Nous avons chacun nos bibittes. Vous savez, ces choses que nous jugeons laides ou que les autres nous ont appris à trouver laides. Avez-vous remarqué que nous les cachons par peur d’attirer les jugements, les attaques, les critiques? Pourtant, c’est la laideur des autres qui nous est démontrée par leurs réactions en paroles ou en gestes face à ce qu’ils jugent négatif chez nous. Eh bien, j’ai ma recette personnelle pour dealer avec eux.
La trappe à jugements :
Mettez dans un bocal une fille de 30 ans. Ajoutez le fait qu’elle est enfant unique, qu’elle vit chez ses parents, qu’elle ne conduit pas et qu’elle ne peut travailler qu’à la maison. Brassez vigoureusement.
Laissez exposer au grand air.
Vous attraperez ainsi plusieurs jugements de toutes sortes!
Des questions qui ne sont pas des questions. Des suppositions complètements folles. Des grands remèdes et explications sur sa situation, situation dont « eux ont tout compris ». Des commentaires avec ou sans sarcasme, mais toujours avec une petite pointe de malice. Vraiment, un grand manque de compréhension, 100 % stupidité humaine.
Une fois qu’ils s’abreuvent du nectar de leurs perceptions, REFERMEZ LE COUVERCLE. Gardez-les en captivité.
Une fois de temps en temps, pour qu’ils deviennent confortables et décident de rester, maintenez le niveau de nourriture au beau fixe en ajoutant des informations faciles à juger rapidement ou qui attirent les stéréotypes niaiseux.
Ajoutez, de manière aléatoire, que je n’ai jamais eu de chums steady, que j’ai un grand amour pour les chats, que j’ai plusieurs chats, que certains de ces chats étaient errants et que je les ai recueillis. En cas de manque dans la réserve de nourriture à jugements, dites des propos faux à mon sujet, mais facilement crédibles pour les non connaisseurs de ma personne. Quelques exemples : Elle vit encore chez ses parents, c’est clair qu’elle est super immature, autant mentalement qu’en termes de capacité à gérer une maison ou des finances. Ou le toujours présent, l’intemporel : Ouain, mais tsé… les enfants uniques! Celui-là, il est fantastique parce qu’il est comme une explosion de sous-entendus, mais tu n’as pas à les dire… Il suffit de laisser planer les mots dans l’air…
Une fois que vos jugements et autres bibittes de la famille de la stupidité humaine sont bien gras et confortables, vissez solidement le couvercle et ne les nourrisez plus. Plus une goutte de nectar à jugements. Ri-en. Ils vont devenir fous! Ils auront faim, ils voudront mettre leur énergie négative dans une direction et surtout ne pas se regarder eux-mêmes. Que feront-ils? Ils vont s’entre-juger. S’entre-bombarder de toxicité. L’air va devenir vicié, ils se piqueront entre eux, voire se mordre ou se manger. Il en va de leur survie! Ils ne voudront faire preuve d’aucune introspection ou d’empathie… ce qui pourrait les sauver! Au y’able l’entraide, l’important c’est que je te rabaisse, que je te monte sur la tête avant que quelqu’un monte sur la mienne.
Ils seront seuls avec eux-mêmes. Tous semblables, tous aussi méchants et malheureux. Ils préfèreront mourir que d’avouer qu’ils ont tort. Et ils vont mourir.
N’ouvrez pas le couvercle, jetez le bocal avec les cadavres dedans. Jetez dans la poubelle. Pas de compost ou de récupération possible.
Pourtant, quand on y pense, si on capture les stupidités humaines et qu’on les jette… Ce ne serait pas écologique à quelque part? Oui, ils finiraient au dépotoir, mais notre environnement physique et mental serait plus pur, non?
Et vous? Quel serait le nectar qui attirerait les jugements? Est-il si moche? Vraiment, quand on y pense, est-il aussi acide et puant que les bibittes à jugements veulent vous le faire croire? De quoi est-il composé et comment en êtes-vous arrivé à ce résultat?
Vous, les jugements, les bibittes à juger les autres, vous les libéreriez ou, comme moi, hop à la poubelle?
Une première version de ce texte à été publiée sur https://prochedelaperfection.wordpress.com/, le blog personnel de Jessica.