À tous les amateurs d’art contemporain, vous avez frappé à la bonne porte en matière d’exposition. Aujourd’hui, je vous propose une visite à la Fondation Guido Molinari qui se trouve dans Hochelaga.
Ce bâtiment était dans les années 1930, une banque dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Lorsque vous y serez, portez une attention particulière aux plafonds blancs pour y voir des dessins rappelant un ancien style. La porte d’entrée a également été conservée dans sa forme originale. Avec un peu d’imagination, vous aurez l’impression de retrouver la banque des années 1930, à travers les quelques éléments conservés, rappelant l’architecture de cette époque.
Le titre de cette exposition est : Dans le lait des faits, il tombe toujours une mouche. Les œuvres d’art exposées sont faites par Richard Ibghy et Marilou Lemmens et se concentrent sur « notre intérêt pour les façons dont nous savons ce que nous pensons savoir ». Plus généralement, cette exposition est l’occasion d’aller à la rencontre d’œuvres qui montrent que l’information qui nous est donnée peut-être falsifiée ou modifiée, en lui donnant une image différente de celle à laquelle nous nous attendons. Suivant cette logique, les artistes ont divisé l’exposition en trois grandes parties distinctes dans lesquelles vous irez à la rencontre de l’information d’une manière dont vous ne vous y serez jamais attendu.
La première partie se trouve juste à l’entrée du bâtiment, dans un espace complètement blanc, où des œuvres en céramiques de couleurs pastelle vous y attendent. Elles représentent : les faits alternatifs du 21e siècle, des para-monuments nous initiant à l’ère de la post-vérité dans laquelle nous évoluons à notre époque. Vous y retrouverez plusieurs histoires regorgeant de faits douteux, autrement dit, des idées fausses propagées la plupart du temps par les médias sociaux. Pour chaque histoire, vous avez une sculpture adoptant l’image de l’élément central de cette post-vérité. Pour vous aider à vous y retrouver et à comprendre ce dont il est question, vous aurez à l’image d’une chasse au trésor, une feuille avec des numéros correspondant à ceux qui sont inscrits sur les colonnes supportant les œuvres. Vous êtes invités dans un premier temps, à observer la sculpture et à essayer de deviner ce dont il est question, pour ensuite vous tourner vers votre feuille et y lire le descriptif y figurant. Je vous conseille d’amener des enfants avec vous, cela peut être une bonne initiation au sujet de la post-vérité pour faire comprendre aux plus jeunes les dangers des fausses affirmations. Ils aimeront certainement l’effet ludique de ces œuvres.
Ensuite, vous serez dirigé vers une porte juste à côté de la pièce des œuvres en céramique. Vous remarquerez que la pièce en question était jadis le coffre-fort de la banque, grâce à la forme de la porte et au petit espace de la pièce. Une fois à l’intérieur, vous aurez devant vous un écran qui changera continuellement de couleur et entendrez des cris de pingouins. Vous aurez également un sous-titrage en anglais pour comprendre leur langage aussi distinct que leur catégorie. En effet, il vous sera présenté le langage de différents peuples de pingouins, dans le but de vous faire voir qu’il n’y a pas seulement un langage qui prédomine sur l’autre. Ce que racontent les oiseaux est un environnement qui nous fait comprendre que même chez les animaux, il y a de la diversité dans le langage et plusieurs manières de voir le monde.
Enfin, pour la troisième partie de la visite, vous devrez monter un escalier en colimaçon pour vous retrouver dans un étage assez particulier. Vous aurez devant vous trois espaces fusionnés dans un seul, dans lequel vous pourrez choisir l’ordre d’entrée. Dans chacun de ces espaces communicant, vous apercevrez des cadres accrochés au mur avec des formes particulières. Certains auront des formes géométriques et d’autres seront complètement abstraits, certains d’entre eux auront des titres et d’autres non. Ce que nous savons avec certitude regroupe un ensemble de collage alliant données statistiques scientifiques et diagrammes. Ici, il est question de la diversité des langages qui nous permettent d’avoir accès à une information précise, mais de manière à laisser libre cours à l’interprétation. Que vous soyez interpellé par la science, la poésie ou l’art abstrait, vous trouverez une manière de communiquer avec les œuvres.
Vous avez jusqu’au 7 août pour visiter l’exposition, l’entrée est gratuite pour tous.
Bonne découverte !
Fondation Guido Molinari
3290 rue Sainte-Catherine E, Montréal
Entrée gratuite
Horaire et accès par ici
Photo de couverture: L’exposition Dans le lait des faits, il tombe toujours une mouche, crédit : page Facebook Fondation Guido Molinari