WTF le théâtre du futur? C’est quoi l’affaire? Le théâtre était démodé? On peut dire non. On peut penser oui, par exemple… Dans tous les cas, la compagnie Le Théâtre du Futur s’en permet en bibitte avec leur Clotaire Rapaille. C’est beau à voir et à entendre parce que dans la salle, ça réagit! Pour vrai! Peut-être parce qu’ils se permettent d’aller dans quelque chose qui est plus proche de la masse (hey oui, le mot est dit!). Je m’excuses, mais ça lève dans ‘salle. C’est du théâtre qui Rock! Bon… Faut le dire, c’est un Opéra Rock (le jeu de mot était donc pas mal facile…)! En plus, avec une conception musicale de Navet Confit, c’est pas de la purée de patate à l’eau ça (ouin, bon… continuons).
Le show se situe quelque part entre une lecture au lutrin, une émission de radio poubelle, une sorte de Bye-Bye et un parcourt initiatique. La scéno est presque inexistante, des micros, des chaises… à la bonne franquette. Les costumes aussi, blanc et noir. That’s it. On révolutionne pas grand chose là. »Mais c’est pour mieux te faire voyager mon enfant. » Car oui, on s’embarque dans une fresque aux milles rebondissements loufoques où la trame narrative part dans tout les sens.
Bon, bon, tentons, dis-je bien, de résumer un peu.
Vous souvenez-vous de Clotaire Rapaille qu’on avait engagé en 2010 afin de trouver le CODE de Québec? Ça c’était retrouvé à être une genre d’arnaque? Ils nous avaient dit que Québec avait une relation sado-maso avec les anglais… Oui? Bon ben, lui là… c’est leur personnage principal. Alors, Clotaire se retrouve en 2045, dans un Québec souverain et il tente avec grand succès (mais de courte durée) de donner à chaque province du Québec une identité propre. Par exemple, Drummond Ville, ville de la Poutine, où pareil à Venise la romantique, touristes abondent afin de naviguer sur ces voies maritimes de sauce brune. Où les frites bien cuites tombent du ciel pour nourrir les habitants et enfin, où le fromage en crotte ne se trouve que par les courageux explorateurs de montagnes. Bon alors, vous voyez le genre? C’est absurde à l’os! Si ce n’était que bébête, j’aurais passé une belle soirée et rapidement la pièce aurait été éclipsée, par une autre de ses choses funny-fun-fun dont le monde pullule. Mais, ce n’est pas le cas. Oui c’est niaiseux, mais ça veux dire quelque chose. Ça transporte une parole! Ce que j’aime beaucoup avec Le Théâtre du Futur c’est leur prise de position politique, souverainiste. Ça a le mérite d’être clair. Avec cette croisade loufoque à travers le Québec où environ cent personnages se croisent, on arrive à rire des travers absurdes des québécois, sans prendre position dans la gue-guerre Québec/Montréal, les villes/les régions. Ça apporte un peu d’espoir et on se dit finalement que le Clotaire de la pièce, ben… il a eu des idées. Elles étaient peut-être pas les bonnes, mais au moins, il a essayé de faire bouger le Québec.
Je sais, j’ai l’air d’avoir tripé intense. Mais ce que j’ai surtout aimé c’est qu’ils s’assument. Le Théâtre du Futur? Why not? Si ce théâtre là peut aller en région, je suis sûre qu’il fera des adeptes autres que le milieu artistique ou les gens qui vont une fois par année au théâtre d’été. Ça, c’est un futur pour le théâtre.
Clotaire Rapaille, production du Théâtre du futur, le 20 et 21 Décembre 2012, théâtre d’Aujourd’hui.
texte, mise en scène et interprétation Olivier Morin/ texte et interprétation Guillaume Tremblay / interprétation Myriam Fournier, Virginie Morin, Martin Plouffe, Mathieu Quesnel / interprétation musicale Navet Confit, Alexis Patry, Étienne Rocheleau, Mathieu Vézio
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