J’ai récemment eu la chance d’aller voir la pièce Châteaux du ciel de Marie-Claude Verdier, mise en scène par Claude Poissant. Présentée au Théâtre Denise-Pelletier, cette pièce historique s’intéresse au règne de Louis II de Bavière, le roi fou, qui avait un amour immense de la beauté. Elle trace en effet son parcours depuis sa montée sur le trône jusqu’à sa déchéance et sa mort. Ce n’est pas commun de voir au Québec ce genre de drame romantique et historique, ce qui en fait davantage une sortie hors du commun.
Mise en scène épurée et magnifiques costumes
Comme mentionné, c’est le directeur du Théâtre Denise-Pelletier, Claude Poissant qui signe la mise en scène de Châteaux du ciel. Il n’est donc pas nécessaire de mentionner que Poissant a été très emballé à la lecture, lui qui a monté par le passé plusieurs pièces de l’époque romantique.
J’ai majoritairement apprécié la scénographie d’Odile Gamache qui était à la fois complète, mais épurée. L’utilisation de la double pente était très pertinente tout au long de la pièce, elle permettait de montrer facilement les relations entre les personnages et d’exposer différents lieux. Certains éléments du décor m’ont toutefois un peu agacé par leur aspect peu réaliste. C’est le cas par exemple des colonnes qui descende du plafond lors du couronnement de Ludwig. J’aimais l’effet lorsqu’elles étaient des ombres, mais éclairée, le manque de réalisme m’a tout de suite sauté au yeux. Mais malgré ces petits détails, j’ai apprécié l’aspect simple et efficace de la scénographie de Gamache.
Je crois aussi qu’il me faut mentionner le travail de Marc Sénécal aux costumes, qui étaient quant à eux vraiment à la hauteur de ce à quoi je m’attendais pour une pièce de ce genre. Des robes immenses, des costumes somptueux, à la fois grandioses et parfaits pour situer l’époque.
Drame romantique et jeu des acteurs
Avec une pièce de ce genre, vient une distribution beaucoup plus massive que ce qui est souvent vu sur les scènes aujourd’hui. La multiplication des comédien.nes dans ce cas n’a pas causé une distribution plus pauvre, au contraire. Dans son ensemble, j’ai trouvé le jeu des comédien.nes très juste et de qualité. Certaines performances m’ont davantage marquée, c’est entre autres le cas de celle d’Annick Bergeron dans le rôle de Tante Alexandra. Malgré sa présence moins marquées que plusieurs autres personnages, son jeu tragique est extrêmement bien maîtrisé. Tante Alexandra a le rôle d’annonciatrice. Elle nomme les actes et les situe. Elle permet de créer un rythme et un avancement clair dans cette pièce de presque deux heures.
Dany Boudreault quant à lui avait l’énorme tâche d’interpréter ce roi aux idées grandioses et à l’esprit voué à la beauté. C’est avec justesse qu’il a interprété Ludwig dans toute sa sensibilité et ses extravagances. Cela dit, l’ensemble de la distribution est impressionnante et le jeu précis et juste.
Châteaux du ciel est présenté au Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 15 avril. Je vous recommande vraiment d’y aller, surtout pour les trippeux d’histoire.
Photo de couverture: crédit, David Ospina