Ça fait plusieurs jours que je vis des émotions à l’idée d’écrire cette première chronique sexo. Je me dis : « Faut que ça fesse! Littéralement dans touts les orifices sens du terme». Une farandole d’émotions m’habite à l’idée de MA première fois dans Internet : excitée, stressée, craintive, enthousiaste, etc. Comme si la réussite de ma vie était conditionnelle à la popularité de ma chronique. Bref, je me mets beaucoup de pression pour cette première fois. Vous comprenez j’en suis certaine car vous aussi avez vécu ça « LA » première fois!
Penser « première fois », c’est s’imaginer LA première relation sexuelle. Tu sais, « LA » fameuse première fois (attendue et/ou redoutée), écrite en majuscule, mise sur un piédestal avec projecteur, son, lumière, laser et pyrotechnie! Genre spectacle de KISS moins les habits de cuir… sauf pour certaines personnes qui aiment ça (sans jugement). Cette première fois qui, avant même d’avoir eu lieu, vous a fait sentir toute la pression sociale à copuler. Parce que, soyons honnête, si cela te prend trop de temps, ça paraît louche. Mais si c’est trop tôt, ça fait vicieux… ou abus sur un mineur (ça ce n’est vraiment pas correct et il faut dénoncer).
Des premières fois, il y a en aura d’autres. Beaucoup. Parce que oui Bouclettes et Bouclets! Votre vie sexuelle et affective ne s’arrête pas à votre première relation sexuelle. En fait, elle ne commence même pas là. Mais socialement, on l’utilise comme point de repère : l’avant et l’après!
Donc il y a : premier baiser, première caresse, premier orgasme, première fois tout nu avec quelqu’un (avec et/ou sans lumière allumée), première fois hétérosexuelle et/ou première fois homosexuelle (pour tous les gais, lesbiennes, bisexuelles ou simplement bi-curieux qui l’ont fait « juste une fois au chalet »). Il y a ces autres premières fois plates que l’on tente d’éviter mais qui arrivent : peine d’amour, séparation, chicane, panne, bris de condom, oubli du nom (iiisssshhhhh! Malaise!). Aussi, cette nouvelle flamme qui te fait vivre ta première déception sexuelle, avec comme pensée : « j’aurais dû rester avec mon ex finalement ». Je pourrais continuer selon chacune de vos trajectoires amoureuses et sexuelles mais ce serait long. Voici un espace pour les nommer : ______________________________________________________________ (si vous avez besoin de plus d’espace, prendre une feuille vierge à la maison).
La beauté des premières fois, c’est l’inconnu dans lesquels on se laisse tomber face première, dans un plongeon simili contrôlé. Je suis certaine que Neil Armstrong se sentait pareil en mettant son pied sur la lune. Bon, plusieurs diront que je pousse un peu avec cette comparaison, mais que ce soit pour la lune ou une paire de fesse, une première fois reste une première fois! C’est toujours plein d’émotions et de sensations la découverte de soi et de l’autre. Souvent, nous sommes de sévères critiques envers nos premières fois. Ne le soyez pas. Tout le monde se plante. Moi, toi, et même Neil Armstrong (il avait préparé un texte qu’il a oublié en déposant son pied sur la lune).
J’espère que cette première chronique aura été aussi agréable pour toi que pour moi. Sinon, on peut rester amis Facebook si tu veux? Non. Bon d’accord. Alors ne gardons que de bons souvenirs mutuels de ce moment.
« Ma première fois » est une excellente pièce de théâtre réalisée à partir d’une multitude de témoignages. Pour les intéressé(e)s, voici le lien de la billetterie du Festival Juste pour rire. Hâtez-vous, il ne reste que quelques représentations.
Audrée Plamondon, sexologue.