Alors, voici mon premier texte sur Boucle magazine… Un premier texte pour une plateforme qui est somme toute inspirante! Vous imaginez mon enthousiame quand l’une des collabos établies m’a suggéré de me présenter aux rédactrices du magazine! Je me suis dit : « Tiens, pourquoi pas! Je vais essayer! »
Et me voici maintenant à pouvoir vous parler à vous, à toi, devant ton écran.
Je me présente?
Je ne vais pas te raconter ma vie quand même… Je ne voudrais pas te gêner avec tous les détails, mais reste que je veux toutefois te présenter un peu du chemin qui m’a menée vers ton écran d’ordinateur ou de cellulaire.
Déja petite, à l’école, on me disait que j’écrivais bien. Mes compositions, mes « productions écrites » (on appelle encore les exercices d’écriture comme ça à l’école de nos jours?) étaient pleines d’imagination et de belle profondeur, bref, j’avais un beau style d’écriture. Alors, enfant, je me disais, chouette, je vais avoir des bonnes notes en français. Puis, plus je grandissais, plus les gens, amis, professeurs d’école, famille, me disaient que je « devrais écrire ». Écrire quoi? Des histoires? Des romans? Un blogue?
J’ai bien eu quelques blogues où je parlais de ma vie d’adolescente (skyrock, anyone?) et puis, au cégep, j’ai continué un peu… mais la vie a fait que j’ai cessé d’écrire autre chose que mes travaux pratiques d’école et des rapports pour mes différents milieux de travail ou de stage. Aussi, durant cette période qu’on appelle la vingtaine, j’ai essayé de me prouver que j’avais de la valeur en performant. Performer à l’école. Performer au travail. Performer pour devenir une adulte qui est une vraie adulte. Le hic, assez important je dirais, c’est que j’ai également commencé à me sentir malade physiquement. Les médecins ne me croyaient pas, mais j’ai traîné pendant cinq longues années un parasite que j’avais contracté pendant un voyage en Europe et il endommageait mon système digestif. Pour faire une histoire courte, contracter le parasite a été le début d’une tornade qui a traversé mon corps, mon esprit et ma vie. Les conséquences ont été importantes et, maintenant, je vis avec de l’anxiété, des migraines chroniques et… une vie loin de celle que je pensais avoir le jour où j’allais franchir le cap des 30 ans.
Là tu te dis, elle va pas nous raconter ses malheurs à travers différentes chroniques? Nous raconter comment elle fait pitié? Non, crains pas. Or, je vais te dire pourquoi j’ai décidé de me remettre à l’écriture. Lire que je n’étais pas seule à vivre certaines choses m’a aidée profondément. Lire que quelqu’un qui a vécu certaines choses comme moi s’en est sorti m’a aidée profondément. Lire les mots de quelqu’un qui semblait me comprendre ou encore qui, sans me connaître, semblait croire en moi m’a aidée profondément.
Alors, voilà pourquoi je me suis remise à l’écriture. Je veux te dire que je me suis plantée. Mes plans ont échoué. Je me suis battue de toutes mes forces mais je n’ai pas eu les résultats escomptés. Je vis maintenant avec l’anxiété, les maladies chroniques et… chez mes parents à 30 ans. Et j’ai longtemps eu honte que mon chemin se soit construit comme ça. Que je sois rendue ici à l’âge que j’ai. J’ai eu honte, mais je ne veux plus avoir honte. Quand on a peur du monstre derrière la porte et qu’on n’ouvre pas la porte, on l’entend, on l’imagine… On appréhende le moment où il va sortir, on sursaute à chaque bruit et on prie le ciel que personne n’ose ouvrir la porte. Pire, on a peur de lui faire face et que les autres le voient aussi, soient dégoûtés par notre monstre.
J’ouvre la porte.
Parce que ma honte, qui je suis, où je suis rendue, mon monstre… est-il si laid que ça? Je suis certaine que ton monstre à toi, ta honte à toi existe et toi aussi tu en as peur? Elle n’est pas si moche que ça. Bon, elle est de très mauvaise compagnie et elle est bien la dernière personne avec qui tu veux passer une soirée en tête à tête. Le problème, c’est que nos monstres, ils sont laids parce que les gens nous disent qu’ils sont laids. La société nous dit qu’ils sont laids. Et méchants.
Tu sais quoi, moi mon monstre, ma honte et mes autres bibittes, j’ai décidé de les apprivoiser, de jaser avec eux et de les mettre à la lumière. Pire, de te les montrer. Si je regarde ton monstre, je suis certaine que je ne le trouverai pas laid. J’aurai de la compassion pour lui, je voudrai le comprendre sans jugement et, si ça se trouve, je vais même te dire que c’est loin d’être un monstre! Si, en plus, on peut le transformer en une bête pas trop négative, voire positive… alors là! Là, ce serait super, non?
Alors, voilà l’idée de départ : je te présente mes bibittes, mes pensées et opinions sur les bibittes et… on en jase? Tu peux même me présenter les tiennes si tu veux! Tes bibittes, ton monstre… J’aurai pas peur, promis.
Jessica a également un blogue, prochedelaperfection.wordpress.com, et une page Facebook qui y est rattachée à travers laquelle elle aime connaître les lecteurs et échanger avec eux.