Dans le cadre du défi végane 28 jours auquel les filles de Boucle participent, j’ai sollicité Émilie Pinard-Fontaine, l’une des propriétaires de la Folle Théière, afin qu’elle me renseigne davantage sur ce type d’alimentation.
Boucle Magazine : Peux-tu nous présenter la Folle Théière ?
FT : Folle Théière est une entreprise familiale qui a vu le jour à partir d’un rêve de ma mère, celui d’ouvrir un salon de thé. Il s’agit d’un salon de thé et d’un restaurant végétalien offrant des repas santé et sans gluten, et ce, dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Notre philosophie de vie derrière ce projet est de :
Nourrir le corps sainement : L‘alimentation santé est au cœur des priorités de Folle Théière. Nous souhaitons encourager les gens à bien se nourrir, parce que le corps est notre véhicule. Nous voulons ainsi prouver à tous que santé est aussi synonyme de délice et de plaisir. Nous faisons la promotion d’une alimentation santé et de qualité, basée sur la consommation de produits frais cuisinés ici-même. Tous nos repas sont 100 % végétaliens (sans produits ni sous-produits d’origine animale), sans gluten et le plus possible issus d’agriculture biologique, et tous nos desserts sont 100 % végétaliens, sans gluten, biologiques et crus, ce qui permet de conserver l’ensemble des nutriments des aliments qu’ils composent.
Nourrir l’esprit : Folle Théière est aussi un salon de thé à l’ambiance chaleureuse où une approche humaine est privilégiée ainsi qu’un lieu inspirant. Des jeux de société sont à votre disposition ainsi qu’une Folle Bibliothèque où vous pouvez prendre un livre puis en ramener un autre. Nous souhaitons que cette bibliothèque prenne vie grâce à votre contribution et que son contenu se renouvelle sans cesse.
Nourrir l’âme : Depuis des millénaires, le thé est la boisson des sages, elle fait voyager l’âme ici et dans l’au-delà. Nous voulons offrir la possibilité à notre clientèle de prendre une pause tranquille en dégustant l’un de nos succulents thés Camellia Sinensis, seuls ou avec des amis !
BM : Pourquoi avoir choisi de servir de la cuisine végétalienne ?
FT : Personnellement, quelques années avant l’ouverture de la Folle Théière, j’étais devenue végétarienne pour des raisons d’éthique et mes parents m’avaient emboîté le pas. Mon père avait aussi commencé à suivre une courte formation sur l’alimentation dont les grandes lignes étaient que les principaux produits à couper de notre alimentation sont les produits laitiers et le gluten afin d’être en bonne santé. Curieux comme nous sommes, nous avons fait le test en famille; deux mois sans aucun produit laitier ni gluten, je peux te dire qu’on a donné beaucoup de choses qu’on avait dans notre garde-manger afin de changer son contenu. Résultat ? J’avais plus d’énergie, j’étais mieux dans mon corps et j’ai perdu du poids sans effort. Alors, quand on a décidé d’ouvrir un salon de thé, c’était sûr qu’on voulait aller dans cette direction-là. Au début, le projet était un salon de thé et de desserts uniquement. Alors, nous sommes allés suivre un cours de desserts végétaliens crus à Crudessence, à Montréal. Lorsque nous avons décidé d’offrir des repas et que nous avons vu que c’était ce qui fonctionnait le plus, nous étions contents de notre choix de ligne directrice, parce que de l’alimentation végétalienne et sans gluten, il en manquait clairement à Sherbrooke.
BM : Est-ce que cela vous impose beaucoup de contraintes au niveau de la cuisine et du budget ?
