Lysanne Richard est une touche-à-tout. Mère de trois enfants et artiste circassienne de formation, elle se consacre dorénavant à temps plein au plongeon de haut vol. Vous trouviez que la tour du 10 mètres était casse-cou ? Attachez votre bonnet de bain, car Lysanne, elle, plonge d’une hauteur de plus de 20 mètres ! En 2016, elle s’est imposée sur le circuit international comme l’une des meilleures dans sa discipline et en a mis plein la vue au public. Entrevue avec une athlète passionnée, qui plonge sans cesse vers de nouveaux sommets !
- Depuis combien de temps pratiques-tu le plongeon de haut vol ?
J’ai décroché mon premier contrat pour un spectacle de plongeon de haut vol en 2000. Par la suite, j’en ai fait par-ci, par-là, mais je priorisais surtout ma carrière dans le monde du cirque.
En avril prochain, ça fera deux (2) ans que je suis sur le circuit professionnel. 2016 était ma première saison complète sur le circuit.
- Qu’est-ce qui t’as poussé vers le plongeon de haut vol ?
Je me rappelle très bien avoir vu un spectacle de haut vol quand j’étais jeune, au Village des Sports [NDLR : Aujourd’hui mieux connu sous le nom de Village Vacances Valcartier]. Ça m’avait vraiment marquée et je savais, à partir de ce moment-là, que je ferais cela un jour ! C’était un rêve que j’ai eu la chance de réaliser par la suite.
- Avais-tu déjà fait du plongeon auparavant ?
Oui, j’ai fait du plongeon au Saguenay-Lac-St-Jean quand j’étais enfant. J’en ai également fait de 11 à 14 ans en sport-études à Québec. J’avais donc une bonne base pour pratiquer le plongeon de haut vol.
- Fais-tu encore du cirque aujourd’hui ?
Oui, mais beaucoup moins qu’avant. Je concentre le plus possible mes énergies sur le plongeon de haut vol. Je suis cependant restée connectée avec le milieu du cirque et je fais encore quelques contrats de temps en temps.
- Bien qu’on en entende parler de plus en plus, ta discipline est encore méconnue au Québec. Est-ce que c’est la même chose ailleurs dans le monde ?
C’est vrai que ce n’est pas encore très connu ici, mais on fait du progrès. C’est plus connu ailleurs dans le monde. Dans certaines villes, je me fais même reconnaître dans les rues. Surtout en Europe, mais au Mexique aussi, où il y a une tradition de plongeon de haut vol.
Tu sais, sur la chaîne Red Bull TV, les compétitions de plongeon de haut vol obtiennent d’excellentes cotes d’écoute ! C’est un sport extrême qui est très impressionnant à regarder.
- Championne de la Coupe du monde de la FINA, 2e au classement général du Red Bull Cliff Diving et meilleure athlète de plongeon de haut vol au Gala des étoiles de la FINA : 2016 aura été une année couronnée de succès pour toi. Pensais-tu honnêtement connaître une année aussi incroyable ?
J’en rêvais c’est sûr, mais je savais que c’était accessible et je croyais en mon potentiel. La saison d’avant, je n’avais pris part qu’à trois (3) compétitions seulement et les mouvements que j’exécutais étaient plus faciles. J’obtenais donc des scores moins élevés. L’objectif était de prendre de l’expérience intelligemment et de gagner en constance.
2016 a été l’année où je me suis vraiment révélée. J’ai passé très proche en plus de terminer 1re au classement général du Red Bull Cliff Diving.
- Quels sont tes objectifs pour la saison 2017 ?
Ma priorité est vraiment les compétitions de la FINA, puisque ce sont des compétitions importantes pour Plongeon Canada et que l’organisation me donne un grand coup de main dans ma préparation.
Les Championnats du monde de la FINA ont lieu, cette année, à Budapest en Hongrie. C’est la compétition la plus importante pour moi cette année et je veux y être à mon meilleur. Toute ma préparation est faite en fonction de cette compétition.
