J’ai récemment eu la chance d’assister à la première de La Dame aux Camélias des Grands Ballets Canadiens, commandé par le directeur artistique Ivan Cavallari et chorégraphié par le canadien Peter Quanz (Rodin/Claudel) qui signe à nouveau un ballet intégral pour l’entreprise. Cette pièce néoclassique et teintée de romantisme moderne, revisite le roman épistolaire d’Alexandre Dumas fils, ayant été adapté plusieurs fois au théâtre, à l’opéra et au cinéma depuis sa publication en 1848. Elle trace le destin tragique de Marguerite Gautier, une courtisane qui mène une vie mondaine dans le Paris du XIXe siècle, dont la vie bascule lorsqu’elle rencontre Armand Duval et qu’ils tombent éperdument amoureux, allant à l’encontre des conventions sociales de l’époque.
La pièce
Basée sur une histoire réelle et passionnelle, La Dame aux Camélias de Quanz dépeint la vie de Marguerite Gautier, protagoniste du roman d’Alexandre Dumas fils, en trois temps, partageant ainsi le rôle entre trois danseuses de grand talent : Rachele Buriassi, Maude Sabourin et Anya Nesvitaylo. Distinguant cette production de manière réussie, cette triple interprétation donne vie à la complexité psychologique de Marguerite. Peter Quanz reprend l’essentiel du roman et nous présente un ballet en deux actes dont l’histoire se déploie à travers quatre tableaux : L’Amour, Le Sacrifice, L’Abime et le Trépas.
Le tableau L’Amour nous emporte dans la rencontre de Marguerite (Rachele Buriassi) et d’Armand Duval, jeune homme de la bourgeoisie parisienne, et dans l’embrasement de leur relation amoureuse et passionnelle, malgré la désapprobation sociale. Le Sacrifice, met en scène une Marguerite (Anya Nesvitaylo) qui accepte de renoncer à cet amour scandaleux et qui, atteinte de tuberculose, dissimule sa maladie. L’Abime dépeint une Marguerite (Maude Sabourin) désillusionnée, rejetée et dépouillée de son amour qui tombe dans une détresse émotionnelle. Enfin, Le Trépas nous mène face à la mort où les trois Marguerite s’éteignent tandis qu’Armand saisit la profondeur du sacrifice et de l’amour de son aimée.
Les danseurs qui complètent l’histoire, tels que le duc, rival d’Armand, et Prudence, amie loyale de Marguerite, ainsi que les autres personnages, ajoutent une profondeur riche et intéressante à la scène.
La mise en scène
Entouré d’une équipe de collaborateurs de renom, dont le concepteur de décors Michael Gianfrancesco, la créatrice de costumes Anne Armit et l’éclairagiste montréalais Marc Parent, Quanz dévoile une adaptation contemporaine. La trame musicale, interprétée par l’Orchestre des Grands Ballets sous la direction de Dina Gilbert, est le résultat d’une étroite collaboration avec le chef d’orchestre allemand Florian Ziemen qui signe les arrangements. Formation forte de 43 musiciens et solistes de haut niveau, l’Orchestre des Grands Ballets fait vibrer les salles depuis plus de trente ans.
De leurs côtés, Anne Armit, conceptrice des costumes et Michael Gianfrancesco, créateur des décors, se sont inspirés de la beauté éphémère et fragile du camélia, dont la fleur ne dure qu’une seule journée, à travers la mondanité et l’esthétisme parisien de l’époque. Une mise en scène de toute beauté qui accentue chaque tableau avec brio.
Il va sans dire, La Dame aux Camélias est une adaptation à la beauté envoûtante qui nous plonge dans la vulnérabilité émotionnelle de la pièce qui nous est présentée. Sur scène, 45 danseurs prennent place pour nous faire vivre ce moment tout en élégance et en émotion.
Une pièce à ne pas manquer du 26 au 28 octobre à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Pour plus d’informations et pour réserver vos billets, c’est par ici!
Crédit photo couverture: Anya Nesvitaylo par Sasha Onyshchenko