Samedi 22 avril 2013 – Le Festival Fringe tire à sa fin. Malgré l’averse tenace, une prestation demeure inscrite à mon carnet: celle de Gabriella Hook. L’auteure-compositrice-interprète, originaire de Chelsea, nous a présenté non seulement les pièces de son album Build a Storm, mais une exclusivité de son prochain record.
Bien que les spectateurs se soient faits discrets pour cette sixième représentation, la performance de Gabriella Hook était loin d’être en retenue. L’Espace 4001 rappelait l’intimité d’un bar jazz, où contrebassiste et pianiste s’échangeaient des regards espiègles. Le public tapi dans l’ombre demeurait captivé par l’authenticité de leur interprétation.
ENTREVUE
Edith: Comment as-tu trouvé ton expérience au Festival Fringe?
Gabriella: C’est vraiment une belle expérience. Je suis vraiment contente de participer parce que ce n’est pas un code, ce n’est pas un moule concret. Chaque show que j’ai fait était différent. Hier, j’avais mon trompettiste, les 3-4 shows avant je les ai faits solo et chaque show, c’était un mélange de chansons différentes. C’est plus un workshop. [Les organisateurs] ne sont pas stricts, ni sévères. C’est vraiment une place pour expérimenter.
Edith: Tu as commencé en jouant de l’accordéon dans les rues de New York et Montréal. Pourtant, tu ne le cites pas parmi ta liste d’instruments…
Gabriella: L’accordéon, je l’ai un peu délaissé, mais je crois qu’un moment donné il va revenir. Je crois que c’est une histoire d’amour haine avec les instruments du genre « Ahhh tu me comprends plus! » Là, je suis retournée vers le piano; je suis à la recherche de mon son.
Edith: Tu prépares un deuxième album?
Gabriella: Le deuxième album est pas mal à mi-chemin. J’espère faire une pré-prod probablement en décembre-janvier. Ce serait l’fun en automne prochain… Dans un an. Faut être réaliste. (Rires)
Edith: Sur le premier album tu abordais le lâcher prise et la nécessité d’affronter ses peurs. De quoi parlera le second?
Gabriella: Je n’ai pas encore trouvé le root, c’est ça qui est dur en ce moment. Je sais qu’il va être très pop et très airy, ce qui est différent du premier album où j’avais juste un message à livrer. Je me foutais un peu du son. J’avais pas un son en particulier. Cette fois-ci, c’est vraiment des textures. Dans mon coeur, je sais ce que je veux exprimer, mais je ne suis pas prête à l’admettre. C’est un long processus. Je crois que ça va être plus mon regard sur autrui que ma vie.
Edith: Comment s’est déroulée la première rencontre avec Godfrey Diamond, l’un des plus prestigieux producteurs de disques (Frank Sinatra, Lou Reed, Aerosmith)?
Gabriella: C’était vraiment drôle. C’était ma première journée que je bossais. J’habitais dans Brooklyn et un ami m’a dit: «Prends tel train et rends-toi à Prospect Park». J’avais juste 3 tounes à l’accordéon. C’était vraiment ridicule mon affaire. Je faisais des riff, des compo, un peu d’Amélie Poulain. Mais ça durait 20 minutes. Et ce monsieur-là s’est arrêté. Il vient me voir «Hey, how’s you going?» On jase pendant 10 minutes et un moment donné il me dit: «By the way, i’m a producer» et il me donne sa carte. C’est seulement 3 semaines plus tard que j’ai appris c’était qui.
Il a signé la réalisation de son premier album et ils communiquent ensemble régulièrement.
Merci à Gabriella Hook de m’avoir accordée de son temps après le spectacle.
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Edith Malo
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