Sinon, je vise terminer 1re au Red Bull Cliff Diving cette année.
Au fond, ce que je veux surtout, c’est constater une amélioration dans mes performances. Si je plonge bien toute la saison et que j’ai donné mon maximum, je vais être fière et satisfaite de mon année 2017 !
- Est-ce que les compétitions ont lieu à chaque année aux mêmes endroits sur le circuit international ?
Habituellement, les villes ont des ententes de 3 à 5 ans avec le Red Bull Cliff Diving. Il y a donc de la répétition, mais l’avantage c’est que c’est plus facile de se préparer parce qu’on connaît les épreuves. Reste qu’à chaque année, il y a eu moins une nouvelle destination sur le circuit. C’est super de pouvoir découvrir de nouveaux endroits !
- Quel est ton endroit préféré sur le circuit pour plonger ?
Les Açores je dirais ! [NDLR : Un groupe d’îles portugaises situées dans l’océan Atlantique nord. Lysanne a terminé deuxième lors de l’édition 2016 de cette épreuve au Red Bull Cliff Diving].
Pour une partie de la compétition, il n’y a pas de plateforme de départ. On plonge donc directement à partir de la falaise (sur la roche). C’est vraiment différent. De plus, on plonge directement dans l’océan. Il y a beaucoup de vagues, ce qui représente un beau défi, car il faut souvent réagir très rapidement en plein vol. Ça teste notre capacité d’adaptation.
- Je t’annonce que tu peux plonger d’où tu veux dans le monde. Tu choisis quel endroit ?
Je rêve d’une épreuve de plongeon de haut vol au Québec, dans le Vieux-Port de Montréal par exemple. Cela donnerait une merveilleuse opportunité aux gens d’ici de découvrir cette discipline et me permettrait aussi de plonger devant ma famille et mes amis.
Reste à voir si cela se concrétisera un jour. Red Bull choisit les sites de compétition principalement en fonction de leur aspect visuel (pour les photos et les vidéos) et c’est assez rare que les compétitions aient lieu en pleine ville.
Sinon, j’aimerais bien plonger en Australie ou en Afrique. J’aime découvrir de nouvelles régions du monde.
- Est-ce que tu t’es déjà blessée sérieusement en pratiquant le plongeon de haut vol ?
Non, heureusement je n’ai jamais subi de blessures sérieuses en plongeant.
- Faire un flat d’une hauteur de 23 mètres, ça peut être mortel ? [rires]
Contrairement aux plongeons standards, nous n’avons pratiquement aucune marge de manœuvre lors de l’entrée à l’eau. Comme nous n’avons pas droit à l’erreur, ça change tout au niveau de notre préparation. Je n’ai heureusement jamais fait de flat d’une telle hauteur, mais j’en ai fait de 7 mètres et de 10 mètres cependant.
- As-tu déjà eu le vertige ?
Non, j’ai toujours aimé les hauteurs je te dirais. Je crois que c’est un prérequis pour pratiquer ce sport en fait [rires]. Mais je t’avouerais que je suis plus à l’aise avec les hauteurs quand il y a de l’eau en dessous de moi !
- Comment est-ce qu’on se sent quand on s’apprête à plonger d’une hauteur de plus de 20 mètres ?
J’ai hâte d’arriver en bas ! Honnêtement, c’est beaucoup d’adrénaline, mais je suis vraiment très concentrée juste avant de sauter. Je me répète mes mots-clés et je me dis que je suis capable et que je suis bien préparée.
- De quoi es-tu le plus fière jusqu’à maintenant dans ta carrière ?
D’arriver à concilier ma vie de famille et ma carrière sportive de haut niveau. C’est un défi de tous les jours. Je suis aussi très fière de mes accomplissements en cirque.
