2019 a sonné, apportant avec elle son lot de résolutions. L’heure est au bilan pour la majorité des humains. C’est connu: en janvier, on souhaite repartir du bon pied et faire table rase des erreurs et des mauvaises habitudes. Pour moi, chaque début d’année rime plutôt avec réflexion personnelle. Comme tout le monde, c’est une période où je me retrouve parmi mes proches avec du temps devant moi pour respirer, discuter, réfléchir. Inévitablement, je suis confrontée aux choix et aux moves que j’ai faits dans la dernière année, qu’ils soient bons ou mauvais. Et à chaque temps des fêtes, sans même le vouloir, j’entame un dialogue avec moi-même. Les questionnements que je refoule au quotidien remontent à la surface. Suis-je à la bonne place dans ma vie? Quelles sont mes réelles aspirations? Suis-je heureuse dans ce que je fais? Pis qu’est-ce que je suis censée faire, au juste?
Dans la dernière année, j’ai quitté mon emploi pour retourner sur les bancs d’école et renouer avec ma passion première, l’écriture. J’avais une job stable, un bon début de carrière dans une boîte respectée, mais j’étais malheureuse dans ce que je faisais. C’était évident pour moi qu’il fallait que je fuie dès que possible. Retourner à la source (s’apparentant ici au programme d’études littéraires de l’UQÀM) m’a semblé être la voie à suivre. Le retour à l’école a toutefois impliqué beaucoup de changements dans ma vie et une certaine adaptation. Autant j’éprouve de la fierté à avoir osé suivre mon coeur et mon gut feeling, autant je ressens parfois un vertige insoutenable. Malgré les encouragements incessants de mon entourage, ma passion pour ce que j’étudie et la conviction d’avoir pris une bonne décision, les doutes s’invitent souvent dans ma tête. C’est bien beau de suivre son coeur, mais concrètement, qu’est-ce que ça va donner? À un certain point, je n’aurai pas le choix de retourner sur le marché du travail pour payer loyer, épicerie, internet, alouette. Et on s’entend que vivre de sa plume est loin d’être chose facile. Alors, à quoi bon se consacrer à ce que l’on aime si c’est simplement pour repousser le moment fatidique où l’on sera contraint à l’enchaînement métro, boulot, dodo?
J’essaie tant bien que mal de ne pas tomber dans le cynisme, d’être optimiste toujours, de voir le verre à moitié plein, comme y disent. Mais la vérité, c’est que je crois avoir trouvé ce qui me fait tripper sans savoir comment en vivre et surtout, si c’est même un tant soit peu envisageable. Je me sens constamment tiraillée entre ce que je dois faire et ce que j’aime faire. La société et ce qu’elle valorise tendent à me refuser mes rêves et aspirations les plus folles. J’ai l’impression de ne pas y avoir droit, même si je veux y croire. Pour me réaliser et m’accomplir pleinement, je dois tous les jours essayer de faire fi du cadre imposé et des parcours «parfaits» de ceux qui semblent concilier nouvelle carrière et vie personnelle avec joie et aisance.
Pour cette année qui débute, j’aspire donc à moins me comparer, être plus indulgente envers moi-même et toujours poursuivre cette quête un peu utopique du bonheur et de l’accomplissement, même si elle me semble parfois vaine. Je ne sais pas où je m’en vais ni à quoi ressemble le futur. Par contre, mon quotidien est plus que jamais rempli de moments vrais, d’apprentissages et d’inspiration, et c’est qui reste le plus important. Un jour à la fois continuera à être mon mantra plus que tout cette année, et j’ai bon espoir que les planètes s’aligneront au moment opportun. Malgré les embûches, les regrets n’ont pas leur place dans mon cheminement; écouter ma petite voix intérieure demeure la meilleure chose que j’aie pu faire ces dernières années. Elle ne ment jamais, celle-là.
Avez-vous aussi amorcé une réflexion en ce début d’année?