Il y a de ces albums qui ne laissent pas indifférent, tant la justesse des mots et des mélodies font sens. Ces albums qui font qu’on y revient souvent, ne serait-ce que pour le réconfort qu’ils nous procurent. Tu ne mourras pas, le troisième disque de Maude Audet, fait partie de ceux qui réchauffent le cœur. L’autrice-compositrice-interprète dévoile aujourd’hui ses plus récentes chansons, tout juste après nous en avoir donné un avant-gout jeudi soir dans le décor intime du restaurant Coton. Retour sur le lancement de ce nouvel opus.
« On a tant couru / Déjouant les vents / Les genoux sales / Les fronts bouillants / Tu criais fort / Contre les grands / Je riais / On avait le temps ».
La neige tombe doucement à l’extérieur alors que Maude Audet, tout sourire, entame les premières notes de Nos bras lâches sous les guirlandes de lumières et les quelques étoiles illuminées qui composent l’éclairage tamisé de la petite scène au fond de la salle. Devant le regard attentif de famille, enfants et amis, accompagnée de son complice Mathieu Charbonneau aux claviers, la chanteuse, guitare à la main, poursuit avec Tu trembleras encore. Une formule duo tout en délicatesse, à l’image des chansons qui habitent le disque. Un disque qui, comme prend le temps de souligner Audet, a été enregistré en avril dernier avec une équipe en or. Parmi celle-ci, Philippe B (avec qui elle signe la pièce Couteau de poche), Anna Frances Meyer, Joseph Marchand, Marianne Houle, Mélanie Bélair et Julie Boivin, ainsi que Charbonneau (Avec pas d’casque, Organ Mood) à la réalisation. Celui qui, précise-t-elle, lui permet d’aller plus loin dans ses idées. En résulte un album où les cordes et les flûtes se côtoient pour donner des arrangements enveloppants, qui rappellent par moment les grands de la chanson française.
Un changement de guitare plus tard, Maude Audet enchaine avec Demande-moi, premier simple paru cet automne. « Mes armes vont tomber / Et je te laisserai même me consoler ». Un morceau qui rejoint la vulnérabilité de son interprète, qui se livre ici avec une humanité touchante qu’on retrouve tout au long de l’album. La famille, les amis, les amours, les deuils et le désir de savourer chaque moment avec ceux qu’on aime construisent les chansons qui gravitent autour de Tu ne mourras pas, pièce titre qui, comme le dit Audet en l’introduisant, parle de ces souvenirs qu’on garde des gens une fois partis, que ce soit dans les lieux, le ciel ou les saisons.
Quelques remerciements plus tard, Émilie Proulx et Charles Blondeau, également parmi les collaborateurs de l’album, rejoignent la chanteuse sur scène pour Laura, cette chanson qui fait du bien dès les premiers accords. « On pourra vieillir sans que ça ne soit triste / Être de ces gens qui résistent » Si on parle de vulnérabilité, il est aussi question de cette force qui nous pousse à avancer et qui nous construit à travers les différents moments de la vie. Maude Audet nous livre ici un nouvel album intime, où l’on sent à la fois tout son amour pour ceux et celles qui l’entourent et l’inspire, mais aussi pour la musique. C’est donc une Maude rayonnante et reconnaissante qu’on retrouvait devant nous, qui a mis du réconfort dans cette froide soirée de février.
Cette courte prestation laisse prévoir le meilleur pour le spectacle de l’artiste qu’on pourra bientôt voir un peu partout au Québec, mis en scène par son amoureux Fabien Cloutier. Paru sous Grosse Boîte, l’album Tu ne mourras pas est disponible dès aujourd’hui en format physique et numérique sur toutes les plateformes d’écoute.
Photo de couverture : Maude Audet, crédit : Flamme