L’autre disait que si on trouve une job qu’on adore, on aura jamais l’impression de travailler un seul jour de notre vie. C’est vraiment merveilleux pour ceux qui trouvent cette perle rare, mais dans ma tête, c’est le genre de chose qui arrive par hasard, un simple coup de chance. Certains trouvent, d’autres pas, ET C’EST CORRECT. De mon côté, la traduction a toujours été un bon ami dont je ne serai jamais amoureuse.
En d’autres termes, j’aime bien ça et même si j’ai tergiversé beaucoup entre 2021 et 2023, je suis revenue vers la traduction en continuant de trouver ça ben swell. Sérieusement, j’aurais très bien pu envisager de faire ça toute ma vie si j’avais pas pogné un coup de foudre pour une profession connexe.
J’ai pas eu d’énorme déclic éblouissant du jour au lendemain. J’ai tout bonnement commencé à gribouiller des p’tits dessins sur un coin de feuille en 2019, pour éviter de virer folle en congé de maternité. Si on m’avait demandé à ce moment-là ce que j’aimerais faire de ma vie si l’univers des possibles était ouvert devant moi, c’est drette ça que j’aurais choisi. Illustratrice.
Par contre, je le savais bien que c’était complètement utopique, autant qu’un enfant de maternelle entre en génie électrique l’année prochaine, mettons. De fil en aiguille, en 2022, j’ai commencé un programme de graphisme à l’EDAA, une école située en France qui offre des programmes artistiques à distance et entièrement à ton rythme. Tu as 36 mois pour compléter ton programme, et c’était une formule parfaite pour moi, jeune maman occupée ne pouvant pas tout bonnement arrêter de travailler pour étudier. Ceci n’est pas une pub, car j’ai fait ça de mon propre chef, avec mes propres sous, et je dis mon opinion honnête.
Éventuellement, la vie est devenue too much pour moi et j’étais incapable d’imaginer le jour où je pourrais finir mon programme, mais le délai de trois mois pour abandonner étant passé, je devais tout de même finir les paiements. Contre toute attente, ce jour-là a fini par se présenter, juste un peu avant la fin de 2023. Je me suis remise dedans tranquillement, comme une vieille machine rouillée ou ben donc comme on entre un millimètre à la fois dans l’eau glacée. J’ai remis un travail, j’ai eu 90%, ça m’a encouragée et j’en ai remis un autre.
Peu à peu, j’y ai vraiment, mais vraiment, pris goût. J’ai fini par me rendre à l’évidence: j’aime mille fois mieux travailler avec les images qu’avec les mots. Et rien ne m’empêche de transitionner tout en douceur, puisque je suis à mon compte et que j’étudie à mon rythme. En plus, le risque est nul, puisque le programme est déjà entièrement payé et que je n’empiète pas sur mon temps de travail pour étudier.
La dernière fois que j’ai eu un coup de cœur comme ça pour un métier, c’est quand j’étais une jeune fille de 20 ans et que j’ai découvert la pâtisserie. Juste, WOW. J’en mange, je m’amuse, je veux tout apprendre.
Peut-être qu’un jour, je ne serai plus heureuse là-dedans et à ce moment-là, je m’arrêterai pour réfléchir à mes options. Qui a dit qu’on devait absolument avoir une seule carrière toute notre vie?
Mais pour l’instant, je m’imagine à 75 ans en ayant passé une partie significative de ma vie à faire du graphisme et de l’illustration, et je me dis ouaip, voilà une image que je trouve pas méchante du tout.