FT : En cuisine, c’est plus simple en général, alors nous avons ouvert la Folle Théière avec une petite cuisine très peu équipée et, encore à ce jour, nous n’avons pas de four. Pour les desserts crus, robot culinaire, vitamix et déshydrateur sont les trois outils clés. Oui, ce sont des appareils qui coûtent un certain prix, mais lorsqu’on n’a pas besoin de four ni de système de ventilation sophistiqué parce qu’on ne fait pas de friture ni de braisé, ça vaut le coup. Pour le budget, ce n’est pas tant le végétalisme qui coûte cher, souvent c’est même le contraire. Le coût de la viande n’a pas cessé d’augmenter ces dernières années. Ce qui coûte le plus cher, c’est notre volonté d’offrir des ingrédients de qualité, le plus biologique et local possible; c’est là que les coûts augmentent.
BM : Quels sont les principaux ingrédients que vous utilisez pour vos recettes ?
FT : Nous travaillons beaucoup avec les noix et les légumineuses ainsi que les légumes bien entendu. Ce sont des ingrédients souvent sous-estimés, puisque les gens ne connaissent pas toutes les possibilités pour les apprêter ou ils n’y sont pas habitués. Alors qu’avec les noix, de cajou principalement, nous cuisinons notre fromage de noix qui a un peu la texture du fromage à la crème, mais aussi des sauces autant salées que sucrées, ainsi que des desserts. Avec les légumineuses, nous pouvons faire autant des pâtés et des tartinades que des falafels ou encore les manger en salade ou dans des soupes.
BM : Est-ce que votre clientèle est uniquement végétalienne ?
FT : Non, je dirais même que la majorité de notre clientèle n’est pas végétalienne. C’est une clientèle qui désire manger santé, qui souhaite bien manger en dehors de chez elle et qui a la curiosité d’essayer de nouvelles choses.
BM : Si quelqu’un voulait apprivoiser la nourriture végétalienne, que lui proposeriez-vous de manger en premier ?
FT : Pour apprivoiser la nourriture végétalienne, je suggère d’y aller une étape à la fois et de commencer à véganiser des plats que la personne est habituée de manger afin de s’habituer au goût de certains aliments. Par exemple, faire un pâté chinois moitié viande moitié lentilles. Sinon, je propose d’essayer des plats qu’ils aiment, mais en formule végétarienne. Une personne aime les pitas ? Qu’elle les prenne avec des falafels au lieu du poulet la prochaine fois. Également, d’aller dans des vrais bons restos végétaliens, c’est probablement le meilleur conseil que je puisse donner ou manger chez des amis qui sont habitués de cuisiner vegan. Allez-y dans le meilleur, donnez-vous une chance. Et, s’il vous plaît, si vous voulez essayer le fromage de noix, n’essayez pas celui qu’ils vendent dans toutes les épiceries. C’est le meilleur plan pour ne plus jamais vouloir en manger; la majorité des végétaliens ne sont même pas capable d’en manger !
BM : Quels sont les préjugés que vous avez entendus le plus souvent et que répondez-vous à ceux-ci ?
FT : Le plus gros préjugé concerne les protéines. Ce qu’il faut comprendre avec les protéines, c’est que la majorité des gens en mangent trop dans une journée et que ce n’est pas bon pour notre corps de trop en manger; cela peut entraîner plusieurs maladies. Surtout, il y a des protéines dans tous les aliments ou presque. Il y en a dans les légumes (oui, oui !), dans les noix, dans les légumineuses, dans les céréales, etc. J’ai d’ailleurs récemment trouvé, dans les rayons d’une épicerie internationale, des pâtes de semoule de blé dur qui viennent d’Italie et qui comprennent 14,5 g de protéines par portion. Alors moi, ce que je dis aux gens, c’est d’arrêter de capoter avec les protéines. Il faut manger équilibré, il faut manger diversifié et c’est ça la vraie clé pour être en santé et bien dans son corps.
Si Émilie et ses photos vous ont mis en appétit, vous pouvez suivre la page Facebook de la Folle Théière ou encore visiter leur site Web afin de connaître l’horaire du restaurant pour aller y faire un tour !