- Justement, tu es mère de trois enfants. Comment arrives-tu à concilier travail et famille, surtout considérant que tu voyages un peu partout dans le monde pour tes compétitions ?
Honnêtement, ça se déroule quand même bien ! Mes enfants ont maintenant 15 ans, 8 ans et 3 ans. Tu sais, j’ai été maman jeune (à 20 ans). J’ai appris avec le temps à tout organiser, à ne pas m’empêcher de vivre mes rêves et à réaliser mes projets.
En fait, quand je faisais du cirque, la conciliation travail-famille était plus complexe à cause des horaires.
Pour le plongeon de haut vol, c’est rare que je sois partie plus de 5 jours à la fois. Ce sont donc de courts séjours à l’extérieur, 6 à 8 fois par année environ.
J’ai beaucoup d’aide et de soutien de la part de mon conjoint et de ma mère également. Ça facilite beaucoup l’organisation.
- Est-ce que tu arrives à bien gagner ta vie avec le plongeon de haut vol ?
Pas vraiment [rires]. Le gros problème, c’est que ce n’est pas encore un sport olympique. Conséquemment, nous n’avons pas accès à du soutien financier de la part de Sport Canada.
J’ai des partenaires pour des produits ou des services (ex : des services de coiffure), mais pas de partenaires financiers vraiment.
Les gens pensent toujours que je suis commanditée par Red Bull, alors que ce n’est pas le cas. Red Bull commandite les événements, mais rarement les athlètes de plongeon de haut vol.
Au moins, Red Bull couvre les frais de voyagement, d’hébergement et la nourriture lors des compétitions du Red Bull Cliff Diving. La FINA fait de même pour les compétitions qu’elle chapeaute.
Il reste que les bourses ne sont pas énormes lors des compétitions. De plus, celles des femmes sont moins élevées que celles offertes aux hommes.
- Qu’est-ce qui explique que les bourses ne sont pas paritaires ?
Le circuit des hommes existe depuis plus longtemps que le nôtre. Ils sautent également d’une hauteur plus élevée et exécutent un mouvement supplémentaire par compétition. Je sens toutefois une ouverture du côté de Red Bull pour augmenter les bourses offertes aux femmes.
- Pourquoi les hommes peuvent-ils sauter d’une hauteur plus élevée que les femmes ? Aimerais-tu pouvoir sauter de plus haut ?
Il faut comprendre que, plus on saute de haut et plus la descente est rapide et la force de l’impact lors de l’entrée à l’eau est grande. Les hommes sont plus solides musculairement que nous et plus forts techniquement. Les mouvements qu’ils exécutent sont plus complexes et difficiles, car ils ont plus de puissance. Mais nous sommes plus élégantes qu’eux cependant [rires] !
Plus c’est haut, et plus c’est risqué aussi. On ne veut pas perdre des compétitrices parce qu’elles n’osent pas sauter d’une telle hauteur. Il faut maintenir notre bassin d’athlètes.
Mais les femmes pourraient sauter d’aussi haut que les hommes ! Lentement, mais sûrement, on augmente la hauteur des plongeons. Personnellement, je me dis toujours que j’aimerais sauter de la même hauteur que les hommes. En revanche, je me dis aussi : « Pourquoi risquer une blessure inutilement ? »
- Quelle est la longévité d’une plongeuse de haut vol ?
Une des meilleures sur le circuit a 42 ans et elle ne prévoit pas prendre sa retraite sous peu ! Tu sais, il y a des gens de 60 ans qui font du plongeon de haut vol hors du réseau de compétition.
Les blessures et l’usure me feraient réfléchir à la retraite, mais je n’ai jamais vraiment subi de blessures. Je suis en pleine forme et je me vois faire ça pour encore plusieurs années. Il est primordial de prendre soin de son corps, de bien se préparer et de le faire intelligemment.
