Il y a quelques semaines, j’ai reçu, caché dans une grande enveloppe, un tout petit livre au nom inusité, Les eaux troubles du mojito et autres belles raisons d’habiter sur terre. Ne sachant trop dans quoi je m’embarquais, j’ai débuté la lecture de cet ouvrage de Phillipe Delerm.
Qualifier ce livre de recueil de nouvelles serait inexact. Les eaux troubles du mojito se situe entre l’oeuvre poétique, philosophique et le recueil de pensées. L’auteur saisit dans ce livre ses observations fines et magnifiques sur le monde qui l’entoure. Les gens, les visages qui se crispent d’émotions, les places publiques, les objets; des petits moments volés au quotidien qui, si on s’y arrête, permettent de vivre un bonheur fugitif. En quelques lignes, deux ou trois pages, Delerm arrive à rendre magique des éléments de la vie que la plupart d’entre nous ne remarquons pas. Il décrit ces instants précieux avec une écriture recherchée et des phrases tirant sur la perfection. Les eaux troubles du mojito est un livre qu’il faut bouquiner par petites bribes, en lisant peu à la fois pour mieux l’apprécier. C’est le genre de livre à lire à voix haute avant d’aller dormir pour mieux ressasser la beauté de son écriture, pour imaginer les scènes dans ses rêves une fois le sommeil venu.
Ne vous laissez déjouer par l’épaisseur modeste de cette oeuvre. Cent pages et quelques suffisent pour éblouir un lecteur et justifier l’achat de ce livre. On sent que l’auteur prend un soin extrême à écrire chaque tournure de phrase et on en apprécie encore davantage les mots. Bref, après avoir lu Les eaux troubles du mojito et autres belles raisons d’habiter sur terre, vous vous réjouirez probablement d’apprendre que Philippe Delerm a écrit plein de livres. Joie!
Bonne lecture!
Les eaux troubles du mojito et autres belles raisons d’habiter sur terre, Philippe Delerm, Éditions Seuil, 109 pages.
Amélie Lacroix Maccabée
L’image à la une provient du site www.jeudi.lu