Ce printemps est pour moi l’occasion de plonger dans le thème de la mémoire et donc, je vous propose de découvrir avec moi deux mondes autant originaux que spéciaux. Ces deux œuvres que je vous présente ne viennent pas de sortir, mais comme la littérature étrangère me passionne, je me suis dit qu’il était temps de dépoussiérer quelques histoires. Et puis, il y a toujours une bonne occasion pour promouvoir le travail de nouvelles autrices!
L’art de l’effacement – Anita Desai
Tout d’abord, je vous emmène avec moi en Inde avec l’écrivaine Anita Desai. Cette œuvre se divise en trois nouvelles : Le musée des ultimes voyages, La traductrice et l’art de l’effacement. Comme le titre l’indique, la mémoire et l’oublie sont les noyaux qui tissent des liens entre ces nouvelles. La première d’entre elles met en scène un haut fonctionnaire qui découvre avec déception la réalité de son travail. Isolé dans un coin peu connu de l’Inde, envoyé par son patron pour y travailler, il se rend compte rapidement que son travail l’oppresse et décide de partir à la découverte de cet endroit dans lequel il est coincé. Il rencontrera un vieil homme faisant office de gardien d’un étrange musée. En y entrant, il découvrira tout un monde extraordinaire et se demandera si sa visite n’était pas un rêve. Contraint de se remettre au travail, il finira par oublier petit à petit ce lieu et continuera des années après, à y rêver.
La deuxième nouvelle nous raconte l’histoire de Prema, professeure de littérature qui, dépassée et ennuyée par son travail, décide de traduire un livre d’une écrivaine locale écrivant dans sa langue locale peu connue et peu prise au sérieux. Passionnée par cette nouvelle vocation et son lien culturel avec l’écrivaine, elle se perdra peu à peu entre l’enseignement et la traduction, essayant tant bien que mal de redonner vie à une culture ayant vécu longtemps dans sa mémoire, presque oubliée.
Enfin, la dernière nouvelle raconte l’histoire de Ravi, ayant grandi au pied de l’Himalaya adopté par des parents peu présents. Des années plus tard, après la mort de ses parents et un bon travail à Bombay, il décide de revenir chez lui et s’isole en forêt, vivant en communion avec la nature, pour se faire oublier et disparaître aux yeux de tous. Une équipe de télévision faisant un reportage dans les environs ne lui permettra pas de garder son coin secret bien longtemps.
À travers ces histoires, l’autrice nous amène à nous questionner sur notre mémoire défaillante et l’oubli omniprésent, ineffaçable.
L’ombre de l’olivier – Yara El-Ghadban
Ensuite, voici l’œuvre de Yara El-Ghadban, écrivaine palestino-canadienne. Cette œuvre nous fait voyager au Moyen-Orient : Liban, Émirats Arabes unis, Syrie et en Palestine. C’est l’histoire de Yuryur, jeune fille palestinienne vivant à Dubaï à cause de la guerre israélo-palestinienne sévissant en Palestine. Sa famille étant réfugiée dans un camp pour les Palestiniens au Liban, Yuryur doit se déplacer à Beyrouth pour aller la voir. Yuryur est une jeune fille palestinienne pétillante de joie et d’espoir qui sourit à la vie et qui veut tout apprendre, tout savoir, trop rapidement. Elle tente de comprendre à tout prix ce que les adultes veulent lui cacher en parlant avec son ami l’oiseau qui lui rend visite à quelques occasions, pour lui souffler des secrets. Cette œuvre est puissante, elle nous montre la force des liens familiaux et nous dresse un portrait d’une Palestine comme on ne l’a jamais vu : un pays qui ne cesse d’exister malgré la guerre et la menace, un pays où son peuple continu de vivre en espérant et en souriant, malgré la difficulté. Le thème de la mémoire y est central, puisqu’il est question des souvenirs et des anecdotes familiales qui nous font sourire et nous donne espoir en des jours meilleurs.
Très belle description de ces deux mondes! Merci!
Merci à vous pour votre commentaire, c’est très apprécié !