À l’occasion des 30 ans de la campagne du Ruban Rose, la Fondation du Cancer du Sein du Québec a dévoilé ce 17 octobre une vidéo poignante qui en dit long sur la réalité des conditions psychologiques des malades pendant et après un cancer. Une page a été créée spécialement pour Octobre Rose 2023, une campagne puissante et bouleversante aux couleurs de la cause!
Chaque année, le mois d’octobre permet d’amasser plusieurs milliers de dollars à travers des cagnottes ou auprès d’entreprises qui choisissent de reverser une part de leurs ventes à la FCSQ. En revanche, on oublie trop souvent que derrière ces chiffres, il y a des femmes, des hommes, et que ce sont à eux qu’il faut penser.
Une perte d’identité banale ou perte d’identité sexuelle?
La vidéo célèbre la communauté diversifiée en faisant allusion au regard que la société porte sur les femmes et leurs seins. Elle leur fait comprendre que les seins, c’est beau, sauf quand ils sont malades. Au-delà de la peur de la maladie, de la perte du contrôle sur le temps, la perte d’identité est mise en avant au fil de la vidéo, ce qui nous pousse à nous demander : face aux injonctions de la société, comment rester femme pendant et après un cancer du sein quand nous sommes réduites à deux boules de chair? Les mammoplasties sont courantes, et nombreuses sont les femmes qui ont recours à une reconstruction mammaire pour rentrer à nouveau dans les cases imposées par notre société, pour se sentir mieux dans leur corps, même par esthétisme.
Mais les mammoplasties présentent des risques, comme toute opération. En sachant que 7 à 15 pour cent des femmes québécoises ont recours à une reconstruction mammaire après une mastectomie, si chaque femme savait qu’elle serait autant désirée ou aussi belle, qu’elle aurait autant de choix de soutiens-gorges adaptés en ayant perdu un sein, ou les deux, en ayant une poitrine asymétrique, moins « esthétique » que ce que l’on veut nous faire croire, aurait-elle recours à cette opération? Parce que non, la sexualisation des seins n’a pas fini de faire parler.
La censure des seins sur Internet
Quelle hypocrisie et quelle contradiction de la part de notre société quand nous savons que les seins sont censurés sur toutes les plateformes, pour la simple et bonne raison qu’ils sont sans cesse sexualisés! Qu’ils soient en bonne santé, qu’ils soient malades, ou asymétriques, les femmes subissent la pression d’un monde extérieur à elles-mêmes. D’ailleurs, la vidéo indique que sans censure des seins nus, il n’aurait jamais pu voir le jour. La FCSQ met ainsi en lumière le fait que la femme est réduite constamment à ses attributs sexuels : « Lorsque le cancer s’installe, on a l’impression de tout perdre. » La maladie nous rend vulnérables, et veut nous faire croire que nous perdons notre dignité, mais en plus, quand ça touche aux seins, c’est vraiment le pompon!
La FCSQ rappelle qu’« il serait sain de poser un regard neuf sur nos seins », et que demander de l’aide pour se retrouver, c’est important quand on en ressent le besoin.
Des ressources en plein essor
La fondation n’hésite pas à présenter encore les ressources disponibles pour les personnes touchées par la maladie : une ligne d’écoute et d’informations, un service de soutien psychosocial, de l’aide financière, une clinique virtuelle, le programme Ma Santé Active+ pour un mode de vie équilibré.
Comme le dit si bien la vidéo, oui, « être une femme, c’est bien plus que notre corps », mais ça, notre société ne l’a pas encore compris.
Pour visionner la vidéo d’une minute, consulter les ressources ou faire un don, c’est par ici.
