J’aimerais être aimé comme j’aime mes chats.
Je prends ce qu’ils peuvent me donner, je leur donne ce qu’ils me laissent leur donner.
J’apprends à les connaître, les apprivoiser, les comprendre, les chérir comme ils en ont besoin. Je les prends comme ils sont dans toute leurs particularités et les remercie pour les cadeaux qu’ils donnent parce que je sais que c’est ce qu’ils ont de mieux à offrir.
Le chat qui t’offre son affection de manière chaleureuse est un amour tout autant que celui qui a eu peur des humains et qui a eu une vie passée de souffrance, mais qui fait le cadeau de s’asseoir près de toi. Les deux me font chaud au cœur avec le même feu qui nourrit notre relation. Celui qui te laisse guérir ses plaies est autant un cadeau de la vie que celui bien rond qui devrait être mis au régime.
Je leur donne de l’amour différemment puisqu’aimer est un verbe d’action et que, selon ce qu’ils sont et ce dont ils ont besoin, ils nécessitent différentes actions, attitudes et sentiments.
Chat Blanc, mon bel amour malcommode a été battu et avait peur de tout. Il attaque avant d’être attaqué. Il est nerveux et ne sait pas encore aujourd’hui comment interagir avec l’humain. Il est maladroit, il est hyper réactif et il est affectueux. Il veut s’asseoir sur mes genoux, mais si je le touche en même temps, il se sent menacé. Il court vers moi quand il me voit, mais il n’a pas décidé en chemin s’il veut vraiment que je le touche. Il y pense une fois que je le touche du bout des doigts. Il grogne, je comprends. Il ne bouge plus, je donne mon affection. Oui, j’ai parfois dû le forcer pour qu’il apprenne à se laisser toucher si jamais il a une blessure, mais j’ai attendu au moins 5 ans avant de dire que ce chat joue sans peur et qu’il se laisse soulever du sol à l’occasion. Patience et empathie.
Minet, matou de ruelle, vétéran des guerres de chats, soldat à la retraite est arrivé chez moi maigre, et à quelques jours de la mort. Je l’ai eu par l’appétit, c’est clair. J’avais de la nourriture, il avait le ventre vide, voire creux. Mais ce chat était d’une intelligence surprenante. Il comprenait mes attitudes, savait jauger les personnalités des autres chats et a compris très rapidement ce qui était bon pour lui et ce qu’il devait garder à distance. Il se prenait pour le gardien du royaume et n’avait peur de rien. Minet c’était mon amoureux, ou presque. Il m’a été mainte fois dit que Minet regardait tout visiteur avec méfiance, mais dès que son regard croisait ma personne, il était plein d’amour. Les gens en étaient touchés ou même surpris. Oui, un chat aime avec passion. Il demandait patience et empathie comme les autres, mais aussi une loyauté. Il me suivait souvent quand je marchais dans la rue. Il ne bougeait pas du driveway quand notre voiture arrivait. Il savait parfaitement qui se trouvait derrière le volant et que nous n’allions pas lui faire de mal. Nous devions arrêter le véhicule et déplacer le matou un peu tata.
Tom était un grand affectueux jaloux. Je disais non et me retirait quand il m’attaquait parce que je voulais donner de l’attention à un autre chat. J’accepte tout sauf la violence puisque la violence n’a pas d’excuse. Il me lavait avec sa langue, il était en apparence le plus affectueux, le plus aimant. Jinny est une siamoise tout aussi affectueuse et qui peut attaquer aussi. Mais je ne pourrais dire s’ils sont ceux qui ont été le plus attachés à moi. Bon, Jinny me semble celle qui est ma partner numéro un: 17 ans de dodo dans le même lit toutes les nuits et une loyauté sans borne.
Tellement de chats qui m’ont appris comment aimer dans l’authenticité, dans le réel, et qui m’ont appris les diverses façons d’être aimé. Ces êtres ont fait de moi une meilleure humaine et ont été une source de réflexion sans limites.
Aimer dans le respect, l’empathie, l’affection, la chaleur, le soin de leur bien-être physique et mental. Aimer dans l’objectif de les faire grandir et de grandir moi aussi. On apprend l’un de l’autre. Ils savent que je leur donne ce qu’ils veulent et ils se laissent apprivoiser pour me donner un peu de gratitude…même qu’ils s’imaginent bodyguard parfois. Cré Minet!
Une première version de ce texte a été publiée sur le blogue personnel de Jessica. Si tu es curieux.se, c’est par ici.