J’ai souvent lu des articles d’Hugo Meunier pour Urbania. J’adore sa plume intelligente, un brin irrévérencieuse et qui, du même coup, appelle un chat un chat. J’ai aussi vu quelques épisodes de sa série 21 jours dans laquelle il se mettait dans la peau d’autrui, afin de comprendre différentes réalités (éducateur en garderie, personne non-voyante, personne bénéficiant d’un refuge etc.) Une œuvre utile directement liée avec sa spécialité, le journalisme d’immersion, que j’avais aussi bien aimé.
Je n’avais par contre encore jamais lu ses livres. Les péchés ordinaires est mon premier de M. Meunier. Je ne savais pas à quoi m’attendre et en général, je ne suis pas fan des micros histoires, mais plus une adepte de récit en continu. La jaquette, hyper sympathique et décomplexée, m’a plu. Le dessin et le titre m’intriguait aussi. Souvent, Hugo Meunier écrit sur la vraie vie, la vie ordinaire. En voyant la couverture, je me suis demandé : « C’est quoi en fait, un péché ordinaire ? »
Bien voilà que l’auteur et journaliste revisite les sept péchés capitaux classiques bien connus : l’orgueil, la jalousie, la luxure, la gourmandise, l’avarice, la colère et la paresse, avec de courts récits qui font entrer en scène des personnages parfois directement ou indirectement reliés entre les différentes histoires.
J’ai débuté son livre un petit mardi soir relax après une grosse journée au travail, avec une concentration à demi-fonctionnelle. Erreur, grosse erreur. Je me suis vite rendu compte que malgré la simplicité du propos, dans son écriture, chaque mot, chaque description, chaque référence est là pour nous forcer à y être entièrement. Après la page 14, j’ai donc remis cela au lendemain pour être totalement disponible à cette lecture. Je suis entrée dans les péchés ordinaires, et j’ai vite compris que j’allais, malgré tout, devoir prendre des pauses de lecture, car sinon, j’allais tout lire trop vite! Comme lectrice, je suis souvent contrariée de finir un livre trop vite, un peu comme un bon plat, un bon film ou une belle soirée entre amis. Alors, j’ai relaxé et j’ai dégusté comme on dit.
J’ai adoré ce livre et j’ai particulièrement apprécié le sens du détail de l’auteur. Cela m’a permis, comme lectrice, d’y être, de sentir et de voir. Avec de petites références à l’actualité d’aujourd’hui et des portraits de société glissés ici et là, j’ai vraiment embarqué. Dans Les péchés ordinaires, ce ne sont pas les personnages qui sont à l’avant-plan, mais plutôt leurs expériences de vie. Je ne me suis pas attaché aux personnages, mais plutôt aux trajectoires, aux événements et aux dénouements de ce qu’ils laissaient entrevoir à travers leurs histoires.
Une écriture sans détour et des descriptions plus vraies que nature, c’est ce que le roman nous propose. J’ai lu avec enthousiasme la partie Paresse, que j’ai trouvé captivante et mystérieuse. Par contre, mon péché ordinaire favori du livre est Gourmandise. J’en suis étonnée, mais il est particulièrement venu me chercher.
Tout le monde ou presque a un jour entendu parler des péchés capitaux, alors plongez donc dans Les péchés ordinaires d’Hugo Meunier, qui celui-là, aura été pour moi un péché mignon, mais par ordinaire.
En passant M. Meunier, vous finissez en remerciant les lectrices, car vous trouvez que les gars ne lisent pas… Je l’ai donc laissé traîner sur la table de chevet de mon mari et il a commencé à le lire… Pire que cela, il a chipé mon signet!
Les péchés ordinaires est disponible dès maintenant chez votre libraire préféré!