José Navas/ Compagnie Flak a présenté Diptych, au théâtre Maisonneuve, les 13 et 14 novembre derniers. Cette courte pièce de 1h10 était en deux temps, d’abord une introduction par le chorégraphe lui-même, puis plusieurs segments exécutés par les dix interprète, sur la musique de Bach.
José Navas crée des enchaînements à la fois très classiques et contemporains par leurs lignes. Le tout demeure toutefois toujours très limpide et délicat. Le Prélude à Diptych met en scène José Navas lui-même, sa voix rythmant ses mouvements. Pendant ces huit minutes d’introduction, on entend certaines réflexions, un avant-propos de ce qu’il veut partager. Et, à la fin, il nous dit que, ce pourquoi nous sommes là, c’est un spectacle de danse. Il promet de nous l’offrir et la suite ne le fait pas mentir!
En effet, ce spectacle nous offre beaucoup de matériel technique, où les mouvements sont bien orchestrés. Les formations y sont intelligemment constituées et c’est ce qui donne toute sa pureté à la pièce. Toujours dans le même ordre d’idées, les costumes et décors restent tout à fait simplistes. Tout cela sans parler de la musique! Bach, clavier et violoncelle, un plaisir pour nos oreilles, donnant son ton classique à la pièce. Je dois dire, par contre, que tout cela mis ensemble m’a un peu désenchantée. Les enchaînements, sans doute répétitifs ou trop semblables, m’ont fait entrer dans une certaine transe, un hypnotisme. À un moment, j’avais envie d’un petit élément perturbateur qui viendrait changer la donne.
Heureusement, la deuxième moitié de la pièce s’est avérée plus concluante en, justement, allant chercher une nouvelle énergie. J’ai beaucoup apprécié l’intégration des robes permettant ainsi de ne pas distinguer les hommes des femmes. Aussi, la gestuelle tout en déhanchement et en épaulement, plus féminine, m’a vraiment plue et a réussi à briser l’effet statique énoncé précédemment. J’ai beaucoup apprécié la partie à trois et la partie tout au ralenti demandant un grand effort physique au niveau du contrôle des mouvements.
S’il y avait un mot pour décrire ce que j’ai vu, je dirais : fluidité. C’est, selon moi, toute l’essence du style de Navas, un chorégraphe avec beaucoup de talent. Son œuvre harmonieuse propose des moments étincelants où les interactions entre danseurs sont intéressantes et bien ficelées. Le seul petit hic ont été les transitions entre les pièces qui, elles n’avaient rien de fluide… Tout de même, je lève mon chapeau à cette belle compagnie qui a déjà conquis le public montréalais!