Avoir du respect pour les autres et trouver un équilibre intérieur. Se trouver et pouvoir être qui on est, pour vrai. Être heureux ce n’est pas matériel, ça vient de ton cœur.
La vie d’adulte c’est de la prendre un jour à la fois, c’est de trouver ton propre bonheur dans ce qui te plaît à toi, pas aux autres.
Être adulte c’est de se rendre compte que la vie est faite pour se tromper.
Le travail prend tellement de place dans nos vies que nous nous laissons définir par ce que nous faisons le plus souvent : travailler.
Désormais, j’ai plutôt envie de prendre cette question de cette façon : qu’est-ce que tu accomplis dans la vie qui te rend utile? Qu’est-ce qui te rend de bonne humeur le matin?
Arrêtons de nous sous-estimer. Comment on gère notre temps ne devrait qu’appartenir à nous, pas à la planète. Jeunes, nous avons appris à nous convertir à la société par des règlements et nous avons oublié que tout le monde est différent: on apprend différemment et on fait notre vie différemment. On devrait choisir notre carrière en fonction de ce qui nous fait sentir le mieux, selon nos valeurs et notre aptitude à gérer notre temps.
Faire avant tout ce qu’on aime pour expérimenter notre propre vie.
En gros, ce que je fais dans la vie, c’est de faire mon mieux pour m’épanouir.