C’est un sport tellement mental, en général les athlètes de plongeon de haut vol sont dans la mi-trentaine. On a plus de bagage de vie, on gère peut-être mieux le stress et la pression et on sait se faire confiance.
Cependant, les jeunes s’en viennent et la moyenne d’âge des plongeurs de haut vol sur le circuit de compétition va forcément diminuer. Plus le sport va être connu et plus la moyenne d’âge des athlètes va tourner autour de 25 ans selon moi.
- Est-ce que tu as déjà pensé à ton après-carrière ? Que souhaites-tu faire ?
Je dis toujours que la vie fait bien les choses. Au moment de faire mon choix de programme au cégep, j’hésitais entre le cirque et le programme Art et technologie des médias (ATM) à Jonquière. C’était un choix déchirant, mais je suis allée en cirque finalement.
Aujourd’hui, j’ai déjà l’opportunité de travailler dans le monde des communications (je donne des conférences, je fais des apparitions dans les médias, je suis analyste à TVA Sports pour les compétitions de plongeon de haut vol, etc.).
Je crois donc que mon après-carrière se déroulera dans le milieu des médias et des communications.
- Tu défendras ton titre de championne de la coupe du monde FINA à Abu Dhabi en avril 2017. Est-ce que tu te mets plus de pression parce que tu es championne en titre ?
Honnêtement, j’ai très hâte d’y être ! C’est sûr qu’on a toujours un stress supplémentaire quand on doit défendre notre titre, mais pendant la compétition, je n’y penserai pas. Je vais être concentrée sur ce que j’ai à faire.
De plus, cette année, on ajoute un mouvement de plus durant les plongeons, donc ce sera différent. J’ai deux nouveaux mouvements que je vais essayer.
Le plongeon de haut vol, c’est un petit monde tissé serré. Mes rivales sont aussi mes amies.
- J’ai lu dans un article datant d’août 2016 que tu n’avais toujours pas réussi à trouver un agent ou une agente pour te représenter. Est-ce que c’est chose faite maintenant ?
Oui, j’ai finalement trouvé une agente ! (NDLR : Dominique Ladouceur de l’agence AF2). Ce qui me manque maintenant, ce sont des commanditaires [rires].
Pourtant, le plongeon de haut vol a une énorme visibilité à l’échelle internationale et je crois sincèrement que les commanditaires seraient gagnants de me supporter.
- Une personne qui est une source d’inspiration pour toi et pourquoi ?
Il y en a plusieurs ! En choisir une seule est trop difficile.
Au niveau du circuit du plongeon de haut vol, je pense à Ginger Huber. À 42 ans, c’est la femme la plus âgée sur le circuit. C’est notre doyenne qui a participé à toutes les compétitions depuis le début. Elle est un modèle de longévité et a également une très belle personnalité. Je me dis toujours que je vais continuer à plonger 7 ans après qu’elle ait pris sa retraite [rires].
Il y aussi mon coach, Stéphane Lapointe. Il a tellement investi dans le monde du plongeon canadien et il forme des athlètes de haut niveau année après année. Le voir travailler est inspirant. Tu as envie d’être à la hauteur quand il te coache.
Finalement, je ne peux passer sous silence ma famille, pour qui j’ai un amour inconditionnel (mon mari, mes enfants et ma mère). C’est grâce à eux que je peux réaliser mes rêves et pratiquer ce sport.
- Y-a-t-il des structures d’entraînement adaptées pour le plongeon de haut vol au Québec ?
Pas vraiment non. Le seul endroit plus adapté pour nous est la piscine du Stade Olympique, où il y a une plateforme située à une hauteur de 17 mètres (en compétition, on saute normalement de 20 à 23 mètres).
Cette plateforme était utilisée par les artistes du spectacle O du Cirque du Soleil. La superficie de la plateforme était initialement limitée, je ne pouvais donc pas faire tout ce que je voulais en pratique.
