Après Clowds, un premier projet anglophone paru en 2015 sous le nom de Lizzy et son premier EP bilingue Perfect World lancé en 2020, Lizzy, entourée depuis par ses Fanatics, revient avec Deux soleils, une nouvelle proposition dream-pop où la rêverie côtoie airs mélancoliques et colorés. Entre son amour de la pop et des sonorités des années 80 et 90, Lizzy & The Fanatics nous propose un mini album ensoleillé et ludique, où les synthétiseurs se mêlent la guitare, instrument de prédilection de la musicienne depuis l’adolescence, moment de son parcours où la musique classique fait place au pop-punk.
Afin d’en savoir plus sur sa démarche et sur le processus derrière Deux soleils, on a discuté au téléphone avec Lizzy quelques jours avant la sortie de ce nouveau EP, qui sera lancé le 21 janvier prochain.
Boucle Magazine: Tu as commencé sous le nom de Lizzy avec un premier projet en anglais et The Fanatics se sont ajoutées avec le EP bilingue Perfect World. Tu arrives maintenant avec Deux soleils, deuxième EP cette fois 100% francophone. Comment tu décrirais cette nouvelle proposition dans ton parcours ?
Lizzy: J’ai grandi dans les deux langues et pendant un moment, j’étais beaucoup plus entourée d’anglophones. Récemment, j’étais plus entourée de francophones, alors, dans une démarche authentique, j’ai commencé à composer plus de chansons en français. Sur ce EP, ce sont vraiment 5 chansons dans lesquelles il y a une quête de bonheur et de lumière. Je pense que par rapport à mes deux autres projets, musicalement, il y a encore beaucoup d’influences dream-pop, des trucs des années 80 et 90, mais elles sont peut-être encore plus assumées et plus travaillées sur ce dernier EP.
BM: L’univers pop est au centre de ta musique et ça semble avoir une grande importance dans ta démarche. D’ailleurs après des études en musique classique, tu t’es tournée vers le pop-punk. Qu’est-ce qui te plaît dans l’univers de la musique pop ?
L: J’ai grandi dans un univers de musique classique. J’avais des cours de violoncelle et de piano et j’ai voulu me rebeller de tout ça vers l’âge de 12, 13 ans (rires). À cette époque-là, j’écoutais beaucoup de pop-punk, j’étais une grande fan d’Avril Lavigne et j’aimais beaucoup les mélodies simples, pas trop compliquées. Je trouvais que c’était une façon de me différencier de la musique classique parce qu’à l’époque, la façon dont je voyais ça, c’était ardu, c’était compliqué et il fallait pratiquer beaucoup pour pouvoir apprendre une pièce. Là [avec le pop-punk], je pouvais jouer des trucs simples, plus émotifs, qui viennent chercher des émotions plus crues. Depuis, je suis une grande fan de musique pop, ça occupe une très grande place dans ma vie.
BM: Parlons de cette nostalgie musicale dans tes chansons. Dans la pièce East Angus 1998 tu dis d’ailleurs « emmène moi au loin en 1998, dans ton monde utopique ». Ces influences des années 80 et 90, elles sont arrivées comment ?
L: Je pense que ça fait longtemps que je suis porté vers la musique des années 80 et 90. J’ai toujours aimé ça. Je me souviens que j’avais entendu une chanson du groupe New Order dans un film et j’avais vraiment accroché, ça m’avait ouvert sur toute sorte de musique de ces années-là. The Cure et Cocteau Twins, sont aussi des groupes que j’écoute beaucoup quand j’enregistre. Il y a quelque chose dans cette musique-là que j’aime bien et qui fait rêver.
BM: Malgré la nostalgie bien présente, il y a une légèreté et une liberté dans les chansons. J’ai l’impression que ce sont beaucoup des espaces de transitions et de contraste. Est-ce que ces espaces d’optimisme s’installent de manière assez intuitive dans ton processus ?
L: Je pense que oui, c’est intuitif. Il y a un contraste, comme tu décris, il y a quelque chose de plus optimiste, de plus ensoleillé. Dans le fond, il y a toujours un petit fond de mélancolie, et il y a un contraste, une tension à ce niveau-là. C’est intuitif, mais c’est aussi que toutes mes chansons préférées sont celles que j’appelle happy/sad. Des chansons où je n’arrive pas à décider si c’est joyeux ou si c’est triste, et souvent quand je compose, j’essaie de trouver ce genre d’émotion.
BM: C’est aussi quelque chose qu’on entend et qui se ressent dans les arrangements. Tu dis d’ailleurs que tu crée pour « t’évader dans un monde plus lumineux, grand et sincère ». C’est important pour toi de conserver ce côté plus optimiste dans ta musique ?
L: Oui, la musique dans ma vie a le rôle de m’évader, de sortir de ma réalité, de me faire sentir mieux, de m’amener quelque part de plus lumineux. Ça se traduit dans ce que je fais.
BM: Le mini-album a été enregistré dans ton studio maison. Qu’est-ce que ça te permet de plus, de faire ça à la maison ?
L: J’aime ça parce que c’est un endroit où je peux vraiment me sentir moi-même et j’ai aucune pression. Je peux m’assumer à fond dans ma créativité. Des fois, en studio, ça peut être intimidant. Tu as une idée un peu farfelue et tu n’oses pas la faire. Faire de la musique chez moi, ça me permet vraiment d’aller au fond de ma créativité de jouer et d’essayer des choses, c’est un environnement propice à ça.
BM: Tu es aussi artiste visuel. Comment tu arrives à faire co-habiter ta pratique visuelle avec la musique. Est-ce q’une nourrit l’autre ou tu vois ça de manière indépendante ?
L: Pendant longtemps, je voyais ça de manière indépendante. Je pensais que ce que je faisais en arts visuels venait chercher quelque chose d’un peu plus intellectuel et que ma musique était tout le temps quelque chose d’émotif, mais, dernièrement j’ai commencé à faire plus de lien entre les deux. Dans mes dessins et dans ma musique, il y a tout le temps cette idée-là du rêve, des utopies, de s’évader.
BM: Qu’est-ce qui s’en vient pour toi, as-tu déjà des idées de nouvelles chansons ?
L: Cet EP-là est complètement en français, mais j’aimerais vraiment faire un album bilingue parce que j’ai encore des idées de chansons en anglais et, cet été, avec les filles, si tout s’aligne bien, on devrait faire des spectacles ici et là.
Le mini-album Deux soleils sera disponible le 21 janvier prochain sur toutes les plateformes d’achat et d’écoute numériques. Pour suivre ce qui s’en vient pour Lizzy & The Fanatics, rendez-vous sur ses pages Facebook et Instagram!
Photo de couverture: Lizzy & The Fanatics, crédit: Michelle Picard