Est-ce qu’il y a quelque chose de plus étiqueté que les films de Noël qu’on retrouve sur Netflix? Scénarios peu ficelés, décors créés par ordinateur et une neige à l’allure si fausse qu’on ferait mieux avec de la ouate. Alors, pourquoi j’aime ça?
Je me le suis demandé récemment quand j’ai vu les films de Noël nouvellement arrivés sur la plateforme. Pourquoi cet engouement? Pourquoi cette envie de me mettre en jogging, de boire mon café dans une tasse cute avec une doudou pour regarder un de ces films?
Ce n’est certainement pas pour les scénarios innovants. En fait, c’est tout le contraire. Ce sont des scénarios rassurants du genre : un jeune père dont la femme est décédée qui s’ouvre une pâtisserie où il fera la rencontre d’une jeune femme prête à aimer venue d’ailleurs pour régler les termes d’un contrat, ou encore le scénario d’une jeune femme trompée par son ex-copain qui décide de changer de vie et s’amourache d’un éleveur d’alpagas dans une campagne parfaite.
Ce n’est certainement pas non plus pour les décors douteux avec des scènes visiblement filmées sur écran vert qui nous font décrocher, ou avec les marchés extérieurs parfaits où sont vendus de magnifiques biscuits que personne n’a jamais réussi à faire, sans parler des moments où tout le monde y boit un café fumant dans une tasse de porcelaine, sans couvercle, avec mitaines assorties en plus! Et que dire des achats d’arbres naturels, alors que les personnages sont venus en Mini Cooper!
Ce n’est certainement pas pour la ressemblance avec la réalité non plus : dans ces films, les gens voyagent sans passeport, restent sur place autant de temps qu’ils veulent, portent des tuques dignes d’un salon des métiers d’art parfaitement agencés à leurs foulards et leurs manteaux de laine bouillie et où il y a des pères Noël qui sonnent des cloches aux coins des rues. Bien sûr, tout le monde se connait, se salut et s’entraide tout en s’offrant des tartes fumantes. Cela fait définitivement plus rêver que notre slush hivernale et des déguisements de lutins en feutrine de centre d’achat, c’est clair.
Si ce n’est pas pour ces raisons que j’aime ça, alors pourquoi? J’en suis venue à la conclusion que pour moi, les films de Noël Netflix, précommandés et formatés, sont comme le Kraft Diner : quand j’ai le goût, j’ai le goût! Je sais à quoi m’attendre, c’est toujours bon et ça ne me déçoit jamais. Blagues à part, un peu comme la folie pumpkin spice en automne, je pense que ce genre de films me fait du bien, il m’apaise, il me donne espoir, il me fait passer un bon moment. Cela me fait décrocher. En général, toute la famille les aime (ils sont porteurs de bonnes valeurs tout de même) et Netflix y inclut beaucoup de diversité culturelle, de genres et corporelle.
Je pense que c’est aussi à cause de la quête derrière. Dans ces films, il y a souvent la quête du personnage principal qui a la possibilité de changer de vie, de ville, de travail, de se marier, de ne pas se marier, de changer de pays, d’adopter un enfant, de lever le voile sur un secret qui lui pèse, etc. Ce genre de changement de cap, de revirement à 180 degrés me fait rêver, me transporte. En vrai, qui n’a jamais rêvé de changer de vie? Je ne me souviens que rarement de ces films quelques semaines seulement après les voir vus, mais je les aime, je les adopte. D’ailleurs, mis à part Netflix, il me semble qu’il y a de moins en moins de films de Noël au cinéma… Je ne les compare pas aux films Netflix, mais je m’ennuie des propositions cinématographiques de la trempe de Love Actually.
Comme cueillir des fraises en juillet, des pommes en septembre, partir ma piscine en mai, aller à la plage en août, les films des fêtes que je regarde à la fin novembre et jusqu’à Noël font partie de plein de rituels qui reviennent dans ma vie et me berce de saison en saison. Un petit plaisir coupable dont je ne me sens pas coupable du tout finalement. Je vieillis en me laissant porter par ces petits films qui me font penser à une version moderne des anciens téléfilms Hallmark de mon enfance et je me dis why not?
Avez-vous votre tasse de Noël? Bonne saison!