Toutefois, le Stade a mis une plateforme plus longue dernièrement, si bien que je peux dorénavant pratiquer tous les types de départ.
Je suis très reconnaissante qu’ils aient modifié la plateforme pour mes entraînements. C’est un excellent outil de travail pour moi et je suis sûre que cela aidera le développement de la relève en haut vol au Canada.
Il demeure que c’est parfois compliqué d’avoir accès à la plateforme, car le centre sportif doit être fermé. C’est souvent le dimanche en soirée que je peux y accéder.
- Quelle est ta routine d’entraînement pour te préparer aux compétitions ?
Pour être de calibre, il faut s’entraîner à l’année longue.
Ma routine varie d’une semaine à l’autre et je bénéficie d’une certaine flexibilité. En fait, mes horaires vont souvent varier en fonction de la disponibilité de mes coachs (ceux-ci sont très occupés avec les autres athlètes de plongeon aussi). Cependant, il reste que je consacre beaucoup d’heures par semaine en termes d’entraînement.
On parle d’un minimum de 25 heures par semaine, sans compter les heures passées pour la préparation mentale.
En général, le matin, je fais du plongeon au Centre Claude-Robillard. Je m’exerce sur les plateformes régulières.
Je fais aussi de la préparation physique à l’Institut National du Sport du Québec (INS).
En après-midi, je fais souvent de l’Essentrics. C’est une sorte de combinaison de pilates et de yoga, mais plus intense. Ça permet de gagner de la flexibilité et de la puissance, ce qui aide à être plus solide lors des entrées à l’eau.
Je fais également beaucoup de visualisation pour ma préparation mentale.
Finalement, le dimanche soir, je me rends à la piscine du Stade Olympique pour plonger de la plateforme de 17 mètres quand je peux y avoir accès.
- Tu es actuellement la seule canadienne sur le circuit international. Est-ce qu’une relève se prépare ?
Oui, je pense qu’il y a beaucoup de potentiel en termes de relève ! Il faut toutefois comprendre que les critères et les standards pour accéder au circuit international sont très élevés.
Le fait que ce ne soit pas un sport olympique n’aide pas non plus, parce qu’on demande un énorme investissement en termes de temps et d’argent pour pratiquer cette discipline.
Cependant, on fait connaître notre sport de plus en plus. Plongeon Québec et Plongeon Canada travaillent fort pour nous donner plus de visibilité.
Les plongeurs de haut vol ont généralement un background en gymnastique, en trampoline, en cirque ou en plongeon régulier.
Si on apprend aux jeunes à faire l’entrée à l’eau par les pieds, plutôt que tête première, on pourrait aider le développement du sport et former plus de nouveaux plongeurs de haut vol [NDRL : Les plongeuses de haut vol atteignent une vitesse de 80 km/h lors d’un plongeon qui dure environ trois secondes. L’entrée à l’eau se fait donc par les pieds pour protéger la tête d’un tel impact].
- Tu dis espérer que le plongeon de haut vol fasse son entrée aux Jeux Olympiques. Penses-tu que les chances que ça arrive sont bonnes ? Pourquoi ?
Peut-être que je prêche trop pour ma paroisse, mais je suis convaincue que le plongeon de haut vol finira par faire son entrée aux Jeux olympiques. Reste à savoir si je serai toujours sur le circuit quand ça arrivera [rires].
C’est un souhait que tous les acteurs du milieu ont. Ce serait la reconnaissance ultime pour notre sport.
Déjà, en 2013, nous avons fait un grand pas vers l’avant lorsque la FINA a reconnu le plongeon de haut vol comme l’une de ses disciplines officielles.
Toutes les autres disciplines de la FINA sont déjà aux Jeux olympiques. Je ne verrais donc pas pourquoi le plongeon de haut vol ne le serait pas aussi.
Bref, je ne sais pas quand ça arrivera, mais j’y crois !
Pour suivre Lysanne sur Internet et sur les médias sociaux
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