Bien manger peut sembler ennuyeux et laborieux pour certains. Avec son nouveau magazine web Savourer, Geneviève O’Gleman nous prouve tout le contraire. Bien connu du public pour Cuisine futée, parents pressés et ses livres, la nutritionniste nous revient avec un nouveau projet. Un magazine web qui allie plaisir, simplicité et découverte, qui vous donnera assurément envie de cuisiner !
Simplifier la cuisine
Après avoir exploré le milieu de la télé et celui de l’imprimé, pourquoi se lancer dans l’aventure d’un magazine web alors que les sites de recettes abondent ? Pour Geneviève, c’est avant tout un désir de se démarquer de l’offre qui se trouve sur internet qui peut parfois être déroutante pour les internautes et d’offrir des ressources accessibles, fiables, et surtout, des recettes simples, à la fois santés et gourmandes expliquait-elle en entrevue avec Boucle Magazine.
« J’avais envie de simplifier la vie des gens parce qu’on court, on manque de temps, et si je veux, comme nutritionniste, que les gens cuisinent plus souvent, bien il faut que je les aide à cuisiner plus souvent et pour les aider, il faut que je leur propose des recettes qui sont clés en main […] elles sont toutes santés, elles sont toutes rapides ou faciles à faire, peu d’ingrédients, peu d’étapes, des étapes faciles à comprendre, et gourmandes […] Je pense qu’il y a tellement d’abondances sur le web que l’expérience culinaire peut être frustrante pour bien des gens et j’avais envie de diminuer cette frustration en offrant un produit fiable, un produit déjà pensé pour répondre aux besoins. »
Ce produit, il s’élabore en trois grandes sections — Cuisiner, Découvrir et Apprendre — et a deux grandes vocations, celle de l’inspiration et celle de rendre service.
« Quand je choisis une nouvelle recette, une nouvelle idée, un nouveau sujet, je veux avoir les deux composantes, je veux que ça inspire, que ça motive, qu’on aille le goût de faire ça et aussi, que ça rende service, que ça outille, que ça organise, que ça dépanne, que ça change une habitude. »
La section apprendre, qui donne plusieurs trucs pour mieux consommer et moins gaspiller en est un bon exemple. La démarche de la nutritionniste qui se développe depuis plusieurs années autour de l’accessibilité de la cuisine santé prend forme avec ce projet qui lui permet d’offrir du contenu actuel qui s’adapte aux nouvelles tendances alimentaires à l’évolution de la société et aussi de la science. Un travail qui nécessite de se renouveler constamment et de sortir de sa zone de confort. Un aspect qu’elle développe dans Savourer, notamment par des préoccupations écologiques, mais aussi à travers ses découvertes de voyage qui sont pour elle une manière de sortir de la routine et de se reconnecter aux gens, aux diverses réalités et aux goûts de différentes cultures.
« Au début de ma carrière, je ne cuisinais pas de la même façon. La conscience écologique était forcément moins présente, là, elle m’habite beaucoup. Elle m’habite beaucoup comme personne, comme citoyenne, et aussi professionnellement, je veux communiquer cette conscience écologique en posant des gestes plus durables […] c’est de l’inspiration continuelle qui se renouvèle sans cesse. Les voyages, c’est une autre façon aussi pour moi de m’inspirer. […] ça me donne des façons de faire que je peux importer. Je sais que je peux les montrer aux Québécois, mais dans notre réalité à nous, avec les ingrédients qu’on trouve ici et avec notre temps disponible à nous. »
Manger sans culpabilité
Savourer, ce n’est pas seulement rendre la cuisine plus facile pour les gens, c’est aussi de montrer qu’il n’y a pas d’interdit, pas d’aliments qu’il faut fuir à tout prix. Au contraire, pour la nutritionniste, tout est une question d’équilibre et de fréquence. Les frites et le chocolat, il faut se les accorder de temps en temps si on en a envie, afin que ça ne devienne pas une obsession. C’est également ce à quoi rime savourer.
« Bien entendu, si on veut être en santé, il faut qu’une majorité d’aliments sains compose notre alimentation. Ceci étant dit, on peut en manger du chocolat ! Il faut se l’accorder si on en a envie, parce que si on se le refuse, l’envie fait juste grandir et devient une obsession. Ça se cimente dans notre tête, alors que si au contraire, on s’accorde le morceau de chocolat et qu’on le déguste, qu’on le savoure, c’est là que le mot savourer prend tout son sens. […] C’est ça aussi le message que je veux envoyer. Savourer, c’est prendre le temps de goûter, de respecter notre aliment. On peut donc manger tout ce qu’on veut, mais en en prenant conscience.[…] C’est ça l’idée derrière Savourer, il n’y a pas d’interdit ! »
Si prendre le temps de goûter chaque aliment et d’en profiter peut contribuer à combler nos envies, c’est aussi en misant sur la qualité plutôt que sur la quantité qu’on peut éliminer cette sensation de culpabilité qui peut tourner en boucle dans notre tête. Parce que bien souvent, après avoir mangé un aliment qui n’a pas l’étiquette « santé », on a tendance à se culpabiliser. De combler nos envies lorsqu’elles se présentent plutôt que de se l’interdire. Tout est une question d’équilibre et c’est ce que propose le magazine. Des recettes à la fois gourmandes et santés qui ne donnent pas l’impression de se priver.
« Si on satisfait nos rages de façon plus régulière, on va avoir le temps d’aller chercher la belle palette de chocolat qu’on aime tellement, ou le petit cupcake pour lequel on fait un détour dans le quartier, parce qu’on n’est pas dans l’urgence, on est dans quelque chose qui est vraiment plus sain comme relation avec la nourriture et on est capable de donner une note sur 10 côté plaisir. Pour moi, si un dessert, ça ne score pas un 9 ou un 10/10, ça ne vaut pas la peine d’être mangé ! Un dessert, on ne prend pas ça pour être en forme, on mange ça vraiment pour le plaisir ! […] Je veux déculpabiliser. Simplifier la cuisine, ce n’est pas juste l’acte de manger. »
Respecter notre budget tout en ayant une attitude écoresponsable
Pour certains, manger santé rime souvent avec coût élevé. Le choix des aliments y est pour beaucoup et la nutritionniste a d’ailleurs développé plusieurs outils et recettes dans son magazine en ce sens, tout en incitant les gens à adopter des attitudes écoresponsables. Une section garde-manger, des trucs et astuces ainsi que des filtres de recherche élaborés permettent de mieux s’y retrouver tout en proposant des solutions pour éviter le gaspillage alimentaire. Acheter local, rentabiliser ses aliments et faire l’inventaire de notre frigo sont entre autres des trucs qui sont mis de l’avant.
« Dans le fond, manger santé, on peut y arriver à très petit prix, comme on peut aller vers des aliments qui sont plus coûteux, c’est vraiment une question de choix. […] Au quotidien, si on fait attention aux saisons, qu’on achète les aliments quand ils sont à leur meilleur prix, bien ils vont être aussi au meilleur de leur goût et au meilleur de leur fraîcheur, on économise beaucoup ! […] Si on utilise à fond nos ingrédients, c’est là qu’on va économiser et moi, c’est ce que je me plais à faire: réutiliser les mêmes ingrédients dans d’autres recettes, les utiliser différemment. […] Il faut toujours partir de ce qu’on a pour cuisiner nos recettes parce que sinon, on achète des aliments et on en jette d’autres, alors qu’on aurait pu utiliser ce qu’on a déjà. Moi je dirais, au deux-trois jours, on devrait ouvrir notre frigo juste pour l’observer, juste pour regarder ce qui est dedans. […] C’est là que les idées viennent: quand on voit les aliments. »
Savourer, c’est donc à la fois un lieu d’inspiration et d’apprentissage où les gens sont invités à trouver le plaisir de manger et de cuisiner avec simplicité en ayant plus de temps pour eux, tout en adoptant de meilleures habitudes de consommation. Il est d’ailleurs possible de s’inscrire à l’infolettre mensuelle pour être à l’affut de toutes les nouveautés du site !
Difficile de faire des choix alimentaires ? Ça peut l’être aussi pour Geneviève qui s’est prêtée au jeu de notre questionnaire foodie !
Chocolat ou caramel ? Chocolat
Brunch ou souper ? Souper
Bière ou vin ? Bière
Sucré ou salé ? Sucré
Thé ou Café? Thé
Crémeuse ou traditionnelle ? Traditionnelle
Houmous ou Guacamole ? Houmous
Tacos ou Fajitas ? Tacos
Kale ou épinards? Kale
Eau plate ou eau pétillante? Plate
Et vous, quelle recette essaierez-vous prochainement ?
Photo de couverture : Geneviève O’Gleman, crédits : Maude